L ’ E N T R E V E L E D U R O Y
A V E C L E R O Y d ’ E S P A G N E .
T „ j A guerre qui avoit divifé depuis longtemps les François 8l les Efpa-
gnois, n avoit pas ofté à leurs Rois les juilesfentiments d’une eilime réciproque.
L ’u n , quoique jeune encore, s’eiloit déjà rendu célébré par iès
vertus & par fes conqueiles : l’autre eiloit un prince g ra ve, Ôc confommé
dans l’art de gouverner. Dè s que la paix eut eilé conc lue, ils formèrent
le deiîèin de fe voir; ôc quand la faifon permit de fe mettre en chemin,
ils partirent chacun de leur capitale, ôc arrivèrent dans le mefme temps
fur la frontière. Leur entreveüe fe fit le d Ôc le 7 de Juin dans la mefme
iile , où fept mois auparavant le cardinal Mazarin ôc don Lnis de Haro
avoient figné le traité. L a magnificence des appartements, le fiiperbe cortèg
e des deux Rois, Ôc l’affluence extraordinaire des peuples rendirent
ce ipedacle auiîî auguile que fingulier ; mais il fut bien plus remarquable
encore ôcplus intéreiïànt par ies témoignages d’amitié ôc de confiance
que fe donnèrent les deux Monarques.
C ’e il le fujet de cette médaille. L e R oy , Ôc le R o y d'Eijjagne paroiiïènt
s’entretenir Ôcfe donner la main en figne d’amitié. La légende, CONCORDIA
AUGUSTORUM, fignifie la bonne intelligence des Rois. L ’exergue,
LUDOVICI XIV. CUM PHILIPPO IV. CONGRESSIO. VI. ET VIL JUNI I
M. DC. Lx. L ’entreveüe de Louis X I V , & de Philippe i v . k 6 ¿ r h y dc
Juin I 6 6 p .
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