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MULLER A. (Voy. Muller..) M. Perfoon a
mentionné une nouvelle efpèce, outre celle décrite
dans ce genre ; elle ne m’eft pas connue. 11 la nomme :
Mullera (verrucofa) folîis ftmplittbns, ovatis,
lommtorum articula ftriatis, verrucojis. Perl. Synopf.
Plant. 1. pag. 311. •
Cette efpèce diffère, de la première par fes feuil-,
les Amples-, ovales, glabres à leurs deux. faces,
acuminées 5 par les articulations de fes gouffesj
ftriées, légèrement \ erruqueufes, quelques-unes
lifles. Cette plante croît en Afrique. (Iletb. Ilich.)
Le caraélère fpécifique de la première efpèce fe ,
compofè alors des attributs fuivaris :
Mullera (moniliformis) foliis pinnatis, lomentisS
hvibus. Perf. 1. c.
MULTIPLICATION DES PLANTES. Les',
plantes fe multiplient par. la fécondation (voyef.
Sexe ) , ou fans fécondation.
La multiplication fans fécondation s’opère naturellement
par divers moyens s favoir., par
i° . Les Drageons ou Surgeons ( furculi) :i
ce font des branches qui naiflent du collet de la-
racine, s’élèvent dès qu’elles Portent de terre, &j
font fufceptibles d’être réparées avec une partie de.
la racine, & de former de nouveaux individus. ,
z°. Les Jets ou Stolons (ftolones) , branche ou
tige fecondaire Portant du collet de la racine horsj
de terre, tombante 8c pouffant çà & là d’un côté-
des racines, de l’autre des feuilles, telle,que la
pilofelU. .
3°. Les C oulANS (flagella) : ce font dés jets qui
manquent de feuilles & de racines dans un efpace’
déterminé, & qui, à des places fixes, pouffent des
touffes de feuilles & de racines, comme le fraifier.
Tournefort lès nommoit viticuU.
q.°. Les PropAcules ( propacula, Link), efpèce
de coulant terminé par un bourgeon à feuilles,
fufceptible de prendre racine lorfqu’il eft fêparé
de la plante-mère, par exemple, les joubarbes.
j° . Bulbes ou Bulbilles (bulbi, bulbîlli),
petits tubercules bulbiformes, féparables de la
plante-mère, & fufceptibles de produire de nouveaux
individus. On les nomme vulgairement bulbes
: ils font fitués fur la tige dans le lis bulbifere,
& alors M. Link les nomme propago, fur la bafe
de l’ombelle dans plufieurs aulx, dans la capfule
■ de plufieurs amaryllis , & alors quelques auteurs
leur ont donné le nom de bacillus,- enfin, fur les
fibrilles de la racine dans hfaxifi-age grenue.
Les moyens artificiels, de multiplication font ,
outre les précédens, qu’on peut auffi employer a
volonté, les fuivans i favoir :
rD. La Bouture ( talea) , petite branche qui,
M U N
coupée & enfoncée dans la terre humide, y pouffe
des racines & forme un nouvel individu.
1°. Li C rossette (malleolus) , nouvelle pouffe
portant à fa bafe un tronçon de vieux bois, & fufceptible
de reprendre racine lorfqu’on la met en
terre.
30. La Marcotté (circumpcfitio), branche
tenant encore à la plante-mère, qui, inférée ou
couchée dans la terre ou la moufle ; y pouffe des
racines, foit qu’on l’ait laiffee intadte, foitqu’ôn
ait entaillé fon écorce ou fon bois, foit qu’on ait
fait à l’écorce une ligature ou une feétion pour y
déterminer un bourrelet, c’eft-à-dire, une nodo-
fité qui eft difpofée à pouffer des racines.
40. La Greffe (infertib, inocuiatio) , aéle par
lequel on place le bourgeon d’un arbre en -contait
avec le liber d’un autre arbre, avec lequel il fe
foude & fe développe. L’arbre fur lequel on place
le bourgeon porte le. nom de fujet, & la branche
inférée qui eft née du bourgeon, celui de greffe.
