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i® N e des principales raifons que les Efpagnols avoient eues de ne
point entrer dans la paix de Wcftplialie, eftoit 1 efpérance de profiter des
divifionsqui commençoient à troubler la France. Ils avoient paiTé l’h y-
ver à faire de grands préparatifs pour la continuation de la guerre dans
ies Pays-bas : l’Archiduc avoit repris Ypres dès le mois de May , & m ena-
çoit la frontière avec une puiflànte armée. L e comte d’H arcourt, qui
commandoit les troupes du R o y , jugea que pour rompre lesdeiTeins des
ennemis, il n’y avoit pas de plus feur moyen que d’entrer dans leur pays,
& de les réduire à le défendre. 11 traverfa l’Efcauld à la veûe de leur armée.
L ’Archiduc eftonné d’une a â io n fi hardie, fe retira jufque fous le Canon
de Valenciennes; & pluftoft que d’en venir à un combat, il prit le parti de
paifer en deçà de l’Efcauld. Dans ce mouvement le comte d’Harcourt
chargea fi à propos fon arriére-garde, qu’il défit entièrement les dix-huit
cents hommes dont elle eftoit compofée. Il entra enfuite dans fille de
Saint Amand, & battit encore huit cents chevaux fortis de D ouay. D e là
il vint camper entre cette ville Ôc Bouchain, d’où il porta la terreur dans
tout le pays ennemi. Enfin la prife de C on d é ôc de Maubeuge termina
cette campagne, dont le fuccès fut une preuve de ce que peut, dans les
conjondurcs les plus difficiles, la valeur jointe à la prudence.
C ’eft le fujet de cette médaille. Minei-ve tenant d’une main un long
javelot, ôc de l’autre une V id o ir e , eft repréfentée debout entre des boucliers
aux armes de C on d é ôc de Maubeuge. La légende M IN E R V A
FAUTRIX, ôc l’exergue, RES i n b e l g i o g e s t æ m . DC. XLIX. veulent
dire, que le fuccés des armes dit Roy 'en Flandre en i a efé le fru it de
la prudence, autant que de la râleur.
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