
Ophrys labello trilobo , intermedio majore , um-
bilicis tribus impreffo , integerrimo 3-baJi rotundato.
Desfont. Coroll. 10. tab. y.
Orchis orientalis , fucum referens, flore parvo ,
umbilicato. Tournef. Coroll. 30.
Efpèce fort élégante, facile à diftinguer par fes
pétales fupérieurs de couleur blanche, par le pétale
inférieur, marqué de trois petits ombilics. Les
feuilles font ovales, alongées, obtufes 5 les fupé-
rieures concaves, lancéolées ; les tiges courtes ;
les fleurs rapprochées, au nombre de trois ou quatre
; les bradées ovales, lancéolées» plus longues
que l’ovaire ; les pétales fupérieurs d’un blanc
nuancé de vert, ovales, obtus, étalés j les deux
internes beaucoup plus petits; l’inférieur divifé
en trois lobes ; les deux latéraux très-petits, un
peu aigus; celui du milieu beaucoup plus grand,
élargi, arrondi inférieurement, très-entier, convexe
en devant, à bords repliés en arrière, d’une
couleur jaunâtre avec une ligne brune tranfverfale,
arquée, légèrement ondée, au-delfus de laquelle
fe trouvent trois petits enfoncemens circulaires,
bordés de jaune & placés tranfverfalement ; l’écuf-
fon prefque triangulaire, dont l’angle inférieur
eft tronqué, d’un jaune-brun, bordé d’une ligne
blanche.
Cette plante croît dans le Levant. ^ ( Desf. )
43. Ophrise à fleurs ferrées; Ophrys denflflora.
Desf.
Ophrys racema brevi, conferto , tereti petalis
conniventibus , acutis ,* labello pendulo y germine lon-
giore, trifldo , linearî y lobo intermedio elongatO y biparti
to y laciniis fubulatis. Desfont. Coroll. 11.
tab. 6.
Orchis orientalis, antkropopkora , flore minirno ,
albo y umbilica fuave-rubente. Tournef. Coroll. 31.
Rapprochée de Y ophrys anthropophora, cette
efpèce en diffère par fes fleurs plus petites, par la
grappe beaucoup plus courte, plus ferrée. Elle a
également de grands rapports avec Yophrys anthro-
pomorpha Willd. ; mais fes fleurs font auflî plus
petites, & fon pétale inférieur plus long que l’ovaire.
Ses tiges font longues de huit à dix pouces,
terminées par une grappe de fleurs cylindrique ,
ferrée, longue d’environ un pouce; les fleurs
blanches , petites ; les bradées plus courtes que
l’ovaire ; les pétales fupérieurs ovales, aigus,
rapprochés en cafque ; la lèvre ou le pétale inférieur
alongé, linéaire, pendant, marqué d’une
ligne rouge longitudinale, divifé en trois lobes;
les deux latéraux grêles,, aigus y celui du milieu
alongé, partagé à la bafe en deux divifions étroites,,
très- pointues.
Cette plante croît dans le Levant, if (Desf. ),
44. Ophrise anthropomorphe. Ophrys antkrç•
pomorpha. Willd.
Ophrys caille foliofo y labello germine duplo bre•
viore y tripartito, lineari ; laciniâ mediâ elongatâ ,
bifidâi petalis conniventibus. Willd. Spec. Plant. 4.
pag. 63.
Cette efpèce eft très-voifine de Yophrys anthropophora
; elle n’en diffère effentiellement, ainfi que
de la précédente, que par la lèvre ou le pétale inférieur
de moitié plus court que l’ovaire, ou à
peine de la même longueur, jamais plus long. Ses
tiges font hautes de fix à fept pouces; elles fe terminent
par un épi de fleurs long d’ un pouce; les
bradées alongées, membraneufes, de moitié plus
courtes que l’ovaire ; les pétales fupérieurs rapprochés
en cafque ; l’inférieur linéaire, à trois
lobes; celui du milieu alongé & bifide.
Cette plante croît dans le Portugal, if ( Willd. )
4J. Ophrise manteau d’évêque. Ophrys epifco-
palis.
