
ment dentées ; entre-mêlées avec d’autres beaucoup
plus petites; le lobe terminal plus grand,
arrondi où alongé; les feuilles caulinaires fupé-
rièure's glabres, dift.ntes, peu nombreufes, ailées
; les pinnules lancéolées ou linéaires-lancéo-
lées, aiguës, entières ou dentées; le calice lâche
& coloré; la corolle d’un jaune-pâle ; les filiques
pédicellées, longues d’environ un pouce & demi,
glabres, toruleufes, étalées, fubulées & mucro-
n:es à leur fommet.
Cette.plante croît fur les collines incultes, aux
environs d’Algl-r. "if ( V. fi in herb. Des font.)
26. Moutarde couchée. S inapis procumbens.
(N .)
Sinapis caille procumbente; foliis radicalibus lyrato-
pinnatis , e&panfis , fubglabris y caulinisfuperion-
bus femplicibus , petiolatis y pedunculis inferioribus
longijjimis , capiilaceis. ( N. )
Cette plante a de tels rapports avec les finapis,
que j’ai cru devoir la placer dans ce genre, quoique
je ne connoifle point fes filiques : elle fe
rapproche beauoup, par fes feuilles, du finapis
radicata. Ses racines font grêles, alongées, pref-
que (impies ; elles produifent un grand nombre
de feuilles pétiolées , longues de fix pouces ,
étalées en rofette. fur la terre, ailées, prefqu’en
lyre ; les lobes très-inégaux, irréguliers, prefque
glabres, entiers ou dentés ; le terminal plus grand,
ovale ou arrondi; les tiges glabres, à peine plus
longues que les feuilles , foibles , grêles, très-
fimples, couchées, peu feuilléos; les feuilles caulinaires
inférieures-pinnatifides ; les fupérieures
fimples, pétiolées, ovales, alongées, aiguës à
leurbafe, obtufes & atrondies à leur fommet;
les fleurs difpofées en une grappe lâche, courte,
terminale ; les pédoncules des fleurs inférieures
droits, capillaires, très-longs, quelquefois foli-
taires & axillaires ; le calice coloré, glabre & lâche
; la corolle d’un jaune-pâle.
J’ai recueilli cette plante fur les côtes de Barbarie
, dans les prés fecs, aux environs de la
Calle. © ? (T . v .)
27. Moutarde bipinnée. Sinapis bipinnata.
Desfont.
Sinapis foliis glùbris, bipinnatis y foliolis linea-
ribus , caule fcabro y pilis brevijfîmis , retroverfis.
Desfont. Flor. atlant. 2. pag. 97.
Efpèce douteufe, dont les filiques n’ont point
encore été obfervées : elle a le port d’un fifym-
brium. Ses tiges font droites, grêles, hautes d’un
pied, tuberculeufes, fimples ou médiocrement rame
u fes, rudes, chargées de poils Courts, ren-
verfés : fes feuilles font glabres, pétiolées, deux
fois ailées ; les pinnules linéaires , inégales, les
unes dentées, d’autres entières ; les fleurs difpofées
en un corymbe, qui enfuite s’alonge en grappe.
Le calice eft glabre, petit, à quatre folioles linéaires
, elliptiques, obtufes; la corolle d’un
jaune-pâle ; les pétales err ovale renverfé , avec
des onglets plus longs que le calice.
Cette plante croît en Barbarie, fur les montagnes,
aux environs de Cafta. O {Désfont.)
28. Moutarde géniculée. Sinapis geniculata.
Desfont.
Sinapis filiquis adprejfis , flriatis y rofiro inflexo ,
geniculato. Desfont. Flor. atlant. 2. pag. 98.
Cette plante reflèmble, par fon port, par fes
feuilles, au finapis nigra : elle n’en diffère que par
fes filiques plus grêles, appliquées contre les tiges,
(triées, pubefcentes, furmontées d’une lan-
guett? mucronée, un peu obtufe, recourbée &
géniculée.
