
i=“ = ™
R A B
R a b a . Adanf. ( Sffoyeâ Remé , Suppl.)
RABÀNA : nom vulgaire que l ’on donne, dans
quelques provinces, au Jinapis arvenfis. ( Voye^
'Moutarde.)
RÀBDOCHLOA. Pal.-Beauv. Agroft. pag. 84.
tab. 17. fig. 3.
Genre de graminées établi par M. de Beauvois
pour quelques efpèces de cynofurus de Linné, ou
chloris de Swartz. Il fe diftingue des chloris principalement
par Ton port, les fleurs formant une
particule (impie, les rameaux épars ou faftigiés,
impies ; filiformes j les épillets prefqu’unilatèraux.
Lés valves calicinales, plus courtes que la corolle ,
renferment trois à cinq fleurs ; la valve inférieure
delà corolle munie d'une foie à fon fommec crénelé,
la fupérieure entière.
Ce genre renferme de Linné les cynofurus mono-
fiackyos 3r -r- virgatus , —» domingenjis , &CC. ( Voye[
C ynosurus 6* C hloris.)
RABES : nom que porte , dans plufieurs provinces,
le carlina acaulis Lir.n.
RABES ouRABETTE, plus généralement Nave
tte . C'eft une variété du brajftca napus. ( Voy.
C hou.)
RABIOULE. On nomme ainfi, dans plufieurs
départemens, une variété de rave remarquable
par fa groflèur.
RACARIA. ( Voye\ Ra c a r ie r . )
RACEO : nom vulgaire d’une variété de froment
cultivé aux environs de Nantes.
RACHIS. Ce nom, confacré d’abord à cette
portion de la tige ou des ramifications qui fupporte
les épillets dans les graminées, eft appliqué aujourd’hui
dans le même fens aux palmiers, aux
fougères, aux fleurs en chatons, &c. On diftingue
le rachis commun & les rachis partiels : ces derniers
prennent aufii quelquefois le nom d’AxE.
RACINE. Tandis que les feuilles , élégamment
fufpendues aux rameaux des arbres, rempliffent
avec éclat leurs fondions d’organes alimentaires,
& fe montrent au milieu des airs comme une des
plus brillantes parures de la nature , les racines cachées
dans le (ein de la terre, dépourvues de formes
gracieufes, s’acquittent, dans l’obfcurité, de
fondions non moins importantes. Ainfi tout ce
que le Créateur des mondes expofe aux yeux de
l’Homme, il l'embellit; il en fait pour nous autant
d’objets de jouiffance, tandis qu’il femble avoir re-
fufé l’élégance à tciut ce qu’il dérobe à nos regards.
En effet, quelle différence entre la cime fleurie 8c
verdoyante d’un bel arbufte, 8c la maffe groflière
de fes racines divifées en rameaux informes, tortueux,
chargés d’une chevelure en défordre !
