
i7 6 L 'ANT IQUIT E * E X P L I Q U E E , &c. L iv. IV.
quefois ils frappoienc le vaiffeau à lapouppe, ce qu’ils ne manquoientpas. de
Elire quand il fuioit.
III. Quand les navires s’accrochoient avec des mains de fer ou des gra-
pins, alors le combat écoit fanglant, chacun des deux partis tâchoit de monter
dans le vaiffeau ennemi. On jettoic un pont pour aller de l’un à l’autre : il
' y avoir d’autres fois des foldats aflèz hardis pour fauter du bord d’un vaiffeau
à l'autre fans pont.
Voilà ce qui fe faifoit le plus ordinairement dans ces batailles navales :
nous avons jugé à propos de mettre encore ici l’hiftoire de quelques batailles
particulières pour donner au leéteur un fpeâacle plus v if, plus intereffant &
plus inftruftif. Nous commencerons par deux batailles des Grecs ; celle de
Salamine des Grecs contre les Perfes ; & celle de Demetrius contre Ptolemée,
qui eft aufll la bataille de Salamine , mais d’une autre Salamine que la première
: nous raporterons enfuite deux batailles des Romains contre les Carthaginois
, dans la première defquelles les Romains furent vaincus par
Adherbal ; Sc dans la fécondé ils demeurèrent victorieux fous la conduite de
Lutatius. Nous finirons par la bataille navale copiée d’après les bas reliefs du
Duc d’Alcaia , qui font dans fon jardin de Seville,avec plufieurs autres bas
reliefs, qu’un des Ducs d’Alcalayfit tranfporter de Rome.
numquam vero puppîra adverfæ navis feriebant, præ-
fertimque cum ilia fugeret.
I II: Quando inje&is fcrreis minibus naves adverse
jungebantur, ut e propinquo confererent, tune cruen-
îa pugna erat, utrinque enim conabantur in adyerfa-
riam navim irrumpere , hoftefque vel cædere vel in
mare decutere : ex utraque parte ut in hoftile navi-
oium confcenderent, pontes injiciebantur queis tranf-
mearent : audaciores quoque milites fine ponte in ho-
ilium cataftromata infilire conabantur.
Id innavalibus prarliis ut plurimum agebatur: hic
vero pugnarum aliquot navalium hiftoriamafferre animus
eft, ut le&ori fpe&acula & vividiora, & ad hujufmodi
pugnarum rationem intelligendam opportu-
niora proponamus •, primo autem du as pugnas Graî-
cörum navales reteremus, Salaminiam fcilicet Græ-
corum contra Perfas , itemque Salaminiam, fed qua?
ab altera Salamine nomen habuit, Demetrii contra
Ptolemæum : hinc ad duas pugnas procedemus Roma-
norum contra Carthaginenfes . in quàrum altéra vidtî
Romani funt ab Adherbale Poenorum duce , in fe-
cunda autem Duce Lutatio Romani vicere. Agmen
claudet pugna ilia navalis exfiimtaex anaglyphis Du-
cis Alcalæi, quæ in ejus hortis Hifpali vifuntur ,
cum al iis bene multis anaglyphis ab aliquo Alcalxo
Duce Roma Hifpalim tranilatis*
C H A P I T R E IX .
Bata-ille navale de Salamine entre les Grecs & lestJ>erJes9 oit les Grecs font
<vî Glorieux.