Ophrys labello maximo , trilobo y glaberrimo /
lobis lateralibus fursum inflexis y intermedio multo
minori, crenulato y petalis fuperioribus ovatis , ob-
tufs j biais interioribus linearibus , minimis. (N .)
Orchis cretica maxima , flore .pallii epifcopalis
forma. Tourn. Coroll.- 30, & Itin. vol. 1. edit.
in-8°. pag. 37. tab. 2.
La grandeur, la beauté & la forme de fes fleurs*
furtout celle du pétale, inférieur, rendent cette
efpèce très-remarquable. Ses bulbes font ovales ;
fes tiges hautes d’un pied; fes feuilles ovales » lancéolées
, obtufes ; les fupérieures un peu aiguës ,
plus étroites ; les fleurs difpofées en un épi lâche
terminal ; les bradées prefqu’aufïi longues que
l’ovaire; les pétales fupérieurs étalés, longs d’un
demi-pouce & plus, un peu concaves, ovales,
aigus, couleur de rofe, rayés de vert fur le dos;,
les deux latéraux beaucoup plus petits, linéaires,,
obtus, longs de trois lignes ; la lèvre ou le pétale,
inférieur fort ample , prefque quadrangulaire ,
long de quinze lignes, à trois lobes très-inégaux*.
d’un brun velouté, brillant, mêlé de pourpre ;
l’écuffon faillant, d’un vert-jaunâtre; les lobes
latéraux arrondis, obtus, relevés à leur bord antérieur;
le lobe du milieu très-court, prefque triangulaire,
crénelé ou lacinié à fes bords..
Cette plante croît à l’île de Crète, if ( Tourn».
Itin. & Icon. );
* Ophrys ( lancea ) fcapo nudo y labello fublineari
deflexo y trifldo ,• mediâ obfoletâ. Swartz* Ad, Holnu
lôOQ. pag. 223. In Java, M
I OPHRYS. (Voye^ OphRise.)
QPLISMENUS. Pal.-Beauv. Agroft. pag. J3.
Ce genre a été établi fur une plante du royaume
d’Oware, découverte & décrite par M. de Beau-
vois. Il fe compofe encore de plufieurs efpèces de
panicum: il fera mentionné à l’article P a n i c , £#/>/>/.
Voyez aufli le' genre O r t h o p o g o n de Brown,
qui eft le même qùe celui de M. de Beauvois.
OPULUS. Genre de Tournefort, qui fait partie
du genre viburnum de Linné. ( Voyez V i o r n e . ) •
OPUNTIA. Tournefort avoit féparé, dans ce
genre, plufieurs plantes que Linné a réunies dans
celui des cafius. ( Voyez C a c t i e R.^)
ORÀNGER. Citrus. Illuftr. Gen. tab. 639, fig. 1,
citrus aurantium, n°. 2 ; — fig. 2 , citrus medica,
n°. 1.
OBfervations. i6. Le citronnier, dit M. Desfontaines,
étoit connu des Anciens. Les agriculteurs
romains en ont fait mention dans leurs ouvrages;
mais ils ne parlent pas de l’oranger , ce qui eft une
preuve afifez convaincante qu’ils ne connoiffoient
pas cet arbre utile. On lit dans la Relation de l’Egypte,
traduite de l’arabe en français par M. Syl-
veftre de Sacy,pag. 117 , que, fuivant Macrizi,
le citron rond ou orange fut apporté de l’Inde pof-
térieurement à l’an 300 de l’hégire ; qu’il, fut d’abord
femé dans l’Oman ; que de-là il fut tranfporté
à Baira en Irak ; qu’il devine très-commun dans les
jardins des habitans de Tarfe & autres villes-frontières
de la Syrie, Antioche en Égypte, & qu’on
ne le connoiflbit point auparavant ; mais qu’il
perdit beaucoup de l’odeur füaye 8c de la belle
couleur qu’il avoit dans l’Inde , parce qu’ il n’avoit
plus ni le même climat, ni la même terre. (Desf.
Hift. des Arbr. I. pag. 418. )
Le chevaiier Temple, dans fes (OEuvres mêlées,
vol. iy pag. 134, dit et Je ne faurois être du fen-
timent ordinaire fur les malaaurea des Anciens.On
veut que ce fuflent des oranges y mais je n’ai rien
lu dans les écrivains dé ce temps-là qui puiffe me
faire juger que les oranges fuflent connues des
Romains que comme des fruits étrangers dans
leur pays, 8c qui ne venoieht que dans l’Orient.
