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millions de granules an conctact de l ’eau, forme de
grosses gouttes arrondies dans le voisinage de la
section de ces vaisseaux, et que leur intérieur est rempli
par ces mômes granules réunis en une masse compacte.
C’est celle fusion ou réunion des molécules résineuses
qui explique, comme j e l ’ai déjà fait remarquer,
la disparition du goût âcre de ces champignons. Leur
résine, en effet, insoluble dans l ’eau, n ’a pas la même
action sur l’économie quand elle est en masses relativement
considérables et garanties par les parois mômes
des vaisseaux, que lorsqu’elle était bien emulsionuée,
divisée à l ’inlini, et répandue aussitôt après leur ru p ture.
On verra, par ce qui suit, que les champignons offrent
des différences remarquables dans l’anatomie de
leurs tissus, et que leur élude microscopique est du
plus haut intérêt au point de vue toxicologique, car
c’est le seul moyen que je puisse donner, jusqu’à prés
e n t , pour faire reconnaître les espèces ingérées.
Toutefois, si grandes que soient ces différences, elles
existent généralement dans les espèces du même groupe,
ce qui milite en faveur des divisions que les auteurs
ont établies dans le genioe Agaric, mais l’cnd plus difficile
la distinction spécifique du point de vue toxicologique
.l’indiquerai donc ce que j ’ai observé sur l Agaricus
campestris et les principales espèces vénéneuses. Prenant
pour terme de comparaison le champignon de couche
[Agaricus campestris, Lin., Agaricus edulis. Bull.) ;
je vois son pédicule formé de filaments composés
de cellules allongées toutes de même forme, simples,
très-rarement ramifiés, pressés les uns contre les autres,
à peine entremêlés (Voy. pl. I, fig. 2), et pouvant
se séparer facilement dans le sens de leur longueur,
ce qui explique la consistance fibreuse de ce
pédicule. A leur arrivée dans le chapeau, ces filaments
deviennent plus lâches, plus rameux ; ils s’enchevê-
rent les uns dans les autres ; leurs cellules sont plus
turgescentes (Voy. pl. I, fig. 1), mais elles conservent
la même forme, et, en raison de leur entrelacement, ne
peuvent plus être séparées sans qu ’un grand nombre
se déchirent. Les filaments qui se terminent vers la
partie supérieure du chapeau sont stériles, les cellules
deviennent très-grêles (Voy. pl. I, fig . 3), et forment
p a r le u r enlacement une couche très-mince, mais plus
résistante en raison môme de la ténuité des fibres qui la
constituent. Cette couche, qui remplace l ’épiderme,
' s’enlève facilement dans ce champignon ainsi que dans
un grand nombre d’espèces ; dans d ’autres elle ne se
laisse enlever que difficilement ou pas du tout. Les
filaments qui se terminent vers la partie inférieure du
chapeau supportent les organes de la fructification.
Nous les voyons ici, comme dans tous les agarics, pénétrer
dans l’épaisseur des lames, et là, près de te r -
mincileur évolution, se redresser vers les parois de
celles-ci en même temps que leurs cellules diminuent
subitement de longueur, au point d ’être aussi longues
que larges. Elles sont alors très-pressées les unes contre
les autres, et forment ainsi un tissu soiis-hyménial
(Voy. pl. 1, fig. 4 et 7), distinct du parenchyme propre