Malgré la différence que préfentent les racines
8c les tiges, ainfi que toutes les parties qui en dépendent,
lorfqu’on les examine avec quelqu’àtten-
tion, on y trouve des rapports qui juftifient l’ex-
prefiion de tige défendante donnée aux racines par
plufieurs auteurs. Voici comme M. de Lamarck
s'exprime à ce fujet : « Les tiges & les rameaux
» d’un végétal font des racines aériennes, dont le
» chevelu eft transformé en feuillage par fuite de
» l’impreflion du milieu environnant, & les racines
» du même végétal font véritablement fes tiges &
fes rameaux fouterrains, dont Je feuillage, par
« l'influence d'une autre forte de milieu environ-
» nant, eft changé en chevelu. »
Cette belle idée philofophique fe trouvé en
effet confirmée par l'obfervation, tellement que
fi nous comparons les racines & leurs .dépendances
avec les tiges 8c leurs dépendances, nous y
trouverons des rapports & des différences qui
méritent toute l'attention de l’obfervateur de la
nature. Dans les racines, comme dans les tiges,
on diftingue affez généralement un tronc principal
qui fë divife, dans les unes & les autres, en branches
& en rameaux. Ces rameaux fupportent, dans
les'tiges, un grand nombre de feuilles; ils font
chargés, dans les racines, d’une foule de petites
ramifications capillaiies auxquelles on a donné le
nom d q chevelus 3 8c qui, dans les racines, rempliflent
à peu près les mêmes fonctions que les
feuiil=s fur les rameaux : les unes & les autres,
deftinées à puifer dans les milieux différens où
elles fe trouvent, les principes de la nutrition des
plantes, ont été munies d’organes conformes à
leur destination. Dans les racines, ce font des fu-
çoirs nombreux, en forme de très-petites éponges,
fans pores appareils, qu'on a nommées récemment
fpongiolesy placées à l’extrémité de chaque
chevelu , par le moyen defquelles les fluides
s'élèvèrit & pénètrent dans les autres parties du
végétal. Dans les feuilles, ce font autant de pores
ou de bouches toujours ouvertes, afpirant dans
l’air à peu près les mêmes principes que les racines
puifent dans h terre. Ainfi les feuilles & lés chevelus,
chargés des mêmes fonctions, font hécef-
fairemenc très-rapprochés par leur organifation ,
& la différence qu’ils nous offrent à l’extérieur eft
R A C
bien moins grande qu’elle le paroît. Guidés par
l’obfervation, il nous fera facile de reconnoitre
que les chevelus des racines correfpondent affez
bien aux nervures des feuilles, 8c que fi nous dépouillons
celles-ci de leur parenchyme , elles ne
nous offrent plus que des filamens capillaires, ramifiés,
affez femblables à ceux des racines: la nature
nous fournit tous les jours la preuve de ces
rapports, en convertiffant les Feuilles en chevelus
dans un grand nombre de plantes aquatiques.
Lorfque celles-ci croiffent en partie dans l’eau,
leurs feuiiles inférieures font divifées en filamens
capillaires trèsrnombreux,- femblables à. de véritables
chevelus ; elles R’ont pas d’autres feuilles
tant qu’elles reftent dans l’eau ; mais fi leur tige
s’élève au-deflbs ou flotte à li ftirface de l'eau,
alors elles acquièrent des-feuilles flottantes, qui
ont, dans leurs nervures , à peu près les mêmes
ramifications que les fi’amens des racines ou des
feuilles fubmergées. Lorfque les femences de ces
mêmes plantes viennent à lever dans un fol pref-
qu’entièrement abandonné par les eaux, elles n'ont
plus ou prefque plus de feuilles capillaires. Ce
phénomène eft furtout remarquable dans la renoncule
aquatique , & c'eft faute de l’avoir bien ob-
fervé, que l'on a formé plufieurs efpèces de cette
même plante, en effet fi différente félon les cir-
conftances locales. Obfervons encore que les chevelus
fe renouvellent ainfi que le feuillage, & que,
dans un grand nombre de végétaux, ils font dif-
pofés dans le même ordre que l3|s; feuilles; dans
beaucoup de plantes aquatiques ils font verticil-
lés, comme les rameaux ou les feuilles autour des
liges ; la même difpofition fe remarque même dans
les plantes terreftres, furtout parmi les rubiacées ;
mais il s’en faut beaucoup que cet ordre foit général,
par des raifons que j’expoferai plus bas.
En rapport avec les tiges par leurs fonctions,
les racines le font encore très-fouvent par leur
forme ; leur greffeur 8c leur force font affez généralement
relatives à celle des tiges, & leur dépendance
eft telle, que l'une ne peut fouffrir ou languir
fans que l’autre n’éprouve Es mêmes acci-
dens. Les racines fe trouvent-elles dans des lieux
où elles ne peuvent ni groflir ni s’étendre , alors
les tiges font grêles, peu élevées, peu rameufes ;
& fi ces dernières font tourmentées, mutilées,
privées d’air, les racines reftent foibles & maigres.
