D U N K E R Q U E G A R E N T IE D U B O M B A R D EM E N T .
E n 1 694 la defcente des Anglois à Brell avoit ft mal l éüfll, que dans
la fuite tous leurs projets fe bornèrent à bombarder par mer quelques villes
maritimes de France. Ils en vouloient particulièrement à Dunkerque,
comme à la retraite principale des armateurs, dont les courfes continuelles
ruinoient le commerce dAngleterre & de Hollande. La flotte des ennemis
compofée de 1 1 2 voiles, moiiilla fous Gravelines, d’où ils firent
un détachement de 1 6 frégates, de 1 8 galiotes à bombes, de 4 brûlots,
& de 1 8 groffes chaloupes. Après différentes tentatives pour entrer dans
la rade de Dunkerque, ils y entrèrent le 11 d’Aouil. Les galiotes commencèrent
à tirer fans aucun effet, à caufe de leur elloignement. Elles
s’approchèrent enfuite des forts, firent un très g rand fe u , & tafchérent de
bruiïer les jettées avec des machines pleines de matières combiiilihies. L e
comte de Relingue, qui commandoit la marine à Dunkerqu e, fécondé
par le marquis de Chafteau-Renaud, & par le chevalier de M on g o n , fe
conduifit avec tant de valeur & tant de prudence, que les ennemis après
avoir jetté inutilement plus de 1 200 bombes, perdu leurs brûlots, & une
frégate, fe virent contraints de regagner leurs ports. T e l fut le fuccès de
leur entreprife, qui loin de refpondre aux grandes elpérances qu’ils en
avoient conçeûes, n endommagea nullement Dunkerque, & ne coufta
au R o y qu un capitaine, un foidat, & deux matelots.
C cil le fujet de cette médailla Elle repréfente dans le port de la ville,
une galère à l'antique. Au devant on voit le débris d’une galiote, & cn
elloignement une bombe qui crève en l’air. L a légende, DUNKERCA
ILLÆSA, fignifie, Dunkerque bombardée fans aucun dommage. L ’exergue
marque la datte 7 é> / .