
la bireme, gÿ les autres font aïnfi appellefélon le nombre des rangs, difpofez.
en montant les uns fur les autres. Tous les Auteurs de Lexicons & l'Ety-
mologique difent que des rameurs, ceux qui tenaient le plus bas rang,
s'appelloient Thalamites, ceux du milieu Zygites , ceux qui étoient au plus
haut Thranites. Pollux s’explique ainfi. On peut appeller thalamus , l’endroit
oit les Thalamites rament -, la partie du milieu où fe tiennent les Zygites , zyga;
£ƒ le tillac où rament les Thranites 1 thranos.
Un paflage d’Arrien n’eft pas moins clair : les longs navires, dit i l , dont
les bords des cûtesg ri étoient pas ajfcz. hauts pour foutenir Timpetuofité des flots,
furent plus incommodez.de la tempête de même que les biremes, dont les rames d'en
bas étoient fort peu élevées fur l’eau ; q) comme cela empechoit la manoeuvre , elles
recevaient fur les cutezla violence des flots , Sÿ étoient facilement brifées. Virgile exprime
parfaitement les trois rangs de rames 1 un fur 1 autre, lorfqu’il die
que les jeunes Troiens divifez en trois bandes font aller le vaifleau , &
que les trois rangs de rames s’élèvent l’un fur l’autre. Lucain parlant des qua-
driremes, dit qu’un rang qui s’élève quatre fois les fait aller. Ce rang qui s’élève
quatre fois marque certainement les quatre rangs de la quadrireme, qui
s’élèvent quatre fois les uns fur les autres. &
& alia confequenter ratione ordinum fecundum altitu-
dinem alius fupra alium difpvfitorum : iw ri m>s stx*s
Lexicographi omnes Tadticof unique Scriptorcs,
atque etymologicon dicunteos qui innmum ordinem
occuparent thalamitas appellatos fuifle, eos qui medium
zygitas, qui fuperforem thranitas. Julius Pollux
: Dicitur thalamus ubi thalamii remigant j media
vero navis partes zyga, ubi Zjgita confident ; quod au-
tem circa cataflroma five tabulatum thranos , ubi thro-
nit a. Annon hxc ordincs alios aliis eminentiores indicant
?
Arriani locus lib. 6. lie diferte remexprimit :
oblonga vero naves quarum latere, non ita alta erant ut
collidentium undarum impetum ferrent, majus a v or tidbits
damnum acceperunt, ut & biremes quippe quartan
inferiores remi parum admodumfupra undos eminerent 5
cumque tranfverfa in ipfis fluttibus harerent, neque re-
mos attollere pojfetn, facile undarum vi confringebantur.
Virgilius tres remorum ordincs alios aliis eminen-
tiore's ;.perfe<5le exprimic, ubi air lib. 5.
‘Triplici pubes quam Dardana verfu
Imp ell it > triplici con furgunt or dine remi.
Ubi animadvertes hie verfus accipi pro ordine remorum,
quod Sc alibi frequenter obfervatur, confurgunt
ordine remiy id eft alii aliis eminentiores fublimiorefve
funt. Lucanus de triremibus & quadriremibus ca-
nens , lie loquitur :
Validaque triremes
Quafque quater furgens exftruBi remigis or da
Commovet.
Quid fignificat aliud ille quater furgens ordo , quam
ordines quatuor in quadriremi alios aliis fitu lupe-
riores ?
C H A P I T R E IX.
I. On réfuté le témoignage d;un autre Scholiafte dAriflophane, qui ri avait jamais
vû de triremes. IJ. Il riy avait plus de triremes du tems de ïhiflorien Zofime.
J IL Réponfe d ceux qui oppofent l'impojftbilité des rangs fUpefieurs e? inférieurs.
JC. Les navires de Demetrius ù fe'rzs rangs de rames, ne fe Comprenaient pas meme
lorfquonUs votait. V. Ces rangs fùperieurs & inferieurs ri étoient pas perpendiculairement
les uns fur les autres.