Si on dépouille de fes feuilles nne plante
herbacée, fouvent fes racines meurent : nouvelle
preuve de la communication réciproque de leurs
fucs nourriciers.
La plupart cependant n’offrent point conftam-
ment cette difpofition régulière & fymmérrique
qui a lieu dans l'arrangement des branches 8c des
feuilles j mais aulfi elles ont bien plus d’obftacles à
vaincrè dans le fein delà terre, que les branches
au milieu de l’air : cellesrci peuvent s’étendre, fe
développer en toute liberté, tandis que les racines
R A C 6 4 3
font fouvent arrêtées dans leur développement,
gênées dans leur prolongement ou leur grofféur,
obligées de fe détourner de la route qu'elles de-
vroient fuivre naturellement, ce qui occalîonne
en elles beaucoup de difformités dans leurs formes
, & de déviation dans la difpofition de leurs
ramifications.: on eft même étonné de les voir,
dans cet état de gêne, vaincre des obftacles qu'on
croiroic infurmontables, fendre des rochers, ren-
vèrfer des murs, fe replier en touffes fur elles-
mêmes, ou divifer leurs chevelus à l’infini, dans
des- terres légères, ou lorfqu’clles trempent dans
l’eau, abandonner une terre ftérile pour fe diriger
vers une'autre plus fertile} enfin , varier de toutes
les manières, R Ion que les terres font plus ou
moins dures ou légères, lèches ou humides, fabion-
neufes ou pierreufes.
Malgré cette variété d’accidens incalculables, il
fera toujours facile de reconnoïtre, dans un certain
nombre de familles naturelles, des rapports
évidens entre les racines 8c les tiges ; telle eft celle
des orchidées, qui ont toutes, fans exception, des
racines tuberculeafes amylacées, tantôt fous la
forme de tubercules épais, charnus, arrondis,
comprimés ou palmés ; tantôt fous celle de groffes
fibres de même nature, d’où il fuir que les tubercules
eux-mêmes ne font que le renflement de
quelques-unes de ces fibres, qui arrive de plufieurs
manières; ou en totalité, formant des corps arrondis,
charnus; ou partiellement, offrant la forme
d'une main, fa portion fupérieure entière & comprimée,
l'inférieure divifée en digitations; ou
enfin; les fibres fe terminent par un ou plufieurs
tubercules. Il eft à remarquer que dans ces plantes,
cette variété dans la forme des tubercules n'eft
point accidentelle, mais particulière aux efpèces ;
que celles qui ont leurs tubercules comprimés &
palmés ne les ont jamais fphériques, & vice verfâ;
de-même que les efpèces dont les racines ne font
qu'un paquet de grofies fibres' charnues, cylindriques,
font dépourvu-es de ces tubercules dont
je viens de parler. Il eft à remarquer, d’un autre
côté, que ces mêmes plantes ont toujours des
tiges (impies, des feuilles épaiffes, alternes, à nervures
longitudinales; les mêmes caractères fe retrouvent
dans un grand nombre de plantes mono-
cotylédones, furtout parmi les liliacées.
Lés racines, dans les graminées, font compo-
fées d'un grand nombre de fibres grêles, alongées,
fafciculées, ordinairement très-fimples ou quelquefois
divifées à leur extrémité en chevelus
courts, très-fins & nombreux, ou couvertes, dans
certaines efpèces, d'un duvet cotonneux qui fait
la fonction de chevelus : enfin, on peut dire en
généra! que toutes les fois que les tiges font (impies,
Tes feuilles entières, munies de nervures
longitudinales, les racines, dans ces fortes de
plantes, ne feront pas ramifiées, mais compofées
de fibres (impies, charnues ou. filiformes, fafci-
Mmmm 2