
i 9o L’A N T IQ U IT E ' E X P L IQ U E E , Scc. L i v . I.
nous verrons plus bas dans un des chapitres des voitures. Les ponts de cette
forte que nous donnons ici font tirez des colonnes.; l’un efl: compofé de neuf
bateaux, un autre de cinq , & deux de quatre. Ces bateaux font ferrezlXun
contre l’autre : cela faifoit que le pont enfonçoit moins dans l’eau.
V. Dans des ne'cclfitez les Romains ont fait des ponts de muids vuides ,
comme fit l’Empereur Maximin, félon Herodien,ou d’outrés : les Romains
à leur retour de la malheureufe expédition contré les Perfes, fous Julien
l’Apoilat , en firent un femblàble félon Zofime.
infra videbitur ubi de. curribus. Pontes hujufmodi ex vacüis -doliis fecete : hu|ufmodi pontem paravlc
quos hîc confpiciendos damus ex columnis Trajana& Maximinus Imperaror , telle Hêrodiano lib. 8. Alii
Antonina eduûi funt : unus novem conftat navigiis , ex utribus pontes adornavere. Romani poil infelicem
alius quinis., duo quatemis. Navigia porto ilia nullo illam contra Petfas expeditionem tempore Julian:
infterftitio conjun£la funt, quo fiebat ut minus in Apoftatæ pontem ex utribus fecete, narrante Zofimo
aquam immergerentur. lib. y
V- Inftante neceflitace Romani pontes aliquando
C-H A P I T R E V I.
1. Noms différé ns des chariots of des -voitures roulantes. II. Ce que c étaient que
thenfa carpentum. III. La carruque. /U. ^Different autres noms
des chars & des voitures roulantes.
I. T E ne m’arrêterai pas à chercher l’inventeur des voitures roulantes : nous
. J favons quelles étoient en ufage chez les Egyptiens, au tems de Jâcob &
de Jofeph; l’origine en efl; rejettée dans des fie'cles inconnus. Les Mythologues
en attribuent l’invention à Vulcain ou à Minerve, ou à d’autres. Ces origines
fabuleufes ne méritent pas qu’on s’y arrête : examinons donc la chofe en elle-
meme, rappellons-la aux plus anciens ufages que les monumens nous repré-
fentent. Les Grecs appelaient les chars & les chariots I Ô^nua :
les Latins eûmes & carrus , qui paroifïènt des noms generiques. Le curries
que nous pouvons prendre pour le char, chariot, carrofle, caleche , & toute
voiture roulante qui fert à voiager, fe divifoit en plufieurs efpeces , qu’on ap-
pelloit biges, triges ou quadriges, par rapport au nombre des chevaux qui les
tiroient : les figes e'toient à deux chevaux , les triges à trois, les quadriges
à quatre : il y avoit encore des chars à fix chevaux de front, qu’on ap-
pelloit fejuges ; ou a lept, qu on nommoit fiptiquges , ou à dix chevaux de
front; nous en avons vu un femblàble ci-devant; mais tous ceux-ci à fix, à lept,
à dix chevaux de front, n’ont guere fervi, à ce que je crois , que pour les
C A P O T V I .
I . V a r ia nomina curruum & vehiculorum.
I I . Q u id effent thenfa & c argentum.
I I I , Q u id carruca. I V . -A lia nomina curruum
& vehiculorum.
î- 1T \ E curruum inventorc arque origine non dif-
U putabo : feimus utique currus in Ægypco
fuifle tempore Jacobi & Jofeph i , arque adeo in prif-
ca ignotaque tempora eft origo rejicienda : earn My-
thologi tribuunt, alii Vulcano, alii Minervæ vel aliis,
quæ origines fabulofæ ulterioribus moris funt indignæ.
■ Rem icaque in ipfa re perquiraraus, & ut a monumentis
repræfentantur currus hîc deferibere fatagamus.
Graeci currus & carros his nominibus fignificabant,
fyya , ânaÇa , Apud Latinos currus 6c carrus
•generica nomina videntur efle , & pro curribus
omnibus atque vehiculis accipienda. Currus mulcæ
fpecies erant, variifque appellationibus variæ currüum
formæ fignificabantur : bigæ -, trigæ & quadrigæ di-
cebantur habita ratione numeri equorum curribus
junôtorum j bigæ duos equos currui ju n to s , trigæ
tres , quadrigæ quatuor .fignificabant. Præter hæc
autem cum fcx equi currui junôti erant, fejuges'-, cum
feptem, fepiijugcs nominabantur:aliquando etiam equi
decem junâri currui fuere ; fimilem currum fupra v idimus.
Arbitror autem currus fcx, feptem , vel decem
equis una linea pofitis jun&os vix in ufii fuifle prætercirques