
rnimarius, théiogalus (d). Ces chimistes, Braconnot
surtout, en publiant leurs belles analyses, ont les premiers
donné une bonne idée de la composition chimique
des champignons; et, bien que plusieurs savants de
premier mérite en aient depuis légèrement modifié les
résultats, leurs travaux n ’en resteront pas moins la
pierre fondamentale sur laquelle reposent tous ceux
qui ont été faits sur ces matières ju sq u ’cà ces dernières
années, et seront toujours dignes d ’être consultés avec
le plus grand fruit.
Le docteur Letellier, qui s’est beaucoup occupé de
mycologie, fit quelque temps après de nombreuses
expériences toxicologiques sur ce sujet. Il indique la
composition chimique des champignons en général
d’après les auteurs que je viens de citer, et ne s’étend
un peu que sur le principe âcre des russules, des lactaires,
et le principe vénéneux des amanites q u ’il a étudié
particulièrement. Il est à regretter que la substance vénéneuse
que ce savant nomme arnanitine, et q u ’il regarde
comme un alcaloïde susceptible de former des
sels cristallisables avec les acides, n ’ait pas été mieux
caractérisée et soit restée ju sq u ’à présent à l’état d ’alcaloïde
douteux, bien q u ’admis d’après lui, par la plupart
des auteurs qui tra iten t de ces matières.
Après ces travaux on est resté longtemps sans nouvelles
recherches, puis sont venues celles de M. Payeu
sur la cellulose, pendant le cours desquelles ce savant
démontre que la fuugine n ’est que de la cellulose re -
(i) V a u q u e lin , Expériences sur les champignons. [A nn. de chimie,
P a ris, 1813, t. LXXXV, p . 5 .)
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tenant un peu d ’alb um in e; celles de MM. Knop et
Schnedermanu, Pelouze, Liebig, qui démontrèrent que
le sucre de champignon n ’est que de la mannite ; celles
de M. Dessaignes, qui fit voir que l’acide fungique n ’é tait
que des acides citrique et malique mêlés d ’un peu
d ’acide phospborique, et que l ’acide bolétique était,
identique à l’acide fumarique, ce que M. Bolley avait,
je crois, déjà trouvé; celles de M. Tromsdorff, puis
celles de M. Bouchardat sur YElaphomyces echinatus
(Vitt.) ; celles de MM. Wigers, Bonjean, Legripp et
d’autres savants sur le seigle ergoté; viennent enfin
celles de M. Jules Lefort et de M. Gobley, qui firent presque
en même temps l ’analyse du champignon de couche,
et le premier, un peu plus tard, celle de la truffe; il y a
beaucoup d ’autres travaux que j ’ai passés sous silence,
je n ’ai cru devoir citer que les auteurs qui, par leurs recherches,
o n tle p lu sin fiu é su r la chimie mycologique.
Il est évident p ar les travaux de ces savants que les
champignons sont extrêmement complexes dans leur
composition, et p ar conséquent d ’une étude chimique
difficile. Bien que les matières mucilagineuses soient,
décrites sous des noms différents, les substances q u ’on
y rencontre sont nombreuses, et je suis persuadé que
le nombre augmentera encore. Ainsi, pour résumer les
principes immédiats indiqués dans une trentaine d ’espèces
analysées ju sq u ’à présent, nous trouvons : de
'l ’eau de végétation, de la fungiiie, reconnue plus tard
pour de la cellulose, de la bassorine, de l ’albumine,
de l ’inuline, de la dextrine, du mucilage, de la gomme,
de la gélatine, de l ’osmazome, du sucre de ch amp i-
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