On donne enfin le nom de G ongyles ou de
Spores (gongyli, fpors) aux globules reproducteurs
des plantes dans lesquelles la fécondation n eft
pas démontrée, . que. les uns regardera^ comme de
vraies graines, d’autres comme des efpèces de bulbes.
(Decand. Théor. élém. de Botan.)
MUNCHKAUSIA. ( Uoye[ Lagerstrome,
Di3 . n°. 1. )
MUNDA-VALLI. Rheed, Malab. 11. pag. 103.
tab. 50. C’eft Yipom&a bona nox. Linn.
MUNDUBL On trouve fous ce nom dans Mayc-
grave, Braf. 37, Yarachis hypog&a. Linn.
MUNDUBIGNACU. Marcgr. Braf. 97. C’eft le
jatrophu curcas. Linn.
MUNNOZIA. Plant, peruv. Genre de plante*
dicotylédones, à fleurs compofées, de la famille
des corymbifères, qui paroît avoir des rapport
avec les columcllia , & qui comprend des arbuftes
exotiques à l’ Europe, velus o-u tomenteux, à tiges
droites, ftriées s les feuilles oppofées.
Le caraûère effentiel de ce genre eft. d’avoir : .
Un calice campanule, compofé d'écailles imbriquées
, très-étroites, trifides ; le réceptacle alvéolé,
cilié ,- l'aigrette pileufe,- les femences tronquées ,
ftriées.
E s p è c e s .
I. Mvnxozta (corymbofa) foliis cordato-trian>
gularibus fagittatifque; floribus 'corymbofis. Ruiz &
Pav. Syft. veget. Flor. per. pag. ipy. In Pillao fier-
furis. 6
X. M u h u o z i a
M U R
2. Mu kttoZiA ( tri nervi s) foliis haftatiss a'uri-
culatiSy dentato-fubfpinofis, trinerviis ; pedunculis ternis
3 longis. Syft. Flor. peruv. 1. c .In Peruvu pri-
ruptis & fegetibus. T)
' 2. Mvnnozta (venofiftima) foliis haflato-fagit-
tatis y auriculatis, denticulatis, vtnofijfimis ; pedunculis
ternis y longis. Syft. Flor. per. 1. c. In Peruvu
inontibus filvaticis. fa
4. M u n n o z ia (lançeolata) foliis haftato-lan-
eeolatis, ferrato-dentatis ; pedunculis bifloris 3 brevi-
bus. Syft. Flor. per. I. c .In P.eruv'u altis 3frigidis. fa
MUNTÏNGIA. iVoyei C alabure.)
MURES : nom que Ton donne aux fruits des
diverfes efpèces de mûrier : plus fouyent, furtout
dans les campagnes 3 on défigne fous ce nom , ou
fous celui de meuron 3 le fruit des Ronces , rubus.
Linn.
MURICIÀ de la Cochinchine. Muricia cochin-
chinenfis. Lour. •
Muricia foliis quinquelobis 3 glabris , denticulatis ;
baccis ovatis3 muricatis3 caule feandente. Lour.Flor.
cochin. 2. pag. 732.
Genre de plantes à fleurs incomplètes 3 monoïques
y dont la famille naturelle ne paroîtpasencore
déterminée 3 qui comprend des arbrifleaux exotiques
à l’Europe, à tiges grimpantes j les feuilles
alternes & lobées j les fleurs folitaires, latérales ,
enveloppées chacune dans une grande fpathe uni-
flore, renflée.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïques ; un calice a. cinq découpuresy
cinq pétales fl trois étamines y les.fllamens adhérens &
dilatés a leur Irafeÿ trois ftigmatés ; une baie uniloculaire
y polyfperme ,* les femences tuberculées.
