4 . D E S C R I T T I
y .gëiteni îmffiéaiatement leurs eaux Les autoès que reçoit le Rhône dans fon cours en
Dauphiné,■"■ font fuivanf. CMrier, le G u ycr, le H èn ,.X O fo n , 1’ 4 r,p6i , la G iere, le
’ F u iffa i, le Bayet;.le B a r , le Saiidjen, là Varifeç, la S a n e ,i’Oron, h .V eu ft-, XArgenulle,
ïe Æ fe ^ ÿ lle IMon.,<\k G a ku rc, le- Furan, XAchaffe, le':RmÇidn, le L q & VEigîtes .
qui entrent toutes dans-le Rhône, au -clc ç à& au ddà-'dc. l’Isère, dans l’étendue de la
ppBrjjU^ssJ"''
•rixisERE vient des confins du Piémont & -de la Savoie; » entie en Dauphiné entre
MontméJian & le lîort Barraux, après avoir reçu daris. fon lit la'petite rivière d’riy/r [ i ] ;
1 1 § | arrive en ferpentant par les montagnes auprès de ërenoblé; -où elle reçoit H
jDr £ chargé de la Roma lie , &c. C’eiWà ou £ force augmente à tel'point, qu’elle ne
peut fouffrir ni pont 1 1 digufeClivant l’expreffion du Poète. De là 1 proverbe, quun
[ ferpent & un dragon furieux ( l’Ifere & le Drac) dévoreront Grenoble ; ce qur.effi agez.
j^MifemblaËjfeo g and on c onnoît les effets fonefte » des ïnondÇions detdLUt ,^ imeï£T?s|
I où élle s'éleva feloh; Çhorier de plus de: TOgt pieds au-deffus de fon, lit. Elle reçoit
ilé âufd : auprès de S. Nazaire de Koyans, la »èurpé, . chargée .dc'.l’^X/iCvq connu par fes
excellentes traites noires; la Vehce auprès du Prieuré de S. Robert;.le Gié-, dont les eaux
• piaffent pour être propres à la trempe de/l’acier ; & enfin après, avoir .paffé à Romans ,
|ÿ8e entfe^dans le Rhône an-deffiis de Tain, &c.
La D romk, dont là fource eft dans la Vallée de'méfié nom, arrofe le Diois, le
Valentinois, & .fe perd dans lé Rhône à quatre lieues au-deflbus de rifete , à quelque
’diftauce au- deffous de Livron. La Drôme s’enrichit des eaux de la M .iyroà ou Méroffe,
mal à propos nommé le Mçyrou, dzus le Diétionnaire d’Ëxpiüy. Elle ieeek enfuite la ;
la .Roane, la Gervcme que Chorier met au nombre des merveilles du Dauphiné , parce
quelle dùrt pendant l’été: de l’ouvertuie d’un rocher, avec des peloton de truites, & le
refte de l’année eüe naît mille ou douze cens pas plus bas. Enfin la Drorne reçoit le B efc,
petite rivière dont le cours-eft de peu d’étendue. Toutes ces eaux font plutôt des, torrens
[ i ] I l y a u n e 6 u te dans le ’oexte d o i t Guéttard, page x o i,
o ù il dit que l’A y re i | jette dan? Vhire , près de Moa-
telimar. I l 'L u t lire Montmélian. l 'I s è r e C j cI1 11
Tife'rc dePtoloniéc., SeieScorcs de Polybe. Pline' m et cette
rivière au nombre des to rren s; ce qui èft confirmé
p a r fon étymologie grecque ou celti jue qui fignif e for c
ô violence -, à caùfe de la précipitation de les eaux
(Ju'on difiingue même dans le cours^rlu Rhône o ù elle fe ,
perd entre Tain &Vâleùce à une lieue Sc demie au-deffus de
cette derniere vUle-Èile v ien t, fuivant Chorier , des montagnes
de la Tarentaife, dans la paroiffe de Teignes ; après
ravoir paffé auprès .du rocher de Mpntniçlian-, elle fe précipite
par mille détours vers Grenoble , où elle devient
-navigable principalement pour.tes radeaux. .
