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toujours bien moins longue, et quelques jours suffisent
ordinairement au complet rétablissement.
J ’ai plusieurs foisessayé, mêlé avec du pain, le suc
desséché ou frais des Lact. controversus et plumbeus,
sur des souris ; seul il ne les a jamais fait mourir. Ces
animaux le mangeaient, il est vrai avec répugnance, et
en étaient évidemment malades, mais ne succombaient
pas. J ’ai fait l ’autopsie de plusieurs que j ’avais tuées
dans le moment où je les voyais le plus souffrantes, et
j ’ai trouvé l ’estomac légèrement et uniformément enflammé,
mais sans taches comme celles que produisent
les amanites.
Ces trois groupes, les amanites, les russules et les
lactaires, ne sont pas les seuls qui contiennent des
champignons vénéneux. Non-seulement il en existe
encore dans d’autres sections Au Agaricus, mais
aussi dans d ’autres genres ; les Boletus en particulier
contiennent plusieurs espèces réputées dangereuses,
principalement celles qui deviennent bleues ou vertes
lorsqu’on les casse.
Le temps m ’a manqué pour porter mes études sur
toutes ces sections, dont une seule est déjà un grand
travail pour qui veut le faire complètement, et surtout
quand on songe que les champignons proprement dits,
productions essentiellement liées aux influences atmosphériques,
ne se trouvent que pendant quelques mois.
Je me suis contenté, comme on l’a vu, de les étudier
dans les trois formes principales de leur action, c ’e s t-à -
dire ceux que l ’on peut appeler stupéfiants, dont l ’amanite
bulbeuse est le type (bien que ce ne soit pas des na r -
coliques proprement dits) ; ceux qui joignent à celte
action une âcreté plus décidée, comme la fausse oronge ;
ceux enfin qui ne sont que simplement âcres, comme
les lactaires et ies russules laticifères. Les autres espèces
rentrent dans ces divisions, et 1 on en pourrait
distraire encore d’autres sections comme ceux qui
offrent un effet purgatif m arqué, et dont ie Polyporus
laricis est un exemple remarquable.
§ IV. Empoisomiements par un mélange de plusieur»
espèces de cliampîgnons.
On ne doit pas passer sous silence que souvent on
rencontre des empoisonnements produits par un mélange
de plusieurs espèces; d e l à des symptômes qui
tiennent de l’une ou de l’autre des divisions précédentes.
C’est le cas d’un très-grand nombre d’accidents dont les
journaux nous entretiennent chaque année. On ignore
presque constamment les espèces qui les ont produits,
et l ’on croit à des différences dans un effet qui n ’est dû
qu’à la présence de plusieurs espèces. C est un fait
malheureusement trèsTpréjudiciable à la science et que
j ’ai tâché d ’éclaircir eu indiquant les moyens à l’aide
desquels on peut arriver à les distinguer, par l ’étude des
débris qui peuvent être trouvés dans les déjections.
P a r to u t ce qui précède, on peut voir que les effets
des champignons toxiques sont assez différents, surtout
quand les espèces sont mélangées : tantôt
ce sont des affections gastro-intestinales avec tout leur
cortège de douleurs ; tantôt ces mêmes affections sont
accompagnées de vertiges, de délire, de prostration, de