E r s la fin du mois de May , le duc d’Enguien avoit eu ordre de
marcher en Allemagne au fecours du marefchal de Turenne. Dé s que
c e prince fut arrivé, il n’oublia rien pour engager les Bavarois à un
combat. Après plufieurs jours de marche, les armées fe trouvèrent
le 3. d’Aouft aiîêz près l’une de l’autre, aux environs de Norlingue. C e lle
des ennemis occupa d’abord deux éminences, entre leiquelles eftoit un
village qu’ils fe haftérent de fortifier. Avant qu’ils euifent achevé leurs
retranchements, le prince mit fon armée en bataille. L e marefchal de
Grammont conduifoit l’aile droite; le marefchal de Turenne l’aile gauch
e ; & l’infanterie formoit le centre. L ’aélion commença par l’attaque
du village, & fut des plus vives. C e pofte fut pris & repris. O n fe meiîa
plufieurs fois. Toutes les troupes donnèrent; & celles qui avoient efté
rompues, fe rallioient auiÏÏtoft. Les généraux y firent l’office de foldats.
L e duc d’Enguien reçeut deux bleiTeures. L a vidoire balança long-temps :
mais enfin elle fe déclara pour ies François. Une partie des Bavarois fut
taillée en pièces; le refte prit la fuite. Us perdirent quatre mille hommes,
ôc Mercy leur général fut tué. O n fit deux mille prifonniers : G lé e n , qui
commandoit les Impériaux, fut du nombre. O n prit quinze pièces de
canon, quarante eftendarts ou drapeaux, ôc beaucoup de munitions.
C ’eft le fujet de cette médaille. La France y paroift aftîfe fur un monceau
d’armes Ôc de drapeaux. Elle tient d’une main un javelot, ôc de l'autre
un bouclier chargé de trois fleurs de lys. L a légende ôc l’ex ergue,
D E L E T O BAVARORUM EXERCITU AD NORLINGAM I I I . AUGUSTI
M. DC. XLV. fignifient tarmée des Bavarois défaite prés de 'Norlingue le y
ttAüuJî I 64p.
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