. Obfervations. Cette plante ne m’étant point connue,
je ne me permettrai pas de changer fes expref-
fions de Loureiro. Les fleurs, enveloppées chacune
d’une fpathe, font-elles réellement pourvues
d’un calice & d’une corolle? ou bien ne feroit-ce
pas, comme dans les palmiers 3 les divilions du
même prgané?
Arbriffeau compofé de plufieurs tiges épaiffes,
grimpantes, alongées , pourvues de vrilles ; les
feuilles alternes, pétiolées, glabres3 veinées, den-
ticqlées, divifées en cinq lobes, dont trois fupé-
rieurs acuminés , deux inférieurs courts, prefque
obtus; les pétioles tortueux, canaliculés; les fleurs
monoïques, folitaires , éparfes, latérales, d’un
jaune-pâle , longuement pédonciilées > chacune
d’ elles enveloppée d’une grande fpathe verdâtre,
renflée, obtufe.
Botanique. Supplément. Tome IV.
M U R 35
Chaque fleur male offre ;
i°. Un calice à cinq découpures ftriées, fubu-
lées, noirâtres, égales, étalées.
2°. Une corolle campanuîée, à cinq petales ova-
les-lancéolés, nerveux, très-ouverts.
30. Trois étaminesj les filamens courts, épais,
trigones, dilatés & adhérens à leur bafe ; tr. is
anthères, dont deux à deux lobes écartés, auri-
culés à leur bafe; la troifième fimple; toutes attachées.
aux filaméns & marquées d’une ligne fari-
neufe.
Dans les fleurs femelles :
i°. Un calice & une corolle comme dans les fleurs
mâles.
2°. Un ovaire ovale, alongé , velu , pl icé entre
l’infertion de la fpathe & celle du calice, fur-
monté d’un ftyle épais, cylindrique, de la longueur
des étamines, prefque trifide à fon Commet ;
trois ftigmatés fagittés, ouverts horizontalement.
Lt fruit eft une groffe baie, d’un rouge-pourpre
tant en dedans qu’en dehors, un peu charnue,
ovale, hériffée, à une feule loge, renfermant plu-
fieurs femences brunes, éparfes, grandes, orbicu-
laires, réticulées , tuberculeufes à leurs bords.
Cette plante croît à la Chine & à la Cochinchine.
fa {Lour.)
On fe fert de fes baies pour colorer les gâteaux
& quelques autres alimens. Ses fêui les 8c fes femences
paffent pour apéritives, détergentes : on
les emploie à l’extérieur pour le relâchement des
inteftins.
MURIER. Morus. Illuftr. Gen. tab. 762, fi g; i,
morus nigrà, n°. 2, & Tourn. tab. 362; — fig. 2 ,
morus alba3 n°. i; — Gærtn. tab. 126, n°. 2.
Il ne paroît pas, dit M. Des fon raines, que le
mûrier blanc & le ver à foie aient été connus des
Anciens, du moins aucun auteur que je fâche
n’en a parlé; mais ils connoiffoient le mûrier noir.
Théophrafte, Diofcoride, Pline & autres en ont
fait mention dans leurs ouvrages» Ses fruits, beaucoup
plus gros que ceux du mûrier blanc, fe
teignent d’une couleur noire à l’époque de la maturité,
& leur pulpe eft remplie d’un fuc vineux
très-abondant, qui teint la peau de la même
couleur, & qu’on enlève facilement avec des
mûres du même arbre,’ cueillies avant la maturité.
Cette propriété étoit connue du temps de
Pline : Tingunt manus fucço matura , eluunt acerba.
(Pline, lib. 15, cap. 23.. )
Le morus ampalis, n°. 10, doit# être réuni au
morus mauritiana, n°. 11 ; — Jacq. Icon. Rar. 3,
pag. 617, & Col-leâ. 3, pag. 20.6,8c 4, pag. 224 5
:— Fragm.bot. 9, n°. 32. tab. y, fig. 3. .