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II. tjne chofe remarquable eft, que ces aqueducs qui poüvoient aller
tout droit à la ville ., n’y vont que par des finuohtez frequentes , & des elpe-
cesde ziczacs. On a cherché la caufe.de cela lies uns ont dit qu'on a fuivi ces
•routés tortues pour prendre les terrains plus élevez, parce qu'en prenant les
bas, il auroit fallu quelquefois faire des arcades d'une hauteur extraordinaire;
CeiLJe fentiment de M. Fabreti ; je ne fai fi cette raifon eft bonne, elle vaut
toujours mieux qu’une conjeéhire qu’il ajoute , qui e ft, que les anciens ont
fait cela pour rendre 1 ouvrage plus merveilleux, en augmentant la longueur
& la depenfe par les finuofitez de l’édifice. Flaminius Vacca en donne une
autre raifon, qui aplus de vraifemblance : On a , dtt.il, fait ces tours & détours
pour empêcher la trop-grande impetüofité de l'eau s qui coulant toujours
droit, feroit allée déplus en plus vite , & auroit nui aux canaux en peu
de tems, au lieu que ces tours & détours mpderoient de teihs en tems là violence.
Ces détours , dit-il, fervoient encore à rendre l’eau plus nette. On fait
une autre queftion, pourquoi yaiantunefigrandepente.de la cafeadé dé
Tivoli à Rome , on eft allé prendre l'eau de la même riviere à plus de vingt
mille plus-haut, & même à plus de trente, en y comptant les détours d’un
payis fi montagneux. Ce n’a pu être , dit-on, que pour avoir l’eau meilleure &
plus pure. En effet, l'eau du Teveron n’eft pas bonne à boire, & prend une
mauvaise qualité dans les terroirs où elle pâlie : elle fent les minéraux.
III. Pour donner quelque idée de ces aqueducs, nous en produifons ici
quelques arches d’après M. Fabreti. La première planche nous repréfente d’abord
un de ces arcs doubles, l’undeffus, l’autre delfous , qu’on faifoit ainfi
plus élevez dans les lieux bas pour trouver au plus jufte la pente de l’eau. Ces
arcs ont douze pieds d’ouverture ; on ne trouve pas par tout la mime diftaiice
d’une pile à l'autre : les piles qui font carrées ont huit pieds de chaque côté.
L'autre arc repréfenté tout auprès de celui-ci eft fort bas, parce qu’il le trouve
dans un terrain plus élevé. L’arcade n'a ici que dix pieds & demi d’une pile à
l ’autre : on voit tout audeffus un de ces foupiraux qu’on lailîbit d’elpace en
efpace ; afin que fi l’eau venoit à être arrêtée par quelque accident, elle pûc
;fe dégorger jufqu a ce qu’on eût nettoie le conduit. Il y avoit aulfi dans lé canal
de l’aqueduc , des puits où l’eau entfoit pour y laiflèr fon limon • & aüllî
des pifeines où l’eau tomboit pour s’y repofer & s’y purifier > & pour conti-
I I . Quod aurem obfervatü dignuni eft , aqu®du.
-<Stus illi cjui porerant redta linea ad urbem pergerë,
nonnifi finuofts flexibus difpofiti aquam deducunt.
Rei hujufee caufara perquifiere nonnulli j alii dicunt
idero flexus illos adbibitos fuiffe ut folum aicius qu®-
; reretur, quoniara ft in demiffiore Temper folo 8c in val-
Jibus cänales ftru&i fuiflent, arcus enörrriis filbiimitatis
ftruere opus fuiflet. Hreceft laudatifiimi viri Raphae
.lis Fabreti opinio ; nefcio autem utrum ea fit admit-
tenda : qualis qualis fit * anteponenda certe efl: alteri
caufa: j quam ipfe Fabretus proponit; id nempe ab
antiquis ideo fa&um efle , ut opus mirabilius evade-
re t, multiplicatis per finuofos illos flexus 8c longitu-
dine 8c impenfa. Aliam verifimiliorem caufam pro-
ferc Flaminius Vacca in Diario noftro Italico p; 149.
ubi ait finuofos illos flexus ideo faftos, ncnimio im-
pet,u aqua fluerct du&umque la?dcret > ad h®c, tier-
git ille, hujufmodi flexibus aqu® purgabantur. Aliud
etiam quSritur , nempe, cur cuin aqu® Anienis Ti-
bure prscipites agantur . 8c facile fuerit inde aquam
deduci Romam, a pliifquarh viginti, imö a pliifquam
triginta hiilliaribus fupra Tiburem , fi gyros-Anienis
8c roontes, quos circuir-e oportuit, perpendas, aqu®
Tom* l K
deduft® ftnt : illud fadutri e ft; aiunt, ut purioreS
aqu® Romam delabetentut j riarri Anienis aqu® hii-
mano potui commod® non funt j quoniam certis ih
locis a mineralibus infedt® mineralem habent faporerti
III. Ut horum aquazdu&uum aliqiiam notitiam
pr®beamus , arciis nonnullos hie proferimuS poft Fa-
bretum : in prima tabula areum duplicem exhibemus,
qualescowfituebantur in locis demiflioribiis & in coti-
vallibus,ut aquariim defluxui profpiceretur. Arc,us
ab alia ad aliam pilam duodecim pedes habet latitudi-
nis , qu® tamen diftantianon ubiquefimilis bcciirrir:
pil® qu® quadrat® prorfus funt, o&o pedes in fingu-
lis faciebus habent. Alius arcus propter hunc exhibit
s admodum demifliis eft , quoniam in altiori fold*
ut fupra dicebamus , ftruefliis fuit : hie pedes tantum
decern ab alia ad aliam pilam habet : ftipra dufturh
aqu® foramen five fpiramen vifitur , qualia multa
hinc inde relinqUcbantur j ut fi aliquo cafu aqua fcur-
funl fifteret, exitum tamen haberet donee du<ftu$ e£-
purgatus eflet. Erant etiani in duditu putei, quo aqua
intr.ibat ut lirhum ibi deponeret, atque etiam pifeinfe
reperiebantur , in cjuas aqua decidens ; fi quid ini-
munditiei- feeum ferrety deponebat, tit purior Sxinde
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