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còma; enfin ces derniers symptômes existent .seuls, ou
accompagnés de légers signes de gastro-entérite.
Si les symptômes nous montrent des différences notables,
les lésions cadavériques ne nous en offrent pas
moins. Elles ont été parfaitement résumées par la
société de médecine de Bordeaux dans un rapport célèbre
présenté en 1809. «Taches violettes très-éten-
« dues et nombreuses sur les téguments ; ventre très-
« volumineux ; conjonctive comme injectée, pupilles
« contractées, estomac et intestins phlogosés et parse-
« més de taches gangréneuses, sphacèle dans quelques
« portions de ce viscère, contractions très-fortes de
« l ’estomac et des inte.stins, au point que, dans ceux-
« ci, les membranes épaissies avaient entièrement obli-
« téré le canal ; oesophage phlogosé et gangréné dans
« l ’un des sujets; dans un autre, iléum invaginé de
« h au t en bas, dans l ’étendue de 9 centimètres; un
« seul individu avait les intestins gorgés de matières
« fécales. On n ’a trouvé dans aucun des vestiges de
« champignons : ils avaient été complètement digérés
« ou évacués. Les poumons étaient enflammés et gor-
« gés d’un sang noir; le même engorgement avait lieu
« dans presque toute les veines, des viscères abdomi-
« naux, dans le foie, dans la rate, dans le mésentère ;
« taches d’inflammation et taches gangréneuses sur les
« membranes du cerveau, dans ses ventricules, sur la
« plèvre, les poumons, le diaphragme, le mésentère, la
« vessie, la matrice, et jusque sur le foetus d ’une femme
« enceinte : le sang était très-fluide chez cette femme ;
« il était presque coagulé dans d ’autres individus ; la
CHAPITRE V.
« flexibilité extrême des membres n ’a pas été cons-
« tante. » Déplus Orfila (1) nous apprend, « que dans
« certains cas les vaisseaux cérébraux étaient engorgés,
« la substance cérébrale piquetée de points rouges, et
« que les ventricules contenaient de la sérosité limpide
0 et sanguinolente.
Ce tableau est effrayant, mais je dois faire remarquer
q u ’il est le résumé fi’un grand nombre d ’empoisonnements
produits par différentes espèces de champignons;
jamais on ne trouve tant de lésions accumulées quand
l ’empoisonnement est le résultat d’une seule espèce.
Néanmoins on doit en conclure que nous n ’aurons rien
de positif sur ee sujet, tant que nous ne connaîtrons
pas les symptômes et les altérations organiques propres
à tous les différens groupes, et mieux encore à chaque
espèce vénéneuse.
§ V. — Traitement.
Examinons maintenant quels sont les moyens qu’on
peut employer pour prévenir ou au moins atténuer ces
redoutables accidents. En première ligne, nous citerons
les vomitifs : employés au début, lorsque le poison
n ’est pas digéré, on en obtient souvent les meilleurs
effets et la cessation plus ou moins prompte des accidents
; employés trop tard, ils sont inutiles et doivent,
s ’il y a déjà quelques heures que le poison a été ingéré,
être remplacés par des éméto-cathartiques, puis par
des purgatifs ou des lavements de même nature. Pres-
(1) Toxicologie générale, S™® ¿ d i t ., P a ris , 1832, l. II, p . 6 77.
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