Q U A R A N T E G A L E R E S A M A R S E I L L E .
^E peu d'attention, qu'on avoit eû pour ia marine fous la minorité
du R o y , avoit fi fort diminué le nombre des galères, fur tout depuis le
naufrage du chevalier delà Ferriére, qu'on peut dire qu’il ne reiloit preR
que plus de galères en France. L e R o y , afin de fe rendre aulîî puilfant fur
mer que fur terre, ordonna d’en conllruire plufieurs, & fit acheter quantité
d’efclaves Turcs pour garnir les chiourmes. L e nombre eft monté jufques
à quarante, toûjours preftes à mettre en mer an premier ordre. Le
port de Marfeilie fut choifi pour le lieu de leur retraite. L e baffin en contient
aifément plufieurs; & la douce temperature de l’air contribué extrêmement
à maintenir les forçats en bon eftat. Sa Majefté y a bafti un arfe-
nal, plein de tout ce qui eft néceffaire pour la conilrnâlon, & pour l’armement
des galères. Il y en a toûjours fur le chantier; les ouvriers y font
fi bien inftruits, & tous les matériaux fi bien difpofez, qu’en moins d’un
jour, on peut au befoin en commencer une, l’achever, & la mettre à
1 eau. Voilà ce qui rend le corps des galères de France fi fameux & fi redoutable.
C eft le fujet de cette médaille. O n voit au milieu du port de Maifeil-
le, une galère toute appareillée, & prefte à voguer. La légende, ASSERTUM
MARIS MEDITERRANEI IM PERIUM; & l’exergue, QUADRAGIN-
TA TRIREMES. M DCLXXXVIII . fignifient, l'Empire rie ta Mer Méditer,
raiiée affeuré à la France par quarante Galères. / 688.