
? - 8 R O S
couronnées par une aigrette compoféè de paillettes ca- .
pillaires.
Arbrifleau dont les tiges font glabres, cylindriques,
flexueufes, droites, très-rametiles, hautes
de deux pieds & plus; les branches alternes;,
les rameaux prefque verticillés ou en ombelle,'
tetnés ou quaternés, diffus, étalés, ftriés ; les latéraux
très-courts, garnis de feuilles petites, prefque
fafciculéesou très-rapprochées, feffiles, ovales,
entières, obtufes, un peu concaves, glàn-
duleufes, particulièrement à leurs bords, un peu
épaiffes, longues de trois lignes; les fleurs fpli-
taires, fituées à l'extrémité des derniers rameaux.
Cette plante croît dans l'intérieur des terres,
au Cap de Bonnè-Efpérance. Tj ( Thunl.)
ROSENIA. ( Voyt^ Rosène , Suppl.)
ROSIER. Rofa. Illuftr. Gen. tab. 440, fig. 1 ,
fleur & fructification du rofier, d’après Touriie-
fort, tab. 408; — fig. 1 , rofa canina, n°. 17. ’
Observations. i°. Dans la févérité de fes principes,
la botanique exclut de fes defcriptions tout
ornement étranger; mais comment fe taire lotfquë
la rofe-fe préfente avec fes couleurs, fa belle forme
& fes parfums ? Pour parler de cette belle fleur, il
faudroit une magie de flyle qui pût la peindre à
1 imagination suffi brillante qu'elle s'offre à nos
regards; il faudroit que les expreflions pulfent
avoir ce v if coloris qui brille fur les pétales de
la rofe ; il faudroit pouvoir rendre' avec intérêt
tous les fentimens qu'elle infpire, toutes les idées
quelle fait naître, tous les fouvenirs qu'eile rappelle.
Sa couleur & fa forme font une des plus
dbucès joui fiances de là vue ; la fuavité de Ton
odeur, le foufïle pur de la volupté. ::
Depuis l'inftant de fa naiffance , jufqu'au moment
où elle fe flétrit, elle ne ceffe d'être le brillant
emblème de la beauté dans les diverfes époques
de fon développement. En bouton, c'eft la
jeune vierge dont les charmes naiffans préludent
le plaint & l'amour ; mais dès quelle s'entr’ouvre
dès que du fond empourpré de fa corolle elle
exhale la douceur de fes parfums, c'eft la jeuneffe
dans tout fon éclat, c'eft le tendre vermillon dont
fe colorent les joues del adoléfcence ; & lorfqu’elle
fe flétrit, elle cônferve encore, comme une belle
femme dans fon automne, des relies intéreffans dè
la première beauté. Belle fur fa tige, elle l'eft encore,
& avec plus d'intérêt, lorfqu’elle fert de
parure à l'innocence : c'eft alors qu'embellies l'une
par l'autre, de la réunion de leurs charmes & du
mélange de leur douce haleine naiffent ces attraits
fi puiffans fur le coeur de l'homme. Tout,
jufqu'à fes épines, nous peint, dans la rofe:, lé
plaifir & fes peines; avant de la cueillir, il, faut
en écartér les aiguillons, fouvent en fupporter
R O S
jçs piqûres : emportés par un defir trop v if de
la jouiifance, fi nous nous abandonnons impru-,
demment a fon impu-fion, il ne nous refte que
des bleffures; de cette fleur trop tôt cueillie ; la*
rpfe eft; flétrie, que nous.en reffencons encore les
piqûres.
Jufqu ici j’ai peint la rofe de nos jardins, l’une
des plus belles productions de la natiiie. La rofe
fauvage ne doit pas être oubliée : elle feroit encore
la plus belle des fleurs dans Ton féjouf rufli-
que, fans 1 éclat impofant de fa rivale, éclaté
qu’elle doit en partie aux/oins & à l’induftriedu
cultivateur. Cependant là rofe-des champs a auflî
fon triomphe : parée des Amples attraits de la na-
ture, elle embellit les buiffons, anime de fon-
f.crat K roche aride & folitaire, contrafte avec
1-ftfffeél inculte du fol où elle croît 5 fes fleurs, à
la vérité, n ont que cinq pétales, mais elle con-
ferve avec fes organes fexuels.la faculté de fe
: reproduire, tandis que notre ro.fé à cént feuilles
ne brille qu aux dépens de fa poftëritéj elle dif-
paroitroit de nçs jardins & de la nature, fans les
fecours de l’homme.
