h i s t o i r e n a t u r e l l e
se retrouve dans le Cora du Pérou, dans le Barbe-
bleue du Mexique et dans le Vesper du Chili.
L espèce qui nous occupe a de longueur totale
quatre pouces et demi ; et dans cette proportion,
le bec seul entre pour onze lignes, et la queue
pour vingt lignes,
Le bec est noir, légèrement renflé à son extrémité,
et décrivant dans son étendue une
courbe peu sensible. Il est plus grêle que celui
de l’oiseau-mouche Corinne, avec lequel il a de
grands rapports. Le dessus de la tête est d’un
gris-brun sans éclat, qui passe au vert-doré sur
le cou et sur le dos ; mais ce vert, mélangé de beaucoup
de gris, est loin de posséder le brillant qui
est propre à un grand nombre d’autres oiseaux-
mouches. Le croupion est d’un marron assez vif,
et cette teinte s’étend sur les couvertures supérieures
de la queue.
La gorge possède les deux couleurs métalliques
bleue et rouge, ou chatoie comme l’acier, ou plutôt
comme le fer natif de l’île d’Elbe. Ce plastron
suave naît au dessous du bec, s’étend sous les
yeux, et s’arrête au milieu du cou en formant ün
hausse-col à bord inférieur régulier qu’un cercle
d’un gris-blanc enveloppe. Un point blanc occupe
le devant de l’oeil ; un point d’azur est placé en
dessous. La poitrine, le ventre, sont d’un blanchâtre
tirant sur le gris-clair, se fonçant en grisrcendré
sur les flancs et à la région anale. Les couvertures
inférieures de la queue sont d’un blanc
pur. Les tarses sont d’une extrême faiblesse et
bruns. Les ailes sont étroites, et s’étendent jusqu’au
milieu de la queue ; elles sont brunâtres,
ainsi que leurs couvertures. Les réctrices sont
étagées, fourchues, et d’un brun-noir uniforme
en dessus Comme en dessous. L’individu que nous
décrivons, le seul qui existe à Paris dans les galeries
du muséum, a cette partie endommagée,
mais pas de manière cependant à ce que nous ne
puissions assurer que la queue est profondement
fourchue, telle qu’on la trouve représentée dans
le dessin de M. Prêtre.
L’oiseau-mouche Vesper habite le Chili, non
loin de Valparaiso, au milieu des campagnes nues
et peu boisées de cette partie du Nouveau-
Monde. C’est du moins de cet endroit du globe
que provient l’individu innomine qu on observe
dans les galeries du muséum, et qui a servi à
notre description.