Cette plante croît en Barbarie, parmi les moif-
fons. © ( Desfont. )
29. Moutarde haftée. Sinapis hafiata. Mort,
Parif.
Sinapis glabra , foliis inferioribus laxe pinnatifi-
dis y fubdentatis y fuperioribus trifidis feu kafiatis ,
petiolatis ÿ racemis Iaxis. (N. )
Ses tiges font droites, glabres , lifles, cylindriques,
plus ou moins ramifiées, fiftuleufes, prefque
glauques ; les feuilles diftantes, très-glabres , pétiolées
; les inférieures irrégulièrement pinnatifï-
des ; les lobes très-profonds, lancéolés, diftans,
obtus, entiers ou munis de quelques dents irrégulières;
le lobe terminal plus grand, ovale, aigu; les
feuilles fupérieures pétiolées, haftées ou divifées
en trois lobes; les deux inférieurs écartés, très-
étroits , linéaires-lancéolés, aigus ; le fupérieur
béaucoup plus grand, lancéolé, aigu, longuement
rétréci à fa partie inférieure. Les fleurs, d’abord
en corymbe, forment enfuite une grappe très-lâche,
longue de fix à neuf pouces; chaque fleur
pédonculée ; les pédoncules capillaires, longs de
cinq à fix lignes 5 le calice coloré, quelquefois
lâchement pileux, étalé; la corolle jaune ; les filiques
glabres, étalées, alongées, terminées par une
languette courte, furmontée du ftigmate capité.
Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. On
la cultive au Jardin des Plantes de Paris. ©?
( r . v.y
30. Moutarde à feuilles entières. Sinapis //»-
tegrifolia. Willd.
Sinapis filiquis glabris, paterttibusy foliis obovatis3
indivifis , duplicato-dentatis3 levibus. Willd. Hort.
Berol. pag. & tab. 14.
Cette efpèce fe rapproche du finapis brafficata y
elle en diffère paf fes feuilles (effiles, à doubles
dentelures, jamais auriculées a leur bafe, glabres,
obtufes, en ovale renverfé, traverfees de veines
P blanchâtres; les feuilles florales plus étroites, lancéolées,
un peu rétrécies en coin a leur bafe, aiguës,
plus profondément dentées; les fleurs dil-
pofées en grappes droites, terminales; le calice
coloré, à quatre folioles linéaires, concaves,
étalées; les pétales en ovale renverfé, droits,
jaunes j onguiculés ; quatre glandes entre les fila-
mens; le ftigmate en tête, échancré une filique
cylindrique, longue d’ un pouce, (urmontee du
ftyle fubulé, pèrfiftant ; les femences brunes.
Cette plante croît dans les Indes orientales. ©
* Sinapis ( foliofa ) rofiro compreffo, fcaberrimo,
fitiquâ hifpidâ longiore y foliis lyratis ; repando-angu-
latis, glabris. Willd. Enum. 2. pag. 688.
Moutarde bâtarde de Mithridate. C eft
un bifcutella de Linné. ( Voye^ LunetiÈRE.) On
donne encore le nom de moutarde bâtarde à une
efpèce tiarabis*
Moutarde des Indes ou étrangère : elle
fe rapporte aux C leome de Linné*
Moutarde de haie, T ortelle : noms vulgaires
de X eryfimum bulgare. Linn. {Voy. V ELAR.) ,
MOUTOUCHIA. {Voy. Moutouchi, Dift.)
Cette plante appaitient au genre pterocarpus : elle
a été décrite à l’article Ptérocarpe. On la trouve
gravée dans les Illufirations, tab. 602, fig. 1, fous
le nom de pterocarpus fuberofa.
