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J E R o y n’avoit regarde fes conqueftes en Flandre que comme un
acheminement à celle de Lille. I! avoit compris combien la fituation de
cette ville & le génie de fes habitants la rendoient propre à l’eftabliiTement
d ’un grand commerce. L e marefchal d’Aumont s’en eftoit approché dès
le mois de Juin, avoit forcé la redoute de Quanteleu, & mis le feu à deux
fauxbourgs. Mais, comme l’armée eftoit confidérablement diminuée,
que la faifon s’avançoit, que la place eftoit fo r te , & ia garnifon nombreu-
iè , il fembloit que ce fiége duft eftre remis à un autre temps. Cependant,
la difficulté de l’entrepriic ne fut pas capable de rebuter le Roy. Il fit invertir
Lille fe 8 d’Aoiift, fe rendit lui-mefmeau camp le lo , 6c fit travailler
avec une extrême diligence aux lignes de circonvallation. L a tranclrée
fut ouverte la nuit du 1 8 au ip ; on forma enfuite deux attaques; les aF
fiégez firent plufieurs forties, & furent tousjours repouifez. L e 24 on fe
lo g ea dans le chemin couvert, & deux jours après on emporta les demi-
lunes. Enfin, le 2 7 au matin, le gouverneur voyant que la courtine eftoit
abbatuë, <5c que l'on fe difpofoit à combler le fofte , battit la chamade, &;
capitula. Sa Majefté fit le lendemain fon entrée dans la ville, con firm a is
anciens privilèges, luy en accorda de nouveaux, &î n’oublia rien de ce qui
ia devoit rendre une des plus riches villes de l'Europe.
C ’eft le fujet de cette médaille. La ville de Lille fous la figure d’une
femme fuppliante, remet fes clefs à la V id oire qui luy préiènte en meF
me temps une corne d'abondance. Les mots de la légende, v i c t o r i a
LOCUPLETATRIX, fignifient /a Vidoire qui enrichit les vaincus. Ceux de
l'exergue INSULA c a p t a XXVll a u g u s t i . m d c u x sw . prife de Lille
le 2 y dAouJl 1 6 6y.
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