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moins mucilagineuse. Le trouble est dû à ce que l ’alcool
a précipité l’albumine que le suc contenait encore.
Je fais cette précipitation p ar mesure de précaution,
pour priver une substance, que je nomme mycétide, de
l’albumine et d ’une au tre matière mucilagineuse que
j ’appellerai viscosine. On ne pourrait l’en priver au tre ment
q u ’avec difficulté. Le précipité est en effet un mélange
de viscosine, d ’un peu de mycétide et d’albumine.
La viscosine, ou mucilage de champignon, est une
substance qui se trouve principalement dans la pellicule
épidermique du chapeau. On l ’obtient en enlevant
cette dernière de la surface du chapeau, et en la faisant
macérer dans son poids, puis on soumet le tout à
la presse. On fait bouillir le liquide obtenu pour le
priver de son albumine, on filtre, et on précipite la l i qu
eu r filtrée p ar une ou deux fois son poids d ’alcool;
la viscosine seule précipite sous la forme de longs filaments
gélatineux, mêlés en tous sens, nageant dans
le liquide, et ayant tout à fait l ’aspect de certaines
algues. On la purifie par de nouvelles solutions dans
peu d’eau et précipitation p a r une p lu s grande quantité
d ’alcool : mais elle retient toujours un peu de matière
colorante. Sa solution est visqueuse, neutre, non pré-
cipitable par le tanin, le perchlorure de fer, l ’acétate
neutre de plomb ; elle précipite au contraire p a r le
sous-acétate de même base. Agitée dans un tube
d’essai avec le tiers de son volume d ’éther, elle le gélatinise,
mais moins bien que la mycétide. Elle a b e a u coup
de rapports avec la pectine p ar la manière dont
l ’alcoollaprécipite et l’action dessels plombiques; mais
elle s’en distingue parce que, bouillie avec de la potasse
et additionnée d ’acide chlorhydrique , elle ne donne pas
d’acide pectique. Voisine aussi des gommes, elle s’en
éloigne par son action sur l ’éther, lep e rch lo ru re de fer,
l ’acétate de plomb. Elle se distingue aussi de l ’albumine
parce q u ’elle n ’est pas pré cipité e par le tan in , par la
chaleur, et par la différence et la solubilité de sou p récipité
alcoolique. Elle est beaucoup plus voisine des
mucilages de graines de lin , psyllium, e tc ., dont elle
ne m’a paru différer que p a r sa précipitation plus
facile par l ’alcool et sa solubilité u n peu moins grande.
Desséchée à une douce ch a le u r, elle se présente sous
forme d’écailles jau n âtres ou noires, suivant la quantité
de matière colorante qu elle retient. ^
Cette substance est peu abondante dans Famamte^
bulbeuse, c’est à elle que le champignon doit la visco-'
sité de la partie supérieure de son chapeau. On en obtient
beaucoup plus de certaines espèces d ’a p r ic s et
de bolets, surtout de ceux qui sont visqueux à la surface;
YAgaricus nigripes. Bull., en fo u rn it en grande
quantité de parfaitement b lan c h e , et la renferme
principalement dans son parenchyme.
La substance que j ’ai nommée mycétide est celle
qui, je crois, est désignée par les auteurs sous les noms
de gélatine, gomme, dextrine, etc. C’est la substance
la plus abondante dans le suc des champignons, je u,ai
jamais pu l’obtenir blanche, même en la tra itan t par le
charbon animal purifié. Toujours elle a gardé avec
persistance sa couleur b ru n e : séchée à une températu
re de 60 à 80“, elle se présente sous forme de