I. E grand nombre de témoignages fi clairs ne laifle aucun lieu de
* V_A douter, que ces rangs hauts & bas n’aient été véritablement.fur les
vaifléaux des anciens. Cependant il y a eu d’habiles gens qui ontfoutenu lé
fenriment contraire , fondez partie furie témoignage d’un ancien, ou qu’ils
prétendent être ancien ; partie aulfi fur ce que ces rangs de rameurs, l’un fur
l ’autre , ne peuvent jamais avoir été en ufage. Le paflage fur lequel ils fe fondent
eft tiré, comme nous avons dit, d’un Scholiafte d’Ariflophane, qui parlant
de trois rangs de rameurs, dit que le Thranice eft celui qui fe tient à la pouppe;
le Zygite, celui qui occupe le milieu y & le Thalamite, celui qui fe tient à la
proue : mais Scaliger, Palmerius, Schefter, & plufieurs autres favans hommes,
conviennent que ce Scholiafte eft d’un tems fort bas, & qu’il ne partait que félon
fes idées : il eft invinciblement réfuté par l’ancien Scholiafte du même
poëte , dont nous avons rapporté les paroles ci-deflùs , qui dit que les Thalamites
fe tenoient au plus bas du vaifleau, les Zygites au milieu, & les Thranites
au plus haut ; & comme celui-ci parle conformément aux témoignages
de toute l’antiquité, & de tous les célébrés Auteurs dont nous avons rapporté
lés paflages, on ne doit avoir aucun égard à tout ce que dit 1 autre.
I I. Il n’avoit fans doute jamais vû de triremes, dont l’ufàge avoir celfé
longtems avant Theodofè le jeune, comme nous 1 apprenons par ce paflage
de Zofime auteur de ce tems là. Les Liburnes, dit-il, ne font pas moins legeres a
la courfe que les vaijfeaux à cinquante rames, quoiqu elles foient de beaucoup inferieures
en cela aux triremes , q u ’o n a cejfé de faire depuis longtems. Polybé nous
a décrit des val féaux d ftx rangs de rames, dont fe Jervoient les Romains & les
CAPUT IX.
I. Confiadïitr ttftimonium alterius Arifiopha-
nis Scholiafta , qui triremes nunquam vide-
rat. I I . H u ila triremes erant tempore
'Zoßmi bifiarici. I l l . Refpondetur iis quipu-
ta,nt remises feiperiores & inferiores nun-
quam exißere potuiffe•. IV . Naves Deme-
trii régis fexdecim remorum ordinibus infiru-
B a , ne ab illis quidem qui ipfas confpice-
rent intelligebantur. V » Ordines illi fuperio-
res & inferiores non ad perpendiculum erant.
X. T"JT Æc tôt & tara aperta Sctiptorurti teftimôniâ
i I nihil dubii telinquunc, quin ordines fuperfores
inferiorefque vere fuerint in navibus veterum.
Actaraen, ut vidimus, viri dodi in adverfa fentSn-
tin fteterunt, nixi partira loeo veteris Seriptoris,
vel quem ipfi. Scriptorem pro vetert vendirant, partira
etiara, quqniara reraiges illos luperiores infcriorefqüe
nunquam elfe potuiffe defendant. Locus
ille , ut diximus , eft cujulpiam Ariftophanis Scho-
liaftx, qui de triplici remorum ordine loquens, a it,
thranitam elfe qui in puppi ftat *, zygitam eum , qui
medium obtiner ; thalamitam vero eum qui in prora.
Verum Sealiger, Palmerius, SchefFerus, aliique do<Sti
viri unä fententiä dieunt, hunc Scholiaften ad infima
facula pertinere & fuq matte loqui.. Quodq'u'e obfer-
vandum, is ipfe a veteri Ariftophanis Scholiaftse refu-
tatur , cujus verba retulimus fupra. Ille vero ait
thalamitas in ima navis parte locum habere, zygitas in
medio, thranitas in fuprema parte: cumque hie vetus
Scholiaftes cum aliis omnibiisScriproribus confentiat*
iifqne maximi nominis, quos filpra retulimus , recen-
tiorem alium Scholiaftem omnino repudiamus.
' II. Nünquaiti ille triremes viderat, quarum ufus
diu- ante Tbeodofixim juniorem ceffavir , ut ex loco
Zofimi lib. 5. qui illo florebar sevo, difeimus. Libur-
nä , inquit, non minor/, curfus celeritate fernntury quam
naves quinquaginta remorum , etfi ea in parte Longe inferiores
fint triremibus , qua jam a multo tempore fieri
defierunt. Poly bins naves fex remorum ordinibus inflruc