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que toujours les déjections entraînent avec elles des
morceaux de champignons qu ’il faut conserver pour
l’étude, surtout si l ’on n ’a pas de débris à sa disposition,
leur analyse pouvant mettre sur la voie des
accidents qui se développeront, s’ils ne l’ont pas déjà
fait, et des moyens que l ’on doit employer afin de les
prévenir. Comme le temps est précieux, si l ’on n ’avait
pas de vomitifs sous la main, il faudrait provoquer les
vomissements par tous les moyens possibles, les doigts
enfoncés dans la gorge, le sel, etc. Après les vomissements
favorisés par des boissons abondantes, je crois
qu ’il serait prudent de donner une solution très-légère
d ’iodure ioduré de potassium, par cuillerées de temps
en temps. Je la crois préférable au tanin et à l ’infusion
de noix de galle, qui peuvent aussi être donnés avec
avantage, car cette solution précipite le poison des
amanites, comme je l ’ai dit dans le chap. III", mieux
que ces derniers, et pénètre plus facilement dans
la circulation. Puis on doit conduire le traitement suivant
les symptômes, modérer l ’infiammation par des
boissons émollientes, des saignées générales ou locales
si elle est intense, mais toujours avec sobriété; ramener
la circulation par tous les moyens possibles si les
extrémités se refroidissent, et même ne pas attendre ce
symptôme qui est constant; ranimer le malade si l ’assoupissement
ou la prostration le gagnent par du thé
ou du café conseillés déjà avec raison par le docteur
Léveillé, bon juge en cette matière; ces dernières substances
sont utiles encore par le tanin qu ’elles contiennent.
Dans ces derniers cas, il est bon de surveiller
rinflammation gastro-intestinale et de la combattre
par les moyens convenables. L’éther a été préconisé dans
ces derniers temps, on en a obtenu de grands soulagements,
seulement il faut q u ’il soit donné fréquemment
sous forme de potion éthérée, après les évacuants, et je
pense en quantité assez considérable pour amener une
excitation marquée. Quand on n ’a que quelques accidents
nerveux à combattre, quelques gouttes seulement
suffisent. On a conseillé aussi l’ammoniaque, mais elle a
été reconnue dangereuse dans les premiers moments,
et on ne doit l ’employer que vers la fin, où elle a paru
offrir de bons effets.
Tous ces moyens ne valent certes pas de bons antidotes
pour prévenir les accidents ou les arrêter, mais
on ne pourra espérer les trouver que lorsque les p rincipes
actifs des champignons auront élé tous isolés,
déterminés avec soin, et étudiés dans les réactions qu’ils
présentent. Toutefois, on pourra toujours employer les
moyens que j ’indique, se servant des uns ou des autres
suivant ies circonstances ou de tous suivant la nature
de l ’empoisonnement, et l ’on devra se trouver heureux,
si l ’on parvient à conjurer des accidents aussi graves.
Les malades ne sont pas encore guéris, ils ont besoin,
suivant la gravité de la maladie, de plusieurs jours et
même de plusieurs mois pour se rétablir complètement.
Ce que nous venons de dire concerne les champignons
que leur grosseur peut rendre usuels, mais ce
ne sont pas les seuls qui produisent des accidents;
je me contenterai de citer le seigle ergoté, ce
scléi'ote bien connu par ses effets, sur lequel ou a tant