coup toutefois de celle que Fermin, médecin à
Surinam, a imprimée dans son Histoire naturelle
de la Hollande équinoxiale, publiée à Amsterdam
en i y65. L’article que l’auteur hollandais consacre
aux colibris convient également aux oiseaux-
mouches, dont il mentionne nominalement quatre
espèces; mais il est assez important pour que nous
croyions devoir le citer textuellement, car on reconnaîtra
aisément en lui le principal canevas sur
lequel a brodé Buffon. En parlant de sa première
espèce, Fermin dit : «Le colibri, ou le lonkerltje
« des Hollandais, est le plus beau et le plus petit
« de tous les oiseaux qu’il y ait dans l’univers,
« Quand il vole, il bourdonne comme les abeilles
« ou comme ces grosses mouches qu on appelle des
« bourdons. Lorsque cet oiseau est plumé, il n!est
« guère plus gros qu’une noisette. Il ne paraît
« quelque chose qüe quand il est couvert de
« plumes : elles sont en partie d’un vert doré
« tirant sur le violet, changeant et tellement
« nuancé, qu’il est difficile de connaître de quelle
« couleur elles sont. Il sort du bec une petite
« langue très fine, longue et divisée en deux,
« comme deux filets, quil passe sur les fleurs,
« et sur les feuilles des plantes odorifçrantes1 pour
« en enlever la rosée qui lui sert de nourriture. Ses
« ailes sont dans un mouvement si vif, si prompt
1 Ge fait nous paraît évidemment erroné.
« et si continuel, qu’on a peine à les discerner,
« Il ne s’arrête jamais dans un même endroit ; il
« est toujours en mouvement ; il ne fait autre
« chose qu’aller de fleur en fleur, ordinairement
« sans poser le pied, et voltigeant sans cesse
« autour. Le nid de cet oiseau n’est pas moins
« digne d’admiration il est suspendu en l’air à
« quelques petites branches, ou même dans les
« maisons, ou autres lieux qui le mettent à cou-
« vert de la pluie et du soleil ; il est environ de
« la grosseur de la moitié : d’un oeuf de poule,
« composé de petits brins de bois entrelacés
« comme un panier, garni de coton et de mousse,
« d’une propreté et d’une délicatesse merveil-
« leuses. Son ramage est tout particulier, et il
« reste constamment à Surinam, parce qu’il y a
« toujours des fleurs. »
Les oiseaux-mouches ne paraissent point avoir
de chant ; ils se bornent de temps à autre à pousser
un petit cri fréquemment répété que Buffon
rend par les syllabes screp, screp, et que M. Vieillot
exprime avec beaucoup plus de vérité par
celles de tere, tere, articulées avec plus ou moins
de force, et le plus ordinairement sur le ton aigu,
C’est principalement en partant d’un endroit pour
se diriger dans un autre qu’ils font entendre ce
cri, et le plus souvent ils sont complètement
muets. Nous avons passé des heures entières à