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feuilles à'Epilobium, ou encore en la mêlant avec du suc
de Vaccinium uliginosum. Peu-être ces deux plantes
contribuent-elles à cette action, qu ’on ne peut nier toutefois,
puisque des observations récentes et dignes de foi
en font menlion, et qu’elle se montre avec plus ou
moins de force dans la presque totalité des cas d’empoisonnement
par cette espèce (Paulet, Orfila, Roques,
etc., etc.). 11 paraît que cette propriété se retrouve
dans l ’urine des Kamtschadales qui font usage de celte
préparation, puisque les malheureux du pays qui ue
peuvent se la procurer en boivent afin d’éprouver les
mêmes jouissances. A quel principe faut-il attribuer
cet effet? Est-ce au principe vénéneux même? est-ce
à l’huile essentielle ? Je l ’ignore encore. Cet effet a une
certaine analogie avec celui de la jusquiame.
J’ai bien des fois empoisonné des souris avec cette
espèce et, lors de l’autopsie, je n'ai pas trouvé d ’altérations
qui ne puissent se rapporter à ce que j ’ai déjà
dit au sujet de l ’amanite bulbeuse. Les divers empoisonnements
qu’elle a causés chez l ’homme et qui ont
été suivis de l’examen cadavérique, ont permis cependant
de constater une rougeur plus ou moins intense
de la membrane interne de l’estomac, avec taches g an-
gréneuses plus ou moins étendues, météorisme plus
ou moins grand de l ’estomac ou des intestins qui
offrent les mêmes altérations. On a trouvé aussi
des parties de leur membrane muqueuse détruites.
On a vu par ce qui précède que l’effet de cette amanite
est beaucoup plus prompt que celui de l ’espèce précédente,
qu’elle est plus âci-e, et un peu moins dangem
reuse parce qu ’elle provoque les vomissements avant
que le champignon soit digéré. Ces différences dans
l ’effet de ces deux amanites sont une preuve en faveur
de la diversité des poisons qu ’elles contiennent, ce
que j ’ai déjà indiqué dans le chapitre IIE.
§ III, Symptômes de l ’empoîsonnement par les russules
âcres et le s lactaires.
Si je viens maintenant à examiner les effets produits
par les russules âcres et les lactaires, que je réunirai
dans un mêmeexamen, tant leurs effets sont identiques,
je dirai qu ’un grand nombre d ’espèces sont réellement
inoffensive set peuvent être mangées sans danger, quelle
que soit leur âcreté, par exemple les Lactarius acris,
et controversus, pourvu toutefois que l ’on ait eu la précaution
de les bien cuire, afin que tout leur suc laiteux
subisse la modification dont j ’ai parlé. C’est je
crois à cela qu’il faut attribuer les différences si considérables
qu ’on remarque dans l ’emploi de ces espèces.
Ainsi les Russula emetica, rubra, sanguinea, sont données
par Krapf et beaucoup d’autres mycologues comme
très-pernicieuses. Krapf lui-même a éprouvé des accidents
graves pour en avoir mangé, et Roques dit avoir
été légèrement indisposé pour en avoir goûté quelques
morceaux crus. Paulet et le docteur Letellier les regardent
comme inoffensives. Assez généralement, et
surtout aux environs de Paris, elles sont mises au rang
des champignons suspects. Cette variation peut tenir à
ce que les accidents ont été occasionnés par une cuisson
non complète, ou qu ’on n ’a pas expérimenté avec