Je crois donc plutôt que ce qu’ils appeloient mala
aurea ( pommes d’or ) , c’étoit une efpèce parti-
' eu il ère de pommes, qu’ ils nommoient ainfi à caufe
de leur couleur, comme nous en avons parmi nous :
car d’ailieurs les orangers font des arbres trop
confidérables par leur beauté , par la bonté de leurs;
fruits, par l’odeur admirable de leurs fl.urs, par
la verdure de leurs feuilles qu’ils confervent toute
l’année, & ils donnent enfin trop de plaifir 8c
font même trop utiles à la fan té pour n’avoir jamais
pu trouver place dans aucun écrit d’un fiècle
& d’une nation qui avoit le goût fi fin pour toutes
fortes de plaifirs.
« La defeription charmante que fait Virgile du
felicis mali (la pomme heureufe ), peut regarder
ou le citron ou quelqu’ efpèce particulière- d oranges
qui croiflbient dans la Médie, & quori ne
trouvoit point ailleurs... l e ne faurois m empêcher
de rapporter ici ce que Virgile a dit de ce liuit
dans le fécond livre de fes Géorgiques :
Media fert triftes Juccos, tardumque faporent •«
Felicis mali, quo non prafendus ullum
Pocula f i quando feva infecêre novercoe ,
Auxilium venit, ac membris agit atra venena,
Ipfa ingens arbor, faciemque fimillima lauro,
E t f i non alios latè jaüaret odores,
Laurds erit y folia haud ulhs labentia ventis :
Flos opprime tenax, animas 6* olentia Medi
Ora fovent illo, ac fenibus medicantur anhelis.
m Un arbre qui reflemble fi fort au laurier, &
dont le fruit âpre & peu agréable eft une efpèce
de cohtre-poifon, a , ce me femble, un grand
rapport à nos citronniers. Le doux parfum de fes
fleurs,. 8c la propriété qu’elles ont d’empêcher la
mauvaife odeur & d’aider à la refpiration, s’accorde
a (fez avec la fleur d’orange : fi, par ce que
ce poete a appelé jlos opprimé tenax, il a voulu
fimplement relever l’excellence de cette fleur par-
deffus les autres, cela peut encore convenir fort
bien à l’oranger; mais s’ il a voulu dire que cette
fleur venoit principalement au bout des branches,
cela conviendroic mieux au citronnier. «
Quant aux pommes et or du. jardin des Uefperides,
on convient a fiez généralement aujourd’hui que
ce ireft qu’une fiétion allégorique, par laquelle ori
fuppofe que les filles d’un certain Hefpérus fai-
foient valoir foigneufement, dans la Carie, des
troupeaux ou des fruits dont elles tiroient de
: bons revenus, 8c qu’on nommoit en conféquence
j- brebis d’or ou pommes d’ or ces pofîeflions , four ce
| de leurs richefîes ; le nom grec mêla , dont les an-
; ciens auteurs fe font fervis, pouvant également
fignifier des pommes ou des brebis. ( Voyez é'article
: H e s p ÈRIDES dans le Dicl. d‘Antiquités. )
S u i t e d e s e s p è c e s .
12. Oranger à fruits anguleux. Citrus angu-
lata. Willd.
Citrus petiolis nudis y foliis ovatis, acutis y fruc-
tibus angulofls. Willd. Spec. Plant. 2. pag. 1426.
Limonellus angulofus. Rumph. Amb. 2. pag. 110.
tab. 32.
Cette plante ne peut être confondue avec le
■- citrus médica. C’eft l’opinion de Willdenow : elle
paroît afifez bien fondée d’après la forme & la
petitefle des-fruits de cet arbre. Son tronc n’a
guère plus d’un pied d’épaiffeur. Ses rameaux font
noueux, un peu flexueux ; les feuilles très-médiocrement
pétioléês , ovales , aiguës, longues
, de deux ou crois pouces, larges d'un ‘pouce 8c
Y 1