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point de ces becs ou de ces pointes au bout de la proue : il les appelle fine
roflris fpecuhitorias.
Dans la planche fuivante, nous voions d’abord une barque chargée de
P l . muids : elle elt fans pont & n’a point d’éperon. L’autre qui fe voit audeffous
cxxxvi. a un éperon, mais elle eft fans pont comme la précédente : elle a fcpt rames
d un côté & autant de l’autre, quoiqu’on ne voie pas les dernieres.
Le vaiffeau fuivant, tiré delà colonne de Theodofe, eft auffi fans pont&
/ans éperon ; c’eft un vàilTeau de charge qui fert à tranfporter des foldats : ils
P l . font ici tous debout, armez de pied en cap. Leurs piques paroiffent plus lon-
cxxxvn gués qu’elles ne le font ordinairement dans cette colonne : on y remarque un
étendard àq)eu près femblable à nos drapeaux de cavalerie | qui voltigé au
gré des vents. Ce vaiffeau n’alloit qu’à la voile ; mais comme le maft & les cordages
font coupez à une certaine hauteur fur le mirbre même, les voiles n’y
paroiflent pas.
111. Les myoparons avoient des éperons armez, comme il eft prouvé par
un paffage de Valere Maxime, qui met les myoparons parmi les vaiflèaux
de combat. Polybe le déclare auffi des lembesj des hemioles, & des trierhe-
mioles; lorfqu’il dit qu’ils perçoient les vaiffeaux ennemis, qu’ils abbatoient les
rames | & qu’ils faifoient d’autres actes d’hoftilité, qui demandoient des proues
munies de ces éperons : on les appelloit des barques legeres ; parce quen’aianc
point de ponts qui donnent aux bâtimens un poids confiderable, elles étoient
ouvertes comme nous avons dit. On apperçut, dit Tite-Live, que cétaient des
bâtimens propres aux pirateries ; des celoces & des lembes, qui voiantde loin laflote
prirent la fu ite , fÿ (urpaJJoient en mitejle cette flote-, parce que ce font des bâtimens
fort légers, fÿfaits exprès pour cela. Florus parlant de la guerre contre les pirates,
dit que Publius Servilius fut envoié contre eux ; & que qiloiqu’avec fa flote
compofée de grands vaiffeaux, il mit facilement le déforflre dans ces myôpa-
rons, légers & propres pour la fuite, il ne laiffa pas d’acheter chèrement la
victoire. Il y avoit ordinairement dans les grandes flores bon nombre de ces
bâtimens légers , de toute efpece , dont on fe fervoit pour aller à la découverte,
pour certaines petites expéditions qui demandoient beaucoup de diligence
, & pour annoncer auffi l’arrivée de la flote.
I V. Les Liburnes ou les libumiqu.es , dont il eft fi fouvent parlé dans les
Auteurs & dans les inferiptions, font une autre efpece de bâtimens légers
dont les Romains fe fervoient. Elles prirent leur nom, dit Appien dans la
culandum mittebantur, roftris embolifve carentia, quæ
ille. vocat, fine rofiris fpeculatorias.
In tabulafequenti navigiolum primo videmus doliis
orîuftum, apertum , roftroque carens : in eadem vero"
tabula navis adeft roftro munita , ut videtur , licet
feptem remis non connumerato gubernaculo ab uno
latere inftru&a fit.
Navis quoque fequens ex columna Theodofii edu-
&a y cataftromate & roftro caret , eft onerâria navis
tranfvehendis militibus deputara, qui ftanthîc omnes
armis inftru&i : haftæ folitis in columna funt longio-
res. Vexillum hîc vifitur hodiernis pene fimile, cujus
pannus vento agitatus volitat. Hæc navis velis tantum
agebatur, fedcum malus & rudentes in ipfomarmore
ad carchefium non pertingant, vela non comparent.
I I I . Myoparones roftra habuere , tefte Valerio
Maximo 3. qui myoparones inrer claffîcas naves
commémorât. Polybius lib. 1. illud ipfum déclarât
de lembis , hemioliis , & trierhemioliis, cum vulne-
rafte naves adverfariorum , deterfifle remos, aliaque
id genus,quæ roftrorum fiunt ope,perfccifle perhibet.
Navigia autem levia vocabantur, quia cum tabulatis
carerent, quæ gravitatem inferunt navibus , aperça
erarit, ùti jam Hiximus. Àpparûït 3 inquit Titus Li-
vius 37. 17. piraticas celoces & lembos eff'e , qui pofiea-
qmm viderunt ex alto clajfem.3 in fugam verterunt i
& celeritate fuperabant, levioribus & ad id fabrefaftis
navigiis. Florus de bello contra piratas agens 3. 6 . fie
habet : miffufque in eos Publias Servilius, quamvis levés
& fugaces myoparonas , gravi & M a n ia claß'e
turbaret , non incruenta viiïoria fuperat. Inmajoribus
claflibus ut plurimum magna crat earum navicularum
copia quæ adfpeculandum & cxplorandum mittebantur
, neenon ad expeditiones alias quæ celerita.cera
expeterent, etiamque ad claflis adventum prænun-
tiandum.
I V. Liburnæ five Liburnicæ , quarum tam fre-
quenseft mentio apud Scriptores atque in inferiptio-
nibus, aliæ erant Ipecies navigiorum levium, quels
Romani utebantur. Nomen accepcrunt, ait Appianus