C H A R S E T V O I T U R E S . ,9x
cirques Sc pour les triomphes. On appclloit birotum ou btrotu un char à deux
roues, comme le nom le porte.
II. Les thenfée qui fervoient à porter les images des dieux & aux pompes
foit du cirque , foit autres, étoientauffi les chars de triomphe des Empereurs
& des triomphateurs. Le càrpentum e'toit un chariot à plufieurs ufages : il e'toit
ordinairement emploie à porter les Matrones , & du tems des Empereurs , les
Impératrices. Ce char étoit tiré par des mules, & n ’avoitque deux roues ;
on dit pourtant qu’il y en avoit auffi à quatre. Le càrpentum ne fervoit pas feulement
pour les femmes ; un roi Gaulois nommé Bituitus, dit Florus,
combattoit fur un càrpentum d’argent ,& fut mené en triomphe fur le même
chariot. Les chevaux & les mulets blancs étoient les plus eftimez; les gens
riches s’en fervoient pour, leurs chariots, dit Lucien ; c’étoit la voiture ordinaire
des Empereurs, félon faint Chryfoftome. Les Empereurs alloient dans
des chariots d’or : Philoftrate le dit de Trajan, & faint Jean Chryfoftome des
Empereurs en general ; Spartien dit d’Elagabale, qu’il fe fervoit de chars dorez
, whimlis auratis , & qu’il y atteloit des femmes nues.
III. La curruque étoit encore un char pour les gens de qualité ; on l’ornoit
d argent, dit Pline : elle etoit a quatre roues, tirée ordinairement par des
mules ou des mulets. Cette coutume d orner les carruques d’argent, n’étoic
que pour les gens de qualité ; ceux du commun les ornoient de cuivre ou
d’ivoire. L’Empereur Alexandre Severe permit les carruques argentées aux
Sénateurs feulement ; mais l’Empereur Aurelien, dit Vcpifcus, permit aux
gens mêmes du commun de les orner d'argent : il y avoit des gens, dit Am-
mien Marcellin, qui fe faifoient un honneur d’aller dans des carruques plus
hautes que les ordinaires, & d’y briller par des habits pompeux.
IV. Le pilentum étoit auffi un char à quatre roues, qui fervoit ordinairement
aux femmes. Le petorimm étoit la même chofe que pilentum : c’étoit un
nom Gaulois ;Varron réfuté ceux qui vouloient que ce fut un nom grec. RbecLi
qui étoit un nom Gaulois, félon Quintilien, étoit encore un char à quatre
roues ; on s’en fervoit, comme on fe fert aujourd’hui des coches : il alloit a huit
chevaux, & quelquefois a dix, mais plus ordinairement à autant de mules ou
mulets. Ces chevaux étoient deux à deux, on n’y en mettoit point l’un après
quam in circis vel in triumphis. Birotum aut birota
vocabatur currus duarum rotarum, ut ipfo indicatur
nomine.
I I . Thenfæ , quæ deorum imaginibus geftandis in
ufu erant, arque in pompis five Circenfibus five aliis
adhibebantur , erant eciam triumphales currus Impe-
ratorum & triumphatorum. Càrpentum currus erat
ad multos variolque ufus adhibitus ; Matronis, ut
lurimum , aut Imperatorum tempore, eorum uxori-
us aut filiabus vejicndis adhibebatur : huic jundtæ
erant mulæ , eratque birotum -, putatur tarnen ali—
quando carpenta quatuor rotarum fui fie : nec muliedam
Gallorum Bituitus nomine inquit Florus 3. 1.
in triumph n argen tco cjue carpento , qualis piipnaverat,
vifus eit. Equi & muli albi in precio erant -, his di-
vîtes currui junÆtis utebantur , inquit Lucianustom. ■
I; pag. 7 z. His etiam vulgo Impcratores gaudebant,
ait Joannes Chryfoftomus ad Theodorum lapfum 1.
pag. 17. Curribus aureis vehebantur Imperatores,
hoc de Trajano ait Philoftrarus de vit Sophift. pag.
493* de ïmperaroribus in gcnerc Chryfoftomus loco
fupra allato ; de Elagabalo vero Spartianus narrac
Tom, I y .
cap. 2È. eum cum vehicülis auratis, quibiis jun&a:
n\idæ mulieres, inceflifie.
III. Carruca etiam nobilibus ut plurimum depu-
tabatur jea argenteo ornatu fulgcbat, inquit Plinius
33 ti. quatuor rotarum erat jun&aque ut plurimum
-rnuiis five mulabus : qui mos carrucas argento deco-
randi nobilium tantum erat. Alexander Severus ar-
genteas carfucas Senatoribus permifit, fed Aurelia-
nus, inquit Vopi'fcus.cap. 36'. etiam privatis viris carrucas
argento ornatas permifit. A l i i , ut ait Ammiâ-
nus Marcellinus 14.15. fummum déçus in carrucis fo»
lito altioribus & ambitiofo veftium cuit h ponentes 3fn-
da”t fub pondenbus lacemarum.
I V . Pilentum quoque quatuor rotarum currus erat,
mulicribus ut plurimum in ufu. Petoritum idipfum
fui fie putant quod pilentum : erat vero Petoritum
.'gallicum nomen : Varro illos rejicit, qui græcurn
efleputabant.Rhedajnomen item Gallicum fecundura
Quintilianum, quatuor etiam rotarum currus erat }
eo utebantur ut hodie bennis illis utimur quas dicimus
coches : huic o£to & nonnunquam decem equi junge -
bantur, fed frequentius totidem muli muheve. Equi
illi bini jungebantur, neque unquam fînguli poû un