
POIREAU ou -POREAU. Porrum. Nom d’ une
plante potagère, dont Toumefott avoit fait un
genre particulier, que Linné a réuni aux allium.
PÔÎRETIA. On retrouve ici l’inconvénient
contre lequel je me fuis élevé pl ulie ùrs fois , d’employer,
pour un genre nouveau, un nom déjà appliqué
à un ou plufieurs genres, fupprimés en fuite
comme faux , ou déjà décrits fous d’autres noms.
C ’eft ainfi que le poireùa de Gmelin a été reconnu
pour appartenir au genre houftonia; que le poiretia
de Gavànilles avoit été déjà décrit par M. Smith,
fous le nom de fprengelia.
Depuis, M. Ventenat a publié, dans fon Choix
des Plantes, un autre poireùa , à peu près dans le
même temps que M. Smith publioit, dans les Transitions
linnèennes de Londres, Un poireùa appliqué
à d’autres plantes ; mais M. Smith n’ayant donné
de ces plantes que des cara&ères très-généraux,
fans figures, elles ne nous font qu’imparfaitement
connues. Le genre de M. Ventenat, accompagné
d’une bonne defeription & défigurés, ne laiffe
aucun doute. Au milieu de cet embarras, je me
fuis trouvé-d'ans la néceflité de donner un autre
nom au poireùa Smith. ( Foyei Ph u s i c a r p o s ,
Suppl. ) J’ai découvert depuis, que ce même genre
avoit été nommé hovea dans la nouvelle édition
de YHortus Kewenfis, vol. y , pag. 275. J’aurois
volontiers coniervé ce nom : l ’ordre alphabétique
ne me l’a point permis. Je n’en fuis pas moins re-
connoiflant de ladiftindion fiatteufe dont M. Smith
a bien voulu m’honorer.
Il faut, en conféquence, fubftituer le nom de
fprengelia au poireùa décrit dans cet ouvrage ;
chercher, au mot houfionia , Suppl., le poireùa de
Gmelin» Celui que je vais faire connoître a été
établi par M. Ventenat : M. Perfoon l’a mentionné
fous le nom de turpinia ; mais ce dernier a été
adoptépar M. Ventenat pour un autre genre. MM.
Humboldt & B-<npland ont auftï employé le nom
de turpinia pour une plante très-voifine dès eupa
foires, rrmarquable en ce que fes calices ne renferment
qu’une feule fleur. Enfin» on trouve encore
un autre turpinia adopré par M. Sihmaltz
pour le rkus aromaticus x — fuavevlens. ( Poye\
T u r p in i a , Suppl. )
P o i r f t i a . Vent*,C e genre appartient à la famille
des légumineufes j il fe rapproche des gl>-
cine par fes fleurs , des hedyfarum par fes- gonfles
dts medicago par fon .poit & par. fes feuilles. Ii
comprend des arb ifieaux exotiqu-. s à l’Europe „,à
tiges grimpantes j les-feuillts ailées fans impaire,
la plupart glaniuleufes.
Le càradère efleniiel de ce genre eft d’avoir:
Un calice a deux lèvres 3 la fupérieure échancrée,
1‘inférieure a trois" dents y l'étendard echancré t réfléchi
, r ep o u f fé par la carène ,* les étamines diadelphes
; une goujfe comprimée , articulée J les articulations
monofpermes , fe féparant a la maturité des
femences.
E s p a c e s .
I. PoiRETiA grimpant. Poireùa feandens. Vent.
Poireùa foliolis tri-fubquaternis , oheordatis , re-
tufis , pellucido-puniiatis ; floribus axillarious , bre-
viter racemofis ,* caule volubili. ( N. ) — llluftr.
Gener. Suppl. Cent. 10.
Poireùa feandens. Vent. Choix des Plant, pag.
& tab. 42.
Turpinia punit ata. Perf. Synopf. Plant. 2. p. 314»:
Glycine. Lam. Illuflr. tab. 609.
Glycine. ( punêtita ) foliis ternatis, obovaùs , re-
tufis y pellucido-punit :tis ; race mi s longitudine fo-
liorum y caule •volubili. ? Willd. Spec. Plant. 3.
pag. 1066.
