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sue dans lequel sont tenues eu solution, comme nous
l ’avons vu dans le chapitre précédent, les matières
gommeuses et alimentaires, il est certain, dis-je, que
les champignons ont perdu beaucoup de leur valeur nu-
lritive,et par conséquent de leur utilité, puisqu’ils n ’ont
plus pour principe nourrissant que la cellulose elle-
même, bien albumineuse il est vrai, mais que l’on sait
cepcndaiit résister assez fortement à la digestion.
Dans ces expériences, le vinaigre a plutôt pour action
de faciliter la sortie du suc des cellules, que de
dissoudre le poison, comme on l ’a dit. L’eau bouillante
le fait aussi, comme le prouvent les expériences
de Bulliard, des docteurs Letellier, Pouchet, ainsi que
divers essais que j ’ai tentés moi-même, mais moins
vite que quand on a employé ce moyen, qui est le seul,
malgré ses défauts, que je puisse indiquer ju sq u ’à présent
pour éliminer le principe vénéneux.
La neutralisation du poison est plus difficile, parce
qu’elle en suppose presque nécessairement la connaissance.
On a vu que, malgré mes recherches et la découverte
d’un alcaloïde dans l ’amanite bulbeuse, je n'étais
pas arrivé à pouvoir en donner, comme je l ’aurais
voulu, tous les caractères; et que dans VAmanita muscaria
, j ’y soupçonnais aussi un alcaloïde, mais, ne
l ’ayant pas isolé, je ne pouvais encore en rien dire. Il
m’est donc impossible en ce moment de présenter
avec une certitude absolue des substances capables de
neutraliser les principes vénéneux des champignons,
d’aulant plus que ces principes sont plus nombreux
qu’on ne le croyait jusqu’à présent, puisqu’ils paraissent
différer suivant les espèces. Malgré cela, il est toujours
utile d’indiquer, en cas d ’empoisonnement, des
moyens qui peuvent en modifier les conséquences ;
je citerai en première ligne le tanin, et snrlout l ’io-
dure ioduré de potassium qui entre plus facilement
peut-ê tre dans la circulation ; tous deux précipitent
les alcaloïdes, et même, comme on a pu le voir, ceux
des amanites. Le tanin qui peut être remplacé par
l ’infusion de noix de galle, moins active, avait déjà été
indiqué par M. Chansarel, mais simplement comme
précipitant la gélatine (mycé(ide), qu’il pensait être le
principe vénéneux des champignons, erreur qui du
reste n ’a pas tardé à être relevée.
SU. Action de la clia leu r et de la dessiccation.
Toutefois, si l ’état actuel de nos connaissances ne
me permet pas de donner un procédé infaillible pour
la neutralisation des poisons des amanites et des autres
champignons narcotiques ou narcotico-âcres, la chaleur
seule suffit, au moins dans la généralité des cas,
pour les espèces âcres proprement dites, telles que les
lactaires et les russules, les premiers surtout; j ’en ai
déjà parlé dans le chapitre précédent, lorsqu’il s’est
agi de l ’analyse du suc laiteux et de l’exposé des moyens
de retrouver ces champignons en cas d ’empoisonnement.
Je compléterai ici ce que j ’en ai dit. On a pu
voir, bien que tous les savants se soient accordés
à regarder le principe âcre comme détruit par la chaleur
et même par la dessiccation, que je n ’étais pas de
leur avis, quoique l’effet ne se fasse plus sentir après la
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