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lyse de deux des espèces dont on fait usage le plus
souvent, VAgaricus campestris récolté dans les campagnes,
et leBoletus edulis.
3“ A sa r lc iis cam pe stris (l).
[Agaricus edulis, Bull.)
,)’ai remarqué que le suc de cette espèce avait des
différences assez sensibles dans l ’arome et surtout dans ,
la couleur, suivant les variétés. D’un beau jaune d’or,
puis d’un jaune orangé, brunissant et passant au violet
noir suivant l ’âge du champignon, dans la variété
dont je donne l’analyse; j ’ai trouvé aussi ce suc dans
une autre variété cultivée qui rougit lorsqu’on la coupe,
d’un jaune rouge pâle, se fonçant peu à peu et finissant
par atteindre la même couleur que le précédent à
son complet développement. L’odeur est, comme je l ’ai
déjà dit, beaucoup moindre dans les champignons cultivés.
De plus, j ’ai remarqué que le suc des jeunes
champignons ne réduisait pas les réactifs cupriques,
tandis qu ’il les réduisait plus tard. Pour tout le reste,
ce suc est semblable à celui des espèces précédentes.
Ce qui frappe le plus dans l’analyse de cette espèce,
c’est la quantité de mannite qu’on y trouve; elle est,
en effet, assez abondante pour faire prendre par le refroidissement,
en une masse cristalline, la décoction
du suc évaporé en consistance de sirop clair. Je l ’ai ob(
1) J ’ai p ris p o u r c e lle an a ly s e des c h am p ig n o n s sa u v a g e s q u e
j ’avais ré c o lté s m o i-méme. d an s un p a rc des e n v iro n s d e Montmo-
¡■cncy. Ils a p p a r te n a ie n t à la v a r ié té à p é d ic u le a llo n g é e t b u lb e u x .
tenue : 1" soit par le procédé de Braconnot, c est-à-
dire par l ’action de l ’alcool bouillant sur l’extrait
presque sec ; elle cristallise alors par le refroidissement,
mais elle est colorée et a besoin de nouvelles pu-
ritications par l ’alcool ; 2" soit simplement en dissolvant
à froid l ’extrait dans son poids d’eau, et se servant
d’une baguette de verre pour ne pas briser les cristaux
qui s’y trouvent. On laisse déposer ; la mannite qui ne se
dissout pas sensiblement dans la liqueur extractive concentrée,
se dépose ; o n ia décante et on l’essuie en la mettant
sur des doubles de papier buvard. Je l ’ai obtenue,
de cette manière, encore jaune, cristallisée en longues
aiguilles à base carrée ; une simple solution dans 1 alcool
bouillant, la donne parfaitement blanche , cristallisée
par le refroidissement en houppes soyeuses
magnifiques. Quand on fait bouillir 1 extrait avec de
l’alcool, il se précipite d’abord du glucose impur, qu’on
n ’a pas encore signalé dans cette espèce, puis la mannite
cristallise, et c’est sans doute pour avoir employé
ce mélange, que Braconnot avait indiqué son sucre de
champignon comme fermentescible.
Dans cette espèce, il se dégage, lorsqu’on évapore la
liquêur sucrée d ’où l’on a précipité les acides par l’acétate
de plomb et dont on a précipité le plomb en
excès par l’hydrogène sulfuré, une quantité assez
grande d’ammoniaque, ce qui donne une odeur urineuse
très-désagréable au produit.
Il existe, en outre, dans le résidu de l ’évaporation
de l ’alcool qui a servi à retirer le glycoside, une matière
qui se prend en une masse molle par le refroidis