Je ne préfente ici qu’avec doute la plante de
Willdenow, comme congénère de cette efpèce;
elle en offre :tous les cara&ères , mais elle en diffère,
d’après cet auteur,, par fes feuilles ternées,
qui d’aiileurs ne parle point des fruits.
Les tiges du poireùa font grimpantes , glabres,
cylindriques , rameufes , grêles , rougeâtres , par-
femées de glandes peu apparentes > les rameaux
pubefeens, de couleur cendrée j les feuilles ailées
fans impaire , articulées, compofées de quatre
folioles oppofées, pédicellées, glabres, d'un
vert - tendre , en coeur renverfé, parfemées de
glandes nombreufes , traufparentes j les pétioles
glanduleux & pubefeens j le> ftipules très-courtes,,
lancéolées, aiguës, perfiftantes j les fleurs d’un
jaune-, itron, difpofées en petites grappes courtes,
foütaires , axiliaires , accompagnées de petites
bradées femblables aux ftipules.
Chaque fleur offre :
i° . Un calice campanulé, fort petit, perfîftant,.
glanduleux, à deux lèvres j la fupérieure échancrée
y l’inférieure à trois dents égalés.
2°. Une corolle papilionacéeî l’étendard à demi
orbiculaire, échantrê, à bords réfléchis, repoufle
par la carène j les ailes plus .courtes que l’étendard
, tronquées obliquement à leur fomrnet, munies,
à leur bafe, d’une oreillette latérale ; la carène
courbée en demi-cercle, obtufe, bifide à
fa bafe.-
30. Dix étamines diadèlphes j les anthères mobiles
y arrondies fort petites.
40. Un ovaire glabre , linéaire , comprimé i le
ftyle filiforme, plus long.que les étaminesqde ftig?
mate en tête.
Le fruit eft une goufle linéaire , glabre , pen^
dant^ , comprimée, glanduleufe , articulée> les
articulations au nombre de trois , alongees , mo-
nofpermes 5 les femences alongé'es , obtufes.
Cette plante croît à l’île de Saint-Domingue. X}
< V \ f )
Obfervations. Il eft probable que quelques autres
plantes , placées parmi lès hedyfarum , ^ les
efehinomenes, & c ., pourront être rapportées à ce
genre lorfqu’elîes feront mieux connues, telles que
I*sfehinomene ariflata , — punciata , Y hedyfarum lati-
fliquum, & c ., d’après les obfervations de M. Def-
veaux. ( Journ. Bot. 3. pag. 122.)
POIRIER. Pyrus. Illuflr. Gener. tab. 435, fig. 1,
pyrus malus Linn. , feu malus commuais , Diêl.
(voyei POMMIER, n°. 1 ) > — fig- 1 , py™s commuais
, var. « , n°. 1 ; — fig. 3 , pyrus commuais,
var. fi 3 feu pyrus achras. Gærtn. tab. 87.
Obfervations. i°. Les Anciens connoifioient le
poirier j ils retiroient aufli de fon fruit une liqueur
fpiritueufe : V^inum fit è pyris malorumque
omnibus genéribûs. Plin. , lib. 14 , cap. 16. Ils
avoient, comme nous , un grand nombre de variétés
de poiriers & de pommiers, qu ils propageaient
de greffes, & dont ils mangeoient les
fruits. Le coignaffier , que Pline dit originaire de
rîle de Crète, croît aujourd’hui fpontanément en
France. ( Des f i Arbr. )
20. M. Perfoon cite un poirier dePerfe, qui
a été cultivé dans-le jardin de M. Lemonnier ,
qu’ il nomme :
Pyrus ( perfica ) foliis ovato-lanceolatis , fubtus
pubefeentibus , integris j floribus fubcorymbofis. Perf.
Synopf. 2. pag. 40.
Ses feuilles font ovales-lancéolées, entières ou
finement crénelées , tomenteufes dans leur jeu-
> nefle » les pétioles longs & velus i les fleurs presque
difpofées en corymbe.
