
içS L’ A N T I Q U I T E ' E X P L I Q U E E , &c, I t ? . L
furément des anciens Romains. Les gens à pied qui accompagnent Antoine
Félix font des nations e'trangeres , comme femblent le prouver la chauffore &
l'habit. Celui qui précédé le char porte une de ces tablettes , qu’on portoitaux
triomphes, fur lefquelles étoient écrits les noms des villes & des payis fubju-
guez, .Le char eft tiré par des mulets , qu’un muletier anime avec fon fouet.
Le char eft fait de telle maniéré que je ne comprens pas comment on pou-
voit s’y tenir dans les chemins raboteux & mal unis.
III. Sur la colonne de Theodofo , on voit un grand char à deux roues tiré
■ par deux boeufs ; fur ce char eft le prince de quelque nation., ou Seythique, ou
Septentrionale : il eft accompagne d’une Dame , là femme ou peutêtre fà fille,
& d’un autre homme. On remarque fur ce char quelques ornemenS de fcul-
pture : les boeufs ont un joug dont le leéleur obfervera la forme. Sur la même
Colonne eft un autre char plus grand & à quatre roues, tiré de même par
deux boeufs. Un prince de la même nation que le précèdent, y eft affis, mené
en triomphe ril'a à fon côté un ami qui partage fon affliétion ; & fur le devant
eft alhfe fa femme, tenant un jeune enfant entre fes bras : & for le derrière
eft un jeune homme ’ peutêtre fils du prince.
Les Scythes avoient chacun leur chariot, les plus riches en. avoient plu-
heurs ; ceux qui n’en avoient qu’un, dit Lucien, étoient de la plus baffe qualité
, & s appelloient o chipa de s $ des gens à huit pieds ; parce qu’ils n avoient
qu un chariot tiré par deux boeufs, qui faifoient les huit pieds,
IV. Outre les chevaux , les ânes, les mulets & les boeufs, les anciens, comme
nous avons dit ailleurs , emploioient d’autres animaux à tirer ces voitures roulantes
; nous y voions des éléphans dans plufieurs médaillés, tantôt deux,
tantôt quatre : nous donnons ici deux éléphans, qui portent en même tems
une grande tour fur leur dos, & trament un de ces petits chariots dont on Ce
feryoit pour courir dans le cirque. On mettoit ordinairement ces tours fur
le dos d’un éléphant foui, tant pour la guerre que pour les voiages ; comme
ori fait encore aujourd’hui en Perle & dans les Indes. On atteloit auffi des chameaux
; cela s’eft fait plufieurs fois à Rome, quoiqu’il n’en refte point de
monument.
Les bêtes feroces étoient encore emploiées à cet ulàge : Marc Antoine Ce
fervoit des lions, comme dit Pline : Êlagabale s’en fervoit de même, dit
xllud primum Imperatonim fzciilum non pertinet.
Qoi pedlïëS “Antonium Felicem comitantur , extraneï
aut barbar i efle videntur , ut ex vefte exque cal-
eeo ärgui videtur, Qui Currum praecedit tabellara
geftat, qualern folebarit in triumphis geftarè, ubi de-
foripta erant nomina urbium provinciarumque domi-
tarum atque fubactarum. Currus mulis jungitur, quos
mulio cxdit f la g e lla tam rudi modo ftru&us currus
eft ut vix capias quo paótp poflent in falebrofïs maxime
locis in illo feefuri federe , & quo paéto cavere
poflent fie decuterentur.
J III. In Theodofiana coltimfta ingens currus vifi-
tnr duabus inftructus rotis , bigis bourn junóhis , in
quo princeps .quifpiam Scythicx genrfs aut fepten-
rrionaliscujufdam popuii: adeftquoquc in curru mu-
lier-, fortaflis uxor ejus aut filia, virque alius: in hoc
curru quaedam fculpturse ornamenra confpiciuntur ;
jugum bourn oblervabit Lcófcor. In eadem columna
alius currus eft grandior quatuorque rotarum, duobus
item junótus bobos. Princeps quifpiam Scytharumut
prior in triu mph um ducimï ; ad ejus latus amicus eft,
qui in parccm mccroris -venit: in anteriore currus parte
fedetuxor ejus infantem ulnis geftans ; in pofteriore
autem currûs parte juvenis fontafle principis filius.
Scythjß fuum finguli currum habebant : opulen-
tiores pluribus gaudebant.curribus. ■ Ex infima plebe
erant, ait Lucianus in Scytha, ii qui unum tantum
haberent currum, qui oBapodes v.oeabantur, quoniam
in bigis boum odo pedes numerantur.
IV . Praeter equos , afiuos , mulos & boves , vete-.
r e s , ut alibi diximus , animalia alia vehiculis curri-
bufque jungebant j élephantos in plerifque nummis
videmus, modo binos , modo quatetnos : hîc bigas
elephantotum damus , qui etiam turrim magnam ge-
ftantes currum trahunt ex eorum genere qui in circis
adhibebantur. Hujufmodi turres ut plurimum dorfis
elephantorum fingulorum imponebantur, tum ad belli
jninifterium, tum ad peregrinandum , ut hodieque
fieri folet in Perfide in aliifque orientalibusplagis &c
in India. Gameli quoq.ue jungebantur : eorum big.e
quadrigæque Romæ vifæ ruerunt, fed nullum fupereft
hujufmodi monumentum.
Feras quoque eidem ufui deftinatas comperimus ;
leones videlicet jugatos, quoß a Marco Antonio