2°. Plus on obferve les rofïers, foit dans les jardins,
foit dans.la nature, plus les difficultés augmentent
pour leur claflification, Ôc les efforts des
botanmes modernes ont été jufqu alors prefque fans
fucces toutes les fois qu’ils ont voulu établir-d-çs
caractères pour la diftinétion des efpèces & des
variétés ; le nombre s’en accroît tous les jours par
' \ îf.e !jje-ces °bfervations minutieufes qui étendent
a l infini le catalogue des efpèces. Ces. confédérations
m’ont porté à m’en tenir 4 mon premier trar
S B avec quelques com étions, & à renvoyer le
lecteur a celui qui a été préfeiîté depuis par diffé-
rens auteurs, dont je ne citerai que les obferva-
tions les plus effentielles, & les efpèces qui méritent
le plus de fixer l ’attention. Les jofes offrent
aujourd hui,dans nos jardins, des variétés fi nom-
breufes, qu il eftprefqu’impoflibledeles rapporter
au type qui les a produites, &, par la même raifon;
d y retrouver le caractère des efpèces fondu dans
les variétés;
3°. M. Decandclle , dans fon Catalogue des
plantes de Montpellier' avoir remarqué que, dans
plufieurs efpèces de rofïers , les ftyles etoiënt rapprochés
en faifceau, & comme foudés enfemble;
qu ils étoient libres dans le plus grand nombre, il
a en conféquence propofé de diflribuer les ro-
fi.rs en deux fous-divifïons principales, appuyées
fur ce caractère. Cette découverte a été adoptée
par M. Defvaux, qui en a fait la bafe d'un Mémoire
lu à l’Inftitut, & imprimé dans le Journal
de Botanique, vol. 4 , pag. 113. Ces deux auteurs
aiiurent que ces caractères font cônftans; mais la
première feétion à Itylés fôùdésne renferme jufqu
alors.qu’un très-petit nombre d’efpèces , telles
que le rofa arvenfs , — fempervirens , — mofekata,
R O S
■—* ftyt°fa » leucochroa, &c. j toutes les autres
appartiennent à la fécondé feétion, très-nombreufe,
& pour laquelle il refte à établir dps coupes naturelles,
s’ il eft poflible d’en trouver.
4q. On trouve dans le Mémoire de M. Defvaux
fur les rofïers , un .grand nombre d’efpèces préfen-
tées d’abord.comme nouvelles, qu il a rapportées
enfuite comme variétés aux anciennes efpeces .
telles font, pour 1 e rofa canina, le rofa miens ^
Merat, Flor. parif.j ^-'glducèfcehà, id .j lanceolate,
P e f v . fetida, Baft. An.collina ? Jacq.
— globofa , Defv. j — ovoïdalis, Defv. j — ambigua,>
Xeumalmundarienfs> Lejeune;- femper-
virens, Baft'. ; — artdefcdvènfis, Baft. ; — pilofiufcula,
Defv. J “— decipzéhs , Defv. 5 viltofa , Po'ir., feu
iomentofa, Smith\—>dumétorum, Thuïil. non Lüyf.j
— mollis, Defv., feu dumêtbr'um, Loyf. non Trruili. ;
— fu\villoÇa , Defv. j -r^miçrçfcarpa, I>efv. i — cçl-
lina, Decand. non Jacq. j — obtufifolia, Delv. i
glauca, Loyf. non Desf. î — giobûlpfa,, Defy. , feu
verticillacantka , Mer.
n y0. Au rbfa fèpiüm, M. Defvaux ajoute ‘pour variétés,
rofd agreflis, Savi j — fepium , Thuill. j —
nitcrocarpa, Defv.;'— làricifolia, Defv. i — ftpu-
laris, Met. j ambigua , D e fv .;— biferrata, Mer.
— ttiacrocitrpa? Met. ; — intermedia, Dêfv.
6°.'Le rofa villofa .lima, comptent! le rofa fil
vefiris, Defv., feu 'rofa villofa, », Decand. ; — rofa
hifpida, Poir.; —eglanteria, J.tamls — nuda Defv.
feu rofa villofa, f , Decand.; mollijftma , Willd.
— porriifera & villofa , Pevf.
. 7à. Le.s variétés du rofa rubiginofa font: le rofa
fitla x, Defv. ,feu rubiginofa ,jThuill. Dec. Loyf
non Linn. ; — fuavifolid, Flot, dan'.; — pfeudo
rubiginofa, Lejeune; — tenuiglandulofa, Merat; —
mi-crocarptt, Defv. ;—fphsrocarpa, Defv.,; — vira.
