
Ifi b'
» f
II
■ii ■ i
I'
%■
que le suc provenant de jeunes individus ne réduit pas
la liqueur de Fehling, tandis que celui des individus
plus avancés la réduit d ’autant plus que leur développement
est plus parfait. J ’ai fait voir plus haut que le
suc de l ’amanite bulbeuse opérait cette réduction, quel
que soit l ’àge du champignon. Ce fait semble déinon-
trer que le glucose n ’est pas encore formé dans les
jeunes sujets de fausse oronge, et q u ’il ne s’y trouve
que plus tard, sans doute sous l ’influence des acides.
A part ces différences, le suc de cette amanite présente
les mômes réactions que celui de \'A m . bulbosa.
Après avoir sép a réra lburnine,la cellulose, etprécipité
la viscosine (que l ’on ne peut obtenir comme dans la
précédente espèce que de la pellicule épidermique du
chapeau et toujours colorée en rouge plus ou moins sa-
frané), j ’ai retiré des liqueurs évaporées la mycétide, et
l ’ai purifiée des sels précipitables par l ’alcool. Ayant
examiné ces derniers, je les ai trouvés différents de
ceux que m’avait donnés l ’amanite bulbeuse. D’abord
le précipité est moins grenu, et l ’on voit au microscope
qu ’il est formé de petites cristallisations rayonnantes
peu nombreuses et d ’une immense quantité de petits
cristaux p resque amorphes et isolés. D ép lu s, l ’analyse
chimique m ’a démontré ce précipité composé d ’un peu
de chaux, de beaucoup d’alumine précipitable de la
solution chlorhydrique par l’ammoniaque et ne se redissolvant
pas malgré la présence d’un excès de chlorhydrate
ammonique formé, et d ’un peu de magnésie,
combinés aux acides phosphorique (en assez grande
quantité), et malique (fort peu). Par conséquent ce
dépôt est formé de phosphates et malates de chaux*,
d ’alumine et de magnésie.
Ces précipités sont-ils toujours constants dans leur
n atu re ? J ’en doute, car ils peuvent être parfaitement
modifiés par les terrains dans lesquels la plante croît.
J ’ai récolté les champignons qui m ’ont servi cà faire cette
analyse dans les terrains argileux d ’où l’on tire les
meulières, ce qui expliquerait assez bien l’abondance
d’alumine que j ’y ai trouvée; tandis que j ’avais ré colté
spécialement l ’amanite bulbeuse dans les bruyères
boisées, dont le terrain est plus essentiellement siliceux.
11 ne me paraît pas étonnant que dans un terrain
principalement alumineux, la chaux se trouvât remplacée
en grande partie par l ’alumine et vice versâ.
Poursuivant l’analyse du liquide dont j ’ai séparé la
mycétide, je l ’ai précipité par l ’acétate de plomb. Après
en avoir retiré l’alcool p ar distillation, je l ’ai filtré, et
j ’ai séparé le plomb en excès par l’hydrogène sulfuré.
J ’ai pu constater alors une quantité notable de chlorure
de potassium qui cristallise par le refroidissement après
la concentration : il y en a cependant beaucoup moins
que dans l ’espèce précédente. Dans toutes ces expériences,
la matière colorante accompagne tous les produits,
sauf les sels que l ’on peut facilement purifier. Cette matière
colorante est d ’un beau jau n e safrané. La précipitation
du plomb par le sulfide hydrique l ’entraîne bien en
grande partie, mais la liqueur reste encore d ’un beau
jau n e, et on la retrouve dans tous les produits qui suivent
aussi belle q u ’auparavant, quoique plus affaiblie.
Après avoir traité la matière desséchée, par l ’ali'i
I; ■