L A bataille de Salamine fut donnée près de Tille Salamine : Themiltocle
qui commandoit la Ilote des Athéniens, ufà d’artifice pour obliger
les autres Grecs à relier là , & à y donner la bataille. Les Peloponnefiens
etoient fur le point de le retirer ôc d’abandonner les Athéniens, pour aller
défendre leur payis &c leurs côtes ; cette divifion de vailfeaux auroit ruiné
la Grece. Themiltocle prévoiant le malheur qui en arriveront, fit avertir
fecretement les Perfes ( faifant femblant d’être dans leurs interets ) que les
Grecs vouloient s’enfuir ; afin qu’ils vinfïeru leur barrer le pa liage par der-
riere,ce qu’ils ne manquèrent pas de faire jThemiftocle trompa ainfi les deux:
les Peloponnefiens, en les empêchant de le retirer, ce qui auroit pourtant
ruiné leurs affaires ; les Perfes, en les obligeant de donner la bataille en un
lieu où ils ne tiroient aucun avantage de leur grand nombre; parce que le corn-
baffe donnant dans un détroit, ils ne pouvoient pas faire un plus grand front
que l’ennemi ? ni l’attaquer par les flancs ; en un mot, ils ne pouvoient combattre
qu’à nombre de vaifleaux égal ; au lieu que les Athéniens & les autres
Grecs ôtanf à l’ennemi cet avantage, avoient encore celui d’entendre mieux
la marine, & d’être plus braves gens qu’eux. L’armée du roi Xerxès étoic
compofée de mille deux cens fept triremes de differentes nations foumifes à
fon empire : les Phéniciens & les Syriens lui en fournirent trois cens ; les Egyptiens
, deux cens ; ceux de Cypre , cent cinquante ; les Ciliciens, cent ; les
Pamphyliens , trente ; les Lyciens, cinquante ; les Doriens des côtes de TA-
fie , trente -, les Cariens, foixante-dix ; les Ioniens, cent ; les Infulaires, dix-
fept ; les Eoliens 3 foixante ; les Hellefpontiens, cent. Outre ces triremes il y
avoit d’autres plus petits vaifleaux à trente & à cinquante rames, des cercuresy
des vaiffeaux pour le tranfport des chevaux, le tout jufqu’à trois mille. Les
Commandans de cette grande flote étoient Ariabignés fils de Darius3P:rexafpe
fils d’Afpathine , Megabaze fils de Megabate, & Achemene autre fils de
Darius. La flote des Grecs étoit compofée de trois cens foixante-dix-huit
c A P Ü T IX.
Fugna navalis Salaminia inter Graces &
Perfas , ubi Graci viBores.
SAlaminia pugna cx Salamine infula, prope quam
coramiffa fait> nomen habuit. Themiftocles clallis
Athenienfis DuX artificioufus eft ut alios Gras cos ad
aleam pugna: fubeundam eo in loco detineret. Jam Pe-
loponnefii feceflum parabant & Athenienfes reli&uri
erant,ut ad patriam &oram fuam maritimam tuendam
concedetent. Qui feceffus claflifque divifio res haud
dubie Grxcorum peflumdatura erac. Hxc confpicatus
Themiftocles, fecreto Perfas quafi ill is ftudens monuit
Grsecos fugam meditari, quo ipfi Grxcls a tergo cxi-
tum clauderent: id Perfx monici ftatim prxftiterunt:
ficque ambos fefellit Themiftocles-, Peloponnefios,
dum ipfis aftu difeedendi modum faftulit, quo tarnen
difeeftu rem fuam pefTumdediftent •, Perfas, cum
eos ad pugnam eo *in loco committendam deduxit,
in quo nulla ipfis ex ingenti navium numero utilitas
accedebat, quia cum in angufto freto pugnaretur ,
non latius quam hoftilis clams extendi cirCumquaquc
poterant, neque adverfaria: aciei latera impetere
cum contra Athenienfes & Græci hac bene gerendæ
rei occafione adverfariis fnblata, æquo marte cum ref
navalis imperitioribus minufque ftrcnuiscongredi po t
fent- Xerxis régis claflis mille ducentarum feptemque
triremium erat, ex variis nationibus qua: Perils pa-
rebant colle£tarum. Phoenices atque Syri trecentas
fubminiftrarunt, Ægyptii ducentas , Cyprii centum
quinquaginta , Cilices centum , Pamphylii triginta,
Lyçii quinquaginta , Doresqui Aiîæ oram incolcbant
triginta , Cares feptuaginta , Iones centum, Infulares
feptemdecim , Æoles iexaginta, Hellefpontii centum.
Prarter hafee triremes aliæ minores erant naves triginta
8c quinquaginta remorum ; Cercuri, Hippagines
aliæquc ad numerum ufque trium millium. Tanta:
clams duces erant AriabignesDarii filius , Prexafpes
Afpathini, Megabazus Megabati, Achemenes alius
Darii filius: Græcorum claffis erat trecentarum feptuaginta
o<fto triremium, non connumcratis alias mb*