
■'ft
venus dans de semblables circonstances, ne les ayant
jamais analysés ; mais il est permis de supposer q u ’elle
doit être peu considérable, parce q u ’un champignon
ne peut prendre lui tel accroissement, que quand il
li’ouve en abondance les éléments principaux qui concou
ren t à son développement.
Je n ’ai rien à dire de leu r composition suivant l ’époque
de l ’année, je n ’ai remarqué q u ’une légère variation
dans la quantité de leu r principe aromatique ; les
mêmes espèces m’ont aussi paru plus aqueuses. La
pleine saison d ’une plante est celle où elle a le plus de
saveur, et où tous ses principes atteignent le plus h au t
dégré de perfection. Tous les mycologistes ont observé
que les espèces qui viennent dans l ’arrière-saison ont
moins de goût, mais q u ’elles sont toujours, ou vénéneuses,
ou nourrissantes presque au même degré.
La dessiccation ne paraît pas influer sur les principes
vénéneux des champignons. J’ai donné à de petits animaux
de la poudre d ’amanite bulbeuse et toujours ils
ont succombé ; si quelques auteurs rapportent des observations
contraires, je crois q u ’ils sont dans l’e rre u r.
Du reste ce fait a été déjà depuis longtemps relevé, et
mes expériences viennent encore à l ’appui de ce que
j ’avance. Quant aux russules âcres et aux lactaires, chez
lesquels on remarque la disparition, ou p lutôt la grande
atténuation de l ’âcreté, on verra, dans le chapitre suivant,
que ce principe n ’est ni d étruit ni volatilisé, mais
bien seulement modifié, et q u ’on peut toujours le re trouver
en entier.
CHAPITRE IH
in d ic a tio n som m a ire d e s p r in c ip a u x tra v a u x c h im iq u e s p a ru s j u s q
u ’à p r é s e n t s u r le s c h am p ig n o n s c om e s tib le s e t v é n é n e u x . —
Analyses d e V Am a n ü a bulbosa, v a r. c itrin a , àe.Y Am a n ita muscaria,
de VAgaricus campestris, e t du B o le tu s edulis. — É tu d e c h im iq u e d u
su c des la c ta ire s . — C a ra c tè re s a n a tom iq u e s d e s am a n ite s , des
p ra te lle s , d e s ru s s u le s , des la c ta ire s , au p o in t d e v u e to x ico lo g iq u e .
La partie chimique de l ’étude des champignons'est
une des plus importantes, et cependant une des moins
connues, surtout pour ce qui regarde leurs principes
vénéneux. Un certain nombre d ’analyses ont cependant
été faites. Bonillon-Lagrange le p remier (car je ne
compte pas Lémery, qui les a trouvés, comme dans
toutes ses analyses végétales, formés de beaucoup
d ’huile, de sel volatil et fixe), publia quelques travaux
su r les Boletus laricis, igniarius, et sur le Tuber ciba-
rium (t) ; Braconnot (2) donna ensuite l ’analyse des
Agaricus volvaceus, acris, stypticus ; des H yd n um repandum
et hybridum ; du Merulius cantharellus; des
Boletus juglandis ei viscidus et du Peziza nigra. Vauquelin,
entre les deux publications de Braconnot, fit
connaître celle des Agaricus campestris, bulbosus.
(1) B o u illo n -L a g ra n g e , A n a ly se de deux espèces d ’Agaric , le Boletus
laricis et le Bole tus igniarius [U n .). [A n n . de chimie, P a ris, 1804^
t. XLVi, p . 198 e t t. U , p . 7S.)
(2) Br&Q,onno{, Recherches analytiques su r la nature des champignons.
[A n n . de c h im ie , P a ris, 181 i , t. LXXIX, p. 2üS e t 1. I.XXXVil, p. 237.)