Defv., feu rubiginofa, Finn.;— eglanteria, var. ».
Lam. ; — eglanteria, Mill.; — ol.vina, Defv,; —
dubia, Deiv., feu rubiginofa, f,, Mer. ; —■ hirta
Defv. ; — inermis, Defv.’
8Q:Lë rofa piripinetlifoliaVinn .offre pour variétés
le rofa v.era , Defv., feu fcotica, Desf. ; — inermis
D’ecand. ; — fpinofifftma, Defv., Ceu'pimpinellifo
. lia , *, Decand.; — ovata,.DeW.
' '9°. lié'rofa alpiita comprend fe rofd 'vulgaris„
DeTvf, feu Opina', Linn'.;— pendulina, Ait.; —
hircina, Defv.; — iurbinatà, Vil!.; — hifpida,
Krok.; — glabra, Defv. ; — cçronata , Defy.,.feu
lagenaria, Vlll.i — globofa , Defv., feu pyrenaica
Gouan» •ambigua, Defv:. , feu hybrida , Vili. >
lev is , Defv.
n io.: Enfin, on trouve pour 1 e rofd.cinnamomea
les variétés rofa globofa , Defv. j’feu^cinnamf.mea ,
..Linn. ;—majalis,Reiz. Loyf.y feucollincola.,Ehrh. j
R O S 7e 9
Profp. ; — rübrifolia., Vill. ; — rubicunda, Hall. f.
— canina, Sut.
n ° . M. Dèêandolle ajoute pour variété au rofa
fempervirens, n°. 2.6, le rofa microphylla . Çatal.
Hott. Monfp. pag. .1*8; elle eft remarquable pat
fes tiges couchées & non grimpantes, pat les
feuilles & fes fleurs beaucoup plus petites, tu e
croît dans les fols arides, aux environs de Montpellier.
b
,2° ta fuivante eft peut-être une autre variété
principalement diflinguée par fes fruits ovales,
fts ftyles glabres & non velus. M. Decandolle, qui
préfente comme une efpèce, la nomme :
Rofa ( profl rata ) ftylis in columnam glabram coa-
tjtis , fruébibus ovato-oblongis , glabris ; pedicellif
fubfolitariis, pilos_ raros, glandulofos gerentibus; foins
glaberrimfs, nïtidis ƒ caule profirato. Dec. Catal.
Hort.Mônfp. 138.
12°. Selon M. Défvaux Je rofa atrovirens Vivian.
Fragm. Flor. irai. tab. 6 , eft le rofabalearica DesL
& une fimple variété à fruit ovale & non globuleux
du rofa fempervirens Linn.
140. L e rofa femperforens, n°. IQ , eft c e rofier
aujourd’hui fi généralement c u l t iv é , & q ui porte
le nom de R o s i e r du Bengale.
1 c°. On cultive au Jardin des Plantes de Paris ,
fous le nom de rofa centifolia , var.pimpinellifolia,
une très-jolie variété qui s’élève à la hauteur de
huit à dix pii ds, donc les feuilles font compofees
de folioles très-irrégulières, affez grandes, -un
peu arrondies, touffues, déchiquetées ou à dtm^
telures profondes.
160. Le rofa trifoliata, Bofc, Dâêt. & Catal. H.ort.
Parif., avoitdéjà été mentionné dans cet ouvrage
fous le* nom de rofa ternata -, n°. 11.
i~7°. On diftingue dans le rofa fulpkurea, n°. 19,
deux variétés très remarquables : i° . le rofa ful-
phurca major, dont les tiges & les rameaux (ont
armés d’aiguillons épars, diftans, très-forts, recourbés
; les folioles âifez grandes ; i°. le rofa ful-
phurea minop , bien moins eleve , dont les rameaux
font hérîffés d’aiguillons mous , très-fins, extrêmement
nombreux ; les feuilles pins touffues ; les
foliolès un peu arrondies , de moitié plus petites.
Cette dernière pourroi t bien être confidérée comme
une efpèce diftinéte. Je n ai pas vu fes fleurs.
S u i t e des , e s p è c e s .
38. R o s ie r à ftyles foudés. Rofa f y lofa. Defv.
Rofa f y Us in columnam glabram coalitïs j frucli-
bus ovaio-oblongis , glabris ; pedicellis fubfolitanis ,
pilos raros, glandulofos gerentibus ; petiohs foliifque
pubefeentibus. Decand. Catal. Monip. pag. 138. 1