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L A R E V O C A T I O N
D E L A C H A M B R E D E J U S T I C E .
T J A Chambre de Juftice ayant convaincu les traittans d’avoir détourné
près de quatre cents millions, alloit prononcer contre eux les peines
les plus rigoureufes, lors que le R o y fuipendit le cours des procédures.
C omme ils avoient abufé de la confiance de plufieurs particuliers, fa Majefté
commença par aÎîèurer le rembourfement de plus de fix vingt millions
deûs aux créanciers dc bonne fo y : Ôc quand il ne s’agit plus que de
fes propres intérefts, elle ne put fouffrir qu’on ulàft dc toute la févéritc
des loix. N o n feulement elle convertit cn fimples reftitutions la peine capitale
attachée au crime de péculat : mais encore elle voulut bien modérer
ces reftitutions, pour ne pas troubler le repos dc plufieurs familles
alliées aux traittans. Enfin, parce que la chambre de juftice n’auroit pû fe
diipenfer de fuivre les ordonnances à la rigueur, le R o y crut qu’il eftoit
de ià clémence de révoquer ce tribunal.
C ’eft le fujet de cette médaille. L a Juftice tenant une épée, paroift fur
un thrône. L ’homme à genoux qui rapporte de l’argent, reprcfcnte les
gens d’affaires convaincus de péculat, ôc qui payent les fommes auxquelles
ils avoient efté taxez pour leurs malveriàtions. La légende, PECULA-
TORES ÆRE MULCTATI , fignifie, taxe impofêcfor les Financiers convaincus
de péculat. Et fexergue, INTERMISSA PECULATUS e t r e p e t u n -
DARUM JUDICIA. MENSE AUGUSTO M DC LXIX. L a révocation de la
Chambre de Jiijlice au mois d’AouJl 1 6 6j>.
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