i'-, C’eft-là que l'Isère tortueux comme un fer.peri't, J
a u Drac (ou p lutôt à u n dragon furieux, pour me fervir de
l ’expretfiôn p oétique), afin de to u t ravager, & d’engloutir la
capitale & les villes qui font fur leurs bords, L a métaphore
eft d’autant plu 'vraie tpt’elle e ll foutenue J u fens
étymologique' de ces deux riv iè re s, foit en la tin , foit en
celti J e , 1 it en grec L e D ra c , B a un D rag o n , St en
■ ë ltiq u e , Derac f:Der'ifîrà'.ifurirâ, le D itble , L e A
rivière ; Dente rivierê furienfe ) , les ravages,fllie faute cette
r i vil reo u plutôt, ce totrent'impétueux d ms les campagnes’,
dont il emporte les tf re Se les moifTons., font bien ro
préfe'ntés dans ces beaux vèrs du Préfidet td e B >iflïeu. -.
Qui DÂACVS-cffrnno per mania jugera, curfu, tu .
X tx u lta i Segecunt * que [remontes ■ y
' ? ' In' .lucus urget aejuas
■ Alors, l’Isère devient en effet fi rapîde-~~qii^%U’,elîe
fe jette dans le Rliône dont les eaux coulent d'éjaavec la'nt
de vîtefle, ^le'^edà'eè' fleuVg.par l§ ;« fe n :& conferve fes:
vagues luttantes contre celles du Rhône fans fe mêl'er l’cf-
pace d’une demi-lieue'1; t ce qu’on reconnoît à la^©,u'ieur do
fer des
que
D E L A F R A N C E , i
que' Üês rivièies., alnfî q&e ,1a Drôme elle- îême [ i ] . Cette defriiéi'e ell en'eflfêt un torrenc
'daingëretix■ ;-y ayant trèsrpeu d’eau pendant une partie de.fMÎnëêj & • dan's d’autres |eMs le
.volume .de fês eaux -fe trouvant prodigieu&Hiéht''grofll, fit vîteflè déf^qêlSpar fon nom,
augmente à raifem du. volume de lès eaux. El le fort félon l’Auteur du D ie "tonnaire
Celtique, dWrerrei® fort élevé , & fautant de rocher'en. rocher, coule avec vîtefle.
ttorn, drom, v îiÆ î
Durance [2 ] vient d’un fourèillement d’eau qui fort de terre dât s le g and chen 1M
l®q !o ^ d .' 11,toiçcc^jn'ÆJli’t 11 t f lÆ : d^ k i y th^te^iÉMnhjûaHluqûdl-elL'1 lihfcilhr’tpir.
1 ' t i,x 'd ^ l:mff'i''"',cMjfc-vAs.iatpdc li*?»'>.,^dv.',N ^ t l jllc < p [S u r 1 uvtd*- fi K '• i j L’’ t
Pont de Briançon, St reçoit immédiatement après la petite rivière de G m e, qui vie îc
Les (.h'flg^gSr^lê^toi.ten" ‘.Üï>D $ 8t ^ 4-?irïl'c\dl!cnt*
donc, point; & ce rieft qu’une ancienne fal le .d’un pays .fi'.fécorid eh cont s merve lltux.
