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[ence ou plutôt prostration très-grande, soif intense, et
les liquides avalés sont rejetés aussitôt; sueurs froides;
la face, la langue, les doigts sont souvent cyanosés. Les
urines sont ordinairement rares, et l ’intelligence se
conserve ju sq u ’cà ce que la mort vienne terminer ces
souffrances, ce qui arrive au bout de deux à quatre jours
et même plus, à moins qu ’une réaction salutaire se
produise, que les accidents cessent, et que la chaleur
et la circulation se rétablissent. Ces symptômes favorables
n ’ont lieu malheureusement que trop rarement,
et seulement lorsque des vomissements naturels ou provoqués
ont fait rejeter le poison avant q u ’il ait eu le
temps d’agir, ou que la quantité prise n ’ait pcas été
assez considérable. De toute manière, les malades se
ressentent toujours pendant fort longtemps de leurs
accidents.
Toutes les observations publiées s’accordent sur la
gravité de cet empoisonnement et sur ropportimité de
faire évacuer au plus vite, par tous les moyens possibles,
les champignons qui pourraient n ’avoir pas été
rendus. Les deux tiers, en effet, des personnes succombent,
d’après le relevé que j ’ai fait des empoisonnements
par cette espèce, et la plus grande partie de ceux
qui résistent le doivent, comme je viens de le dire, à
ce quedes vomissements naturels ou provoqués ont fait
rendre les champignons ingérés.
La plupart des empoisonnements par les champignons
sont dus à cette espèce on à son mélange avec
d ’autres ; et comme presque tous sont signalés sans
l’indication précise de l ’espèce, je pense q u ’on doit
regarder, comme produits par ce champignon, tous les
cas mil les accidents se développent au moins dix
heures après en avoir mangé, les autres espèces mettant
moins de temps à produire leur action.
Je n ’aijamais été témoin d’un empoisonnement par
celte amanite, mais je m ’en suis servi souvent pour
empoisonner des petits animaux et principalement
des souris (1), à défaut d’autres animaux plus gros qu ’il
a ’est pas toujours facile de se procurer. J ’ai remarqué
de même que le poison n ’agissait pas de suite; généralement
l ’agitation ne se manifestait que le lendemain
matin, quand j ’avais donné le poison le soir.
L’animal paraissait toujours très-agité dans le com-
mencem.ent, puis plus calme ; toujours il avait la diarrhée,
rarement des symptômes convulsifs, mais plutôt
un engourdissement considérable, une indifférence
complète pour les aliments, et une faiblesse très-grande ;
il ne se tenait plus sur ses pattes, ramenait assez souvent
la lête vers les extrémités inférieures, comme s’il
éprouvait de violentes coliques, et mourait ordinairement
le lendemain ou le surlendemain du jour qu ’ii
avait pris le poison.
Dans tous les cas j ’ai trouvé à l’autopsie l ’estomac
légèrement enflammé, avec quelques arborisations très-
légères, et souvent avec des taches ou des stries d’un
rouge brun ; les intestins présentaient fréquemment des
(1) J ’ai p r is d e p r é fé re n c e à to u t a u t r e a n im a l la so u ris p o u r mes
e x p é r ie n c e s , p a rc e q u ’e lle p e u t to u jo u rs ê tr e tro u v é e fa c ilem e n t, e t
q u ’il m ’a sem lilé q u ’e lle se r a p p ro c h a it p lu s de l’h om m e p a r sa
n o u r r i tu r e e x tr êm em e n t v a r ié e , q u e le s la p in s e t a u tr e s a n im a u x
p lu s g ro s, il e s t v ra i, m a is p lu s s p é c ia lem e n t h e rh iv o re s .