sible. La mandibule supérieure est garnie de
dentelures légères qui sont disposées sur ses
bords, de manière à faire penser que l’oiseau
ne doit point satisfaire ses appétits avec des sucs
miellés seulement, mais qu’il se nourrit sans au- •
cun doute de petits insectes mous qu’il retient
avec les dents aiguës dont son bec est armé*.
Ce qui caractérisé principalement cet oiseau-
mouche, et ce qui a contribué en même temps à
lui faire donner le nom qu’il porte, sont les deux
touffes de plumes larges, rigides et arrondies, d’un
violet métallique à reflets pourprés, qui naissent
au dessous des oreilles, et qui, séparées du reste
du plumage, forment sur chaque côté du cou une
pendeloque fort remarquable. Le plumage du
corps, soit en dessus, soit même en dessous, est
d’un vert d’aigue marine doré éclatant. Les reflets
de la gorge brillent diversement en vert d’éme-
raude, et une teinte bleue se répand sur la couleur
verte, affaiblie et mêlée de blanchâtre du
ventre et des flancs. Le bas-ventre, les couvertures
inférieures de la queue et quelques plumes
du croupion sont blanchâtres. Les rectrices sont
très larges, presque égales, bien que celles du
1 M. le prince Wied-Neuwied corrobore notre o.pinion lorsqu il
d it, t. I I I , p. 122 dé son Voyage au Brésil (trad. franc.) : «On a
« cru que ces jolis oiseaux ne se nourrissaient que du miel des fleurs
« mais on a trouvé dans leur estomac des restes d’insectes. »
milieu, un peu plus courtes que les extérieures,
doftnent à la queue l’apparence fourchue ; elles
sont dans le repos recouvertes par les ailes qui
sont de la même longueur ; leur coloration jouit
de reflets violets, excepté leur extrémité, qui
est occupée par une bande bleue chatoyante.'
Une petite raie brune ou bleuâtre naît de la
commissure du bec chez quelques individus, et
se dirige vers les oreilles. Les pieds sont noirs,
et en partie velus, et les rémiges d’un brun violâtre
terne.
Quelques individus, suivant M. Vieillot, ont
un plumage plus terne, et le ventre et les parties
postérieures sont d’un blanc sale mélangé d’une
teinte enfumée.
Le pétasophore est encore rare dans les collections.
C’est un des oiseaux qui vivent dans les
campos du Brésil intérieur, sur les buissons des
lieux sauvages et inhabités. Le muséum en possède
deux individus qui proviennent du voyage
de M. Auguste de Saint-Hilaire.