L A C A M P A G N E D E M O N S E I G N E U R L E D A U P H I N
E N A L L E M A G N E .
I _ | Es foins que le R o y avoit pris de cultiver l’heureux naturel de Monfeigneur
le Dauphin, & la peine que fa Majeilé s’eiloit donnée Elle-
mefme de l’inllruire de vive voix, & par efcrit, ne pouvoient manquer dc
produire le fruit que les peuples en attendoient. C e jeune Prince, formé
de la forte, fentoit une noble émulation à la veüe des grands exemples
que le regne du R o y luy fourniffoit de jour en jour, & defiroit avec impatience
, de faire voir à fa Majeilé combien il avoit profité des leçonsd’un
tel Maiilre. L e R o y ne luy eut pas pluftoil confié le commandement de
fes armées, qu’il parut avec toutes les qualitez des plus fameux capitaines.
En peu de jours il fe rendit maiilre de Phiiisbourg, de Franiccndal,
de Manîieim, de Heidelberg, de Phorzeim, d’H ailbron, & de plufieurs
autres Places importantes. Il envoya un corps d ’armée fe faifir de Creutz-
n a c k ,d e Wormes 64 dc Mayence; mit fon armée en quartier d’hyver
dans la Suaube & dans la vallée du Rhin; & dès cette première expedition
il remplit la haute idée que le R o y & toute la France avoient con-
çüe de fa prudence, & de fon courage.
C ’eil le fujet de cette médaille. O n y voit Monfeigneur le Dauphin,
qui préfente au R o y un grand nombre de couronnes murales. Sa Majeilé
le reçoit avecqoye, & luy tend ies bras pour l’embraffer. Les mots de la
légende, DOCUMENTORUM MERGES, fignifie, rlcompenfe de l ’henreufe
éiluceaimi. Ceux dc l’exergue, XX URBES AD RHENUM UNO MENSE
A DELPHINO SUBACTÆ. M DC LXXXVIII. vingt Villes fm le Rhin prifes
en nn mois par Monfeigneur le Dauphin. 16 8 8 .
u T j : -
' i ii.
I i ’ H
i- r
W u . l " ' !
r
i
I
‘r i