
xiz L’ A N T I Q U IT E' E X P L I Q U E E , &c. L i v. II.
I de la peine force de rames à le défendre contre les flots & la tempête.
Il appelle ici armez d’éperons les mêmes vaiffeaux qu’il avoit appeliez
auparavant des vaiffeaux longs. Il dit en un autre endroit, qu’il y avoit des
vaiffeaux ouverts ., c ’eft-à-dire des vaiffeaux fans ponts, qui avoienr des
éperons.
IV. Les avoient deux rangs de rames ; les triremes , trois; les quadriremes
en &voient quatre ; les qttmqueremes , que les Grecs appelloient penteres,
eiiavoientcinq. Les Grecs chez lefquels fe font faits les plus grands
vaiffeaux, & avec un plus grand nombre de rangs de rames , leur donnoient
ces noms : ils appelloient moneres, ceux qui n'avoient qu’un rang de rames ;
dieres, ceux de deux -, trieres , ceux de trois», penteres, ceux de cinq ; hexeres ,
ceux de fix rangs -, hepteres, ceux qui en avoient fept ; & enneres , ceux qui
en avoierit neufs Ils en avoient encore d’autres à un plus grand nombre de
rangs, defquels nous parlerons plus bas.
fluftus Ingentî remigwn labore enixus eft : rbftratas hîc
appellac , quas paulo fuperius longas na^es voca-
verat. Alibi etiam dicic naves apertas effe, feutabu-
Jatis carentes , quæ roftra habererït.
I V . Bircmcs duos, triremes très remorum ordi-
ties habebant *, quadriremes, quatuor, quinquere-
mes, quas G ne ci penteres vocabant,quinquc ordinibus
iaftruit* étant ; Grsci apud quos majores navium
moles pluribufque remis inftrudtæ fatftæ funt, fie
illas appellabant ; vocabatur, quæ unô tantum
ordine gauderet j , quæ duos remorum
ordines haberet; Tç;»p»f, quæ très*, vivront, quæ quin-
que > if»;»; , quæ fex ; sV t»çw , quæ feptem ; w>>pitr-s
quæ novem remorum ordinibus inftru&a effet. Longe
plurium etiam ordinüm-naves habebant-, de quibus
infra.
CHAP.
L E S v a i s s e a u x ;
C H A P I T R E V I I I .
ƒ. ‘Difpute fur les maifteaux d plufieurs rangs de rames. IL On prouve que ces
rangs étoient éleve^les uns plus que les autres. III. Témoignages de plufieurs
Auteurs , de Lucain, de Silius Italicus, & du Scholiafte d'Ariftophane. Iis. De
[, Thucydide, d ’Appien, de Toljhc. V . ‘De Taufanias, de iMemnon de Tollux
d* Ar rien & de Virgile.
!• Eft une grande queftion, comment ces rangs de rames e'toient dif-
V^ipofez. Il y en a qui veulent qu’ils fulTent mis en long, & à-peu-près
comme font aujourd’hui les rangs de rames dans les galeres : ils fe fondent fur
je ne fai quel partage d’un Commentateur d’Arifiophane, qui dit ; Le Thra.
nite eft celui qui eft a la pouppe ; le Zygite celui qui tient le milieu j & le Tha-
lamite celui qui rame d la proue. Voilà, difent-ils, differentes fortes de rameurs 5
dont les uns font au premier rang, les autres à celui du- milieu ; & les troifié-
mes au dernier. Et comme il eft die dans ce paffage qu’ils rament les uns
a la proue 3 les autres au milieu, & les autres à la pouppe • cela donne à
entendre que les rangs ecoient, non pas les uns plus élevez que les autres,
mais tous à la meme hauteur. Il y a eu d habiles gens qui ont foutenu cette
opinion, comme Baif, Stevechius, & quelques autres.
II. MaisScaliger, Scheffer, Palmerius, M. Fabreti & plufieurs autres, fou-
tennent que les rangs des biremes, des trirèmes , des penteres & d’autres,
multipliez jufquau nombre de quarante en certains vaiffeaux, étoient les
uns fur les autres : ils apportent un fi grand nombre de partages d’Auteurs,
pour foutenir cette opinion, qu’il femble qu’il n’y ait pas moien del’entendre
autrement; d autant plus que les anciens monumens, for tout la colonne
Trajane , nous repréfentent ces rangs les uns for les autres : cependant nos
plus habiles gens de marine difent que cela eft impoftîble. Tous ceux à qui
j en ai parle, dont quelques-uns font de la première diftinétion, & d’une
habileté reconnue de tout le monde, parlent de même.
III. Cela m engage a rapporter ici tou s le s paffages des Auteurs , qui fom-
■ blent prouver manifeftement cette multiplicité de rangs, les uns for les autres;
c a p u T V II I .
T. gUÆflio circa multipliées remorum ordines.
Il- Probatnr alios aliis frperiores fitiße.
111. Teflimonia Scriptorum veteram pluri-
morum, Lucani, Silii Italici , Arifiopha-
nis Scholiaßa. IV.Tbucydidis, Appiani,
Polybii. V . Paufanioe , Memnonis, Pol-
lucis , Arriani atque Virgilii.
I. T Ngens quæftio eft quo paéto illi remorum ordi-
Xnes difpofiri dient. Sunt qui dfcanr ipfos ordines
in eadem pene plana fuperneie pofitos fuiffe ;
nituntur autem hoc, nefeio cujus Ariftophanis Scho-
liaftæ loco : Phranites tfi tjni in puppt, Zygîtes qui
in medio, Thalamites qui i / prora navigar. En , in»
quiunt, varios remigum ordines, quorum alii in primo
ordine, alii in medio , alii in poftremo ; cum-
que hoc loco dicatur ipfos remigare alios in prora,
Tom. IV.
alios in medio, alios in puppi : hinc intelligitur ordi-
nes non aliis alios fublimiores fuiffe , fed eadem pene
altitudine j pro hac pugnant fententia viri do&i Lazarus
Baifius, Stewechius & alii.
II. Verum Scaliger , Schefferus , Talmerius, Fa-
bretus aliique multi adverfam tuentur opinionem ,
afferuntque ordines biremiumjtriremiurnjpenterum,
aliarumque navium quæ plures & ufque ad quadra-
ginra ordines habuiffe feruntur , alios aliis fublimiores
fuifie, totque nituntur veterum teftimoniis , ur
vix alio modo res intelligi poffe videatur, cum maxime
monumenta antiqua præfertimque column aTra-
jana, ordines fic, nempe aliis alios fublimiores , effe-
rant. Attamen noftrates omnes rem nauticam experti,
rem quafi ipti^avor habent. Ii certe omnes quoshanc
circa rem conveni, quorum quidam viri primarii
funt remque navalem apprime callenr, hac mente,
hac ppinione funt.
I I I . Quapropter hîc omnia Ioca Scripcorum refe-
ram , quæ hanc ordinura fublimiorum multitudi