30; Le pyrus baccata , n°. 4 , a été place .parmi
les pommiers, dont fes fruits offrent le caractère. |
40. 11 paroît qu’il faut diftinguer comme efpèce
un poirier que l’on a confondu avec le pyrus fali-
cifolia. Il a été nommé pyrus amygdaliformis. Vill.
Catal. Strasb. 322} — Decand. Flor. tranç. Suppl.
5 3 1 , auquel appartient la fynonymie fuivante.
—- Pyrus falicifolia. Balb. Mifcell. Alt. 18. —
Pyrus filvefiris. Magn. Bot. 21 y. — Pyrus commuais.
Gouan , Hort. 242. — Pyrus filvefiris achras.
C. Bauh. Pin. 439. — Pyrafier. J. Bauh. Hift. T.
pag. 57. Il tient le milieu entre le pyrus bolloveria &
le falicifolia , diftingué du premier par fes feuilles
entières , plus velues , plus étroites \ du fécond,
par fes rameaux épineux , par fes feuilles un peu
plus larges & moins blanches en defliis. Ses fleurs
font difpofées en un corymbe peu fourni ; les
fruits glabres, petits ftc acerbes. Il croît en Provence
, dans les lieux fées & ftériles. X) ( Decand. )
Je trouve tant de rapports entre ce panier & le
pyrus falicifolia y que l’on fera peut-être porté à
ne le confidérer que comme une variété.
y°. Quelques botaniftes regardent comme efpèce
un poirier mentionné par Vaillant, fous le
nom de poirier de cirolle , dont la poire eft blanche,
bonne à faire du cidre, très-commun, dit
cet auteur, autour de Saint-Clair, de Roufligny,
de. Saint-Léger, & c .q u ’il nomme pyrus fativa ,
foliis tomentofis & incanis. Vaill. Botan. parif. pag.
166. Je ne le connois qu’imparfaitement. M. Me-
rat, dans fa Flore de Paris, le rapporte au pyrus
pollvçria Linn.
S u i t e d e s e s p è c e s .
7. P o i r i e r du Caucafe. Pyrus cUagnifolia.
Marfch.
Pyrus folies ovato-lanceolatis y integris , tomentofis
y floribus corymbofis. Marfch. Flor. caur. cauc.
2. pag. 389. — Pall. in Nov. Ad. Petrop. 7. ann..
! 1789. tab. 7.
Pyrus nivalis. Pall. Ind. taur.
Pyrus falicifolia. Habl. Taur. pag. 107.
Cette plante fe rapproche du pyrus falicifolia,
ainfi que de la fuivante : elle en diffère par fes
feuilles plus larges, ovales, lancéolées, tomenteufes
, très-entières, point ondulées $ par le duvet
plus abondant, par les étamines plus courtes
que les ftyles i quelquefois les feuilles font légè^
rement échancrées en coeur, quoique plus ordinairement
rétrécies à leur bafe. Les fleurs font
difpofées en corymbes ttès-tomenteux , ainfi que
les calices.
Cette plante croît dans les bois & les buiflons ,
fur le Caucafe & dans la Tauride. T? ( Marfch.)
8. PoiRrER à petites fleurs. Pyrus parvifiora.
Desfont.
Pyrus foliis ovatis, fubtus incanis , integerrim is ;
pedunculis unifions , corymbofis , terminalibus ;
fruftu parvo, rotundo. Desfont. Coroll. pag. 78.
tab. y8.
Pyrus filvefiris , cretica• C. Bauh. Pin. 439.
Pyruf filvefiris y cretica , folio oblongo. Tourn.
Corofl. 43. — Vélins du Muf.
Ses feuilles font alternes, pétiolées, ovales,
entières , longues d’environ un pouce, larges de
fix lignes, blanches en deffous; les pétioles beaucoup
plus courts j les fleurs petites, foutenues
chacune par un pédicelle grêle, long au plus d’un
pouce, difpofées en corymbe à l’extrémité des
rameaux ; le calice périmant , à cinq divifions
ovales , aiguës î la corolle rofe, large de trois à
quatre lignes , attachée à l'orifice du calice >