■ L...-DurùnceTO^inu6i[tfôÆ Dhte»Pà'6 îjlrin:^'?aoeljj 1 1 , oLfiSlle :r®^,t
lù Gu. ’h îcjTjjidii cqlViLÿla Çÿi'ÿs-clî ^ ;a^O ^ 'u itL ,\ Lnll^rijfljfrotojc ’>
.Pont-la-Bïoeque près Serves, ..& la B cjje aup ès de \ mfèrre. à peu de diftance de Gap,
&. tn*ro'arfSl4jÿiRirrcc'Aiu-dcfl.is^detfejffcryi^SjCbj'fJlî(.''.i metpait,^ldfmee tL^fônoftnu,,
^ 1 l lÆ lr a ^ ^ I c p i r u l l o i t 1
s & au JS.b 1 )ai îsÿinîcuiiis ^q'qhcfælîe n\ içùscin r j 1 ue
[i]i ha.' B.wme ig.&çtïmJjBrÔma) ntât.à l’entrée.du'Val<-
Drôme , pies ’dnyilagè de Baftie des Fonts /à quatie lieues
fe E. de Die. Elle forme dès fa fource dans la'Vallée de
fon nom , depuis\quel'qu’es fîecles, deux Lacs 'féparés par
une ©hauflee na tur e l i enous avons donné les ' Vues
dans les Liviaifons, d’Efïâmpes.' La, Vville de L u c , Capitale
Drom e, mais un rocher étant^ tombé dans, le canal de
cette rivicre en fit 'tellement rêgbrgèr les eaux , que la
.ville en fuj fubmergee. 'Le village qui en a gardé le nom
‘f|ïte.puisSéteQ|aHr au^â'effqus ;déS Laes & bien au-deçà' de
cette ‘ancienne jcité. On1 remarque1 en co re ^ an s les eaux
'4e 'la Drome dit Ch'orier'JVi| | | p ’ de s ;
mafures allez vifîbles pour' être une preuve cpnvaincaplp
d ’une révolution C déplorable. La D rome paffé enfuite Auprès
de Die & de Sailfans ; delà elleAcoul’e au-deffous de
,îa'-ville’'d e 'Crell:, entré^ dansMei te rritoire’ de la ville de
ILivrori, & enfin dans «gelui de L au rio l, où .elle fe perd
dans le Rhône entre Montelimart & Valence j apres*.un
cours de quinze lieues ^ fans être navigable' nulle part à
ca'ufe des inégalités d e ,f|b |% & de la rapidité de fes eaux.
Papire ^ a f fo n la compare aux torrens les plus .impétueux
quen-ien" ne peut retenir dansées’ bornes : fw|axguèst'&
les empêchenients qu’on iluf’oppofe ,'femblent ne fervir qu’à
îtiitei fa fui^uiq Irutatur qiu retenta & crcfcit rabies, "com-
m | J e dèfigff^i^n om '( Dr omet en Grec fîgpifîeimp^Bu^
,inconflant; Drome ' en: Géltique veut dire vite;. ~ ■,
H La Mur^ce3 .( JDruentia> dont la . racine' Ce%pè>
(fflmanc, mauvaife) dcfîgne les qualités, eft une riviere
. fameufe par le mal quelle çaufe aux habitans 1 yoifîns de
G O U F E R N EM E N T D E D A U P E I N É , ,
j eur procureroît au Contraire un grand bien'J
G le canal dé Provence & les Cariaux d’arrofàge 8c de-
4^ écKement trouv ^ P ] ^ ^ ^ ^ d a h s les Süpplé-'
rvierer\dit^©^lqR', .dans fon ,7~râîÊGdes.^r^^Èe^ ^ ^ ^ ’t
pfg^
»> 'ne la peut traverfer qu’en bateau, & qu’on n’a jamais
pu y fairé de pont au'd'êffous deSifteron; outre -quelle
’’ï -eft extrêm^ement dommageable à ceuxlîjÉÏ^Ônt dès biens
» en ces quartiers-là, par fes Fréquentes inondations ^&fàuiïïs-
p ll& e ^ d e lr
.5» ell venu ce proverbe local.
SBfsfÉI ;'fs Jê.Ç^Ç&ÏÇïpçïitl JcïGo.uyeçri'citr ;;Ia.;©üraaéi:^
Æ & ^ t ^ ^ a ^ r enfe, & ce quiMfdfu'ffî^emafgué
^ufôdèj',' p
& Druma, te /parfisAnceita D/uentia ilpis3 &c. S"!',
11 y a' bietflorig-tems, dit » l’Aüieur du Dictionnaire'
Celtique, que la Durance eft décriée. Voicy ce qu’en dit
Tite-Live li. 2 1 , cap.' 32;, lorfq.ÿi'l ' décrit le paffage
d Annibal, auquel cette rwier'e'caufa tant de peine.» Là
» Durance vient?âu.flï^'es Alpes, &. deÿp^tes'fèelles' dès .
©aules c’eft la^Kus; di®||é$à: ^|Fer.;. ait-'
» beaucoup, d’eauà elle ne' porte,'pas.de bateaux, parüe
» qu elle, n’eft’ retenue par aucune digue qui la' réïFerrê-
dans fon lit, & qu’elie\c'pufehenf:pl'1u£ie'iirs canaux,qui ne ’
M. 'f0nt pas_ toujours des mêmes, E I l fc ^ ^ c continMfonîent :
■ B - ’