MOUVEMÈNT DES PLANTES. Fixées à la
terre par leurs racines ou attachées à d’autres corps,
les plantes ne peuvent avoir de mouvement de déplacementy
privées de fenfiblilité, elles n’en peuvent
avoir de volontaires : cependant le mouvement
eft néceffaire à leur exiftence, comme à celle
de tous les êtres organiques; fans lui, point de
fonctions vitales, point de développement. Il exifte.
donc dans les végétaux un mouvement général,
habituel & uniforme, qui affeCte également toutes
leurs parties; il en exifte de particuliers, relatifs à
la conftitution ou aux fondions de chaque organe;
d’autres font dus aux impreffions variables de l’at-
mofphère, ou bien aux divers befoins & à la con-
fervation des végétaux : ces derniers ne font que
momentanés, mais nécejfaires quand ils font attachés
à une fonction efientielle, accidentels quand
ils dépendent uniquement de l’état de l’atmof-
phère.
L’expofé de ces divers mouvemens, la recherche
des caufes qui les produifent, eft, fans contredit,
une des matières les plus importantes de la phy-
fiologie végétale. Je n’entreprendrai pas de traiter
dans tout fon développement un fu;et qui exige-
roit une longue fuite d’obfervations & une con-
noiflance approfondie de l’organifation végétale:
je me bornerai à préfenter ce que peuvent offrir de
plus effentiel les mouvemens, que je divilerai en
mouvemens de développement, de direction, mouvemens
météoriques 3 d’irritabilité OU a élafticilé.
i°. Le mouvement de développement eft le premier
aCte de la vie dans les végétaux : il ne ceffe qu’à
leur mort. Les principes alimentaires abforbés par
les plantes en font la première caufe: il eft entretenu
p^r l’augmentation des fluides 6c autres principes
conftituans de la végétation ; il confifte dans
le balancement de la fève des fucs propres, & leur
diftribution dans les divers organes; il confifte encore
dans ces fecrétions habituelles par lefquelles
la plante fe débar rafle du fuperflu des fubltances
alimentaires. Ce mouvement a donc pour but l’ac-
croiflement des plantes ; pour caufe immédiate, les
forces vitales & l’organifation végétale, difpofée
de manière à ce que les trois principales fonctions
des êtres vivans puiflènt être exécutées fans obf-
tacle, la nutrition, la fecrétion & la converfion des
alimens en fubftance végétale.
Ce mouvement eft habituel, quoique très-ralenti
ou prefque nul dans certaines faifons de l ’année
: c’en particulièrement au retour du printemps
qu’il s’exécute avec une vigueur admirable, lorf-
que la végétation éprouve l’influence des premiers
rayons d’un foleil aCtif. Quoique très-lent en apparence
, & hors de la portée de nos fens, il s’ef-
feCtue néanmoins avec une telle rapidité, que fes
progrès nous étonnent : telle l’aiguille horaire,
quoique nous ne puiffions en fuivre les mouvemens,
marque, dans fa marche rapide, les heures, les
; jours, les années & les fiècles : c’eftainfi qu’il nous
échappe dans les végétaux ; mais nous en voyons
les effets à chaque inliant. Les boutons fe gonflent,
leurs écailles s’entr’ouvrent, les tendres feuilles fe
déroulent, de jeunes rameaux s’élancent dans les
airs, une nouvelle parure couvre la nudité de la
nature.
2°. Le mouvement de direction n’eft qu’une fuite
néceffaire du précédent; mais il offre des phénomènes
fi variés, fi importans, qu’ il mérite d’être ob-
fervé dans toutes fes modifications. Chaque partie
d’un végétal eft foumife à un mouvement de direction
qui lui eft propre, & qui varie fuivant les ef-
pèçes, ainfi qu’on peut le remarquer dans les tiges,
les racines, les feuilles, les rameaux, & c. ; organes
d’un être vivant, ils font deftinés à l’entretien &
au développement d’une exiftence qui a différentes
périodes a parcourir, jufqu’à ce qu’elle foit parvenue
à la production des femences, fin principale
de la nature dans la végétation. Cette variété de
direction eft tellement confiante dans chaque partie
, qu’elle ne peut être changée ou arrêtée que
par la contrainte; elle eft tellement particulière à
, chaque efpèce, qu’elle devient fouvent un des me il