en dedans et convexe en dehors. Mais pour que
cette langue longue et tubuleuse puisse ainsi être
lancée sur les alimensque ses pointes doivent saisir
et retenir, l’os hyoïde qui la supporte est formé
de deux lames osseuses ( Consultez la planche des
détails anatomiques) qui s’écartent, passent au
dessous du crâne,remontent sur les os de l’occiput,
et viennent prendre un point d’appui en se réunissant
de nouveau sur le front. Il résulte de cette
disposition , mise en jeu par les muscles de la
langue, une grande puissance pour détendre les
tubes musculeux et munis de fibres circulaires
qui composent en entier l’organe du goût. La
manière dont les oiseaux - mouches retiennent
leurs alimens est facile à comprendre; car les
deux petites cuillers formées par l’extrémité de la
langue saisissent ou les insectes mous, ou les exsudations
miellées, qui sont à l’instant même transportés
à l’ouverture de l’oesophage par l’élasticité
et la contractilité des deux tubes, et sont aussitôt
engloutis. Le bec long et grêle de ces oiseaux les
sert merveilleusement pour enfoncer leur langue
élastique dans les nectaires des fleurs, et pour
atteindre au fond des cloches renversées des
bignonia; aussi, dans une espèce figurée dernièrement
par M. Swainson, et dont le bec est recourbé
par en haut, cet auteur a-t-il regardé cette
singulière particularité comme le résultat d’un
genre de vie exclusif; mais il est plus probable
qu’elle a été produite par quelque compression
dans le voyage, et doit être purement accidentelle.
Les oiseaux-mouches vivent très difficilement
en captivité. Les besoins d’activité et de mouvement
sont inhérens à leur existence ; et la vie
trop resserrée d’une volière, jointe à la difficulté
de choisir les alimens qui leur conviennent, les
fait bientôt languir, et puis mourir. Cependant
on peut les alimenter avec du miel ou du sirop
de sucre ; car on a l’expérience que ces soins ont
parfois réussi. Labat rapporte dans son Voyage
en Amérique que le père Monldidier a conservé
pendant cinq ou six mois des oiseaux-mouches
huppés, et qu’il leur a fait élever leurs petits dans
son appartement, en leur donnant pour nourriture
une pâtée très fine et presque claire faite
avec du biscuit, du vin d’Espagne et du sucre,
dont ils prenaient la substance en passant leur
langue dessus ; mais le miel a paru préférable à
cet aliment 7 parce qu’il se rapproche davantage
de ce nectar délicat qu’ils recueillent sur les
fleurs. Latham,. le plus célèbre des ornithologistes
anglais, dit qu’on a apporté de ces oiseaux
vivans en Angleterre, et qu’une femelle, prise
au moment de l’incubation, avait couvé ses oeufs
en captivité. Voici comment il rapporte ce fait :