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féremment, donnant par son évaporation des cristaux
blancs deudroïdes. Récemment préparée, sa saveur est
très-âcre si on la laisse quelque temps en contact avec
la langue ou qu’elle soit en poudre très-fine ; précipitée
par l’eau, elle l’est à peine, sans doute par rapport à la
forme cristalline q u ’elle affecte. Elle reprend sa saveur
par la solution alcoolique du précipité, ce qui prouve
assez bien que le plus ou moins de ténuité des molé cules
influe sur sa saveur. L’acide acétique bouillant la
dissout sans la décomposer sensiblement; elle se dépose
de cette solution en larges lamelles cristallines
qui sont solubles dans l ’alcool bouillant. Elle se dissout
dans les solutions alcalines avec lesquelles elle donne
des composés amorphes, blancs, et qui ont toute l’apparence
d ’un savon.
Le suc laiteux du Lactariusplumbeus contient une
résine différente. D’abord sa couleur n ’est plus jaune,
mais bien olivâtre, tirant sur celle du chapeau, et d e venant
plus ou moins noire à l ’air. Elle ne m’a pas
paru cristalliser nettement, et sa solution alcoolique
m’a toujours donné par l ’évaporation spontanée une
masse amorphe d’un brun verdâtre. Sa saveur est encore
plus âcre que la précédente, dont elle ne m’a paru
différer que par la couleur et sa cristallisation peu reconnaissable.
Le suc laiteux des lactaires s’écoule assez facilemeid,
surtout au voisignae des lames, quand on brise ou
qu’on coupe un de ces champignons frais; mais ou
n’en obtient que très-peu, et il est rare qu’un champignon
en bon état en donne plus de quatorze à quinze
gouttes. Les plus gros ne sont pas ceux qui en fournissent
le plus; j ’ai remarqué au contraire que les jeunes
en donnent davantage. Ce suc, recueilli dans un tu be ou
dans une petite capsule de porcelaine, ne tarde pas à
se coaguler, comme cela arrive surtout dans le Lact.
plumbeus. 11 perd toujours sa couleur blanche , et
prend celle qu ’a généralement la résine qu ’il contient,
mais beaucoup plus faible. 11 faut éviter avec soin de
presser le champignon pour accélérer l ’écoulement
du latex, car non-seulement on n ’en obtiendrait plus,
mais aussi on l’aurait moins pur, et mélangé avec le
suc du champignon.
.le me suis aperçu que, si l ’on fait bouillir le suc
(et non le latex) du Lact. plumbeus, d’abord jaune, il
rougit rapidement au contact de l’air, puis il devient
brun, et, lors de l ’ébullition, il est tout à fait noir, au
point que l’albumine en se coagulant entraîne cette
matière colorante, et que le suc paraît alors mêlé de
poudre de charbon. Comme je n'ai pas fait l ’analyse
de celte espèce, je ne sais à quelle substance cetle décomposition
est due ; j ’ai tenu seulement à 1 indiquer
parce qu’elle m’a paru intéressante.
Tel est l’exposé des observations que j ’ai pu faire sur
les principes immédiats contenus dans ces divers champignons.
On a pu remarquer que je suis arrivé à
signaler quelques produits comme nouveaux, et à en
indiquer d ’autres qui n ’avaient pas encore élé rencontrés.
Je regrette beaucoup que le défaut de matières
premières et le temps ne m’aient pas permis de poursuivre
plus avant mes recherches sur les poisons, aussi
Boubier. ”