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dissoute à la faveur de l’eau qui existait lorsque l’on a
précipité cette substance par l ’alcool, et d ’une matière
sucrée particulière que je vais décrire dans le paragraphe
suivant, et q u ’il est bien difficile à l’alcool
il’enlever entièrement malgré plusieurs traitements
successifs.
L’alcool qui a servi à ces traitements, et qui, bouillant,
était parfaitement limpide et d ’une couleur ambrée
foncée, se trouble au moindre abaissement de température,
et laisse déposer une substance amorphe, abondante,
que j ’ai séparée par le filtre après complet refroidissement
et lavée à l ’alcool froid. Il est resté une
masse poisseuse, très-hygrométrique, soluble en toute
proportion dans l ’eau avec laquelle elle donne une solution
brune , neutre, d ’une saveur fade à peine sucrée.
Décolorée par le charbon animal, filtrée et évaporée, il
est resté une masse transpararente, incolore qui ne m’a
pas paru crislallisable, dont la solution réduit facilement
la liqueur de Foelhing, et qui donne des bulles
d’acide carbonique au contact de la levûre à une température
de 25 “.
Cette substance est donc un glucose, particulier
peut-être, mais non de la mannite, comme on aurait
pu le croire. Dans toutes les analyses que j ’ai faites du
champignon qui nous occupe, il m ’a été impossible d ’en
constater la présence. Je ne pense pas q u ’on puisse regarder
ce glucose comme un produit de l’action de la
chaleur dans une réaction des acides sur les matières
neutres, car nous avons vu, dès le commencement, que
le suc même des champignons réduit la liqueur cuivrée.
De plus j ’ai retrouvé ce même sucre dans toutes les
espèces que j ’ai analysées, et je n ’ai trouvé de la m an nite
que dans le champignon de couche sauvage ou
cultivé, mais, il est vrai, en très-grande quantité.
Si maintenant l ’on évapore au bain-marie l ’alcool
d’où s’est précipitée cette matière sucrée, on remarque
que, vers la fin de l’opération, il s’en dépose encore un
peu q u ’on sépare par le filtre, et l’on continue l’évaporation.
La liq u eu r, toujours colorée, laisse en dernier
lieu un liquide sirupeux, incristallisable, mais qui cependant
laisse encore déposer un peu de chlorure de
potassium, si l ’on n ’a pas employé de l’alcool absolu;
dans ce cas alors, on le dessèche le plus possible à une
douce cha leur, on le reprend p ar ce menstrue, et on
évapore de nouveau.
Le produit sirupeux restant est une des matières les
plus intéressantes : il a un goût âcre et fort amer, assez
analogue à celui de l ’extrait d ’opium. C’est encore une
substance impure qui retient : 1“ une matière grasse ou
résineuse, qui accompagne presque tous les traitements
alcooliques, et que l ’on sépare du reste facilement en
redissolvant dans l’eau et filtrant ; 2“ u n peu d ’acide
citrique ; 3“ quelquefois encore un peu de glucose. Pour
la purifier, j’ai dissous de nouveau ce composé dans
très-peu d ’eau, je l ’ai filtré, puis je l ’ai traité par le
carbonate de chaux p u r en poudre fine, pour séparer
l ’acide sous forme de citrate de chaux insoluble dans
l ’alcool; je l ’ai filtré de nouveau et évaporé à siccité.
L’ayant ensuite repris après refroidissement par l’alcool
absolu et froid, j’ai obtenu une substance semblable à
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