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P R É s ia prife de Mardik, ie due d’Orléans avoit laiifé ia conduite
de l’armée au duc d’Enguien. C e prince qui cherchoit à fe iignaler par
quelque exploit digne de là réputation, n’en trouva point de plus g lo rieux
que la prife de Dunkerque, C e tte place paiToit déilors pour une
des plus importantes des Pays-bas. Elle eftoit fur-tout redoutable par fon
port, d’où fes armateurs troubloient fans ceife le commerce des François
& des Hollandois. Il y avoit trois mille hommes de vieilles troupes, ians
compter les bourgeois, gens aguerris Ôc déterminez; ôc la garnifon eftoit
commandée par le marquis de L e yd e , un des meilleurs officiers qu’euf*
fent ies Efpagnols, Ôc le plus confommé dans l’art de défendre les places.
L e prince, après avoir tout diipofé pour une ii grande entrepriiè, alla
invertir Dunkerque par terre, tandis que quelques vaiifeaux la tenoient
bloquée du cofté de la mer. L e 20 de Septembre on travailla à la circonvallation,
Ôc le 24 on ouvrit la tranchée. Les ailiégez difputérent le ter-
rein pied à pied; ôc dans leurs fréquentes forties ils reprirent fouvent les
portes qu’on avoit emportez fur eux. Mais le duc d’Enguien, voyant que
i hyver approchoit, pourtà ii vivement fes attaques, qu’enfin le 7 d’O c -
tobre, malgré les armées ennemies accouruës à N ieuport pour tenter le
fecours, le marquis de Le yde fut réduit à capituler.
C ’ert le fujet de cette médaille. O n y voit la France habillée en guerrière,
ôc foulant aux pieds au bord de ia Mer un gouvernail Ôc un bouclier
aux armes de Dunkerque. L a légende, v ir e s h o s t i u m n a v a l e s
ACCISÆ, lignifie, la puiffance maritime des ennemis affaiblie, ôc l’exergu
e DUNKERCA EXPUGNATA X. OCTOBRIS M. DC. XLVI. Dunkerque
prife le 10 d’Oâobre 1 641Î,
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