bois, et qu’il pond jusqu’à cinq oeufs. On donne
la Floride pour retraite en hiver aux oiseaux-
mouches de la Caroline; en été. ils y font leurs
petits, et partent quand les fleurs commencent
à se flétrir en automne. Ce n’est que des fleurs
qu’il tire sa nourriture; et je n’ai jamais observé,
dit Catesby, qu’il se nourrît d’aucun insecte, ni
d’autre chose que du nectar des fleurs. »
Quant aux particularités descriptives, Buffon
s’accorde avec Brisson, et M. Vieillot corrobore
les détails rapportés par les deux premiers. Toutefois
M. Vieillot a fourni, sur les habitudes du petit
Rubis, des observations recueillies par lui-même
pendant son séjour aux États-Unis ; de sorte que
nous les extrairons textuellement pour compléter
l’histoire de cet intéressant volatile.
« Quoique cet oiseau, dit M. Vieillot (Ois. dorés,
«p. 66 et suiv.), habite pendant quatre ou cinq
« mois des régions très septentrionales de l’Amé-
«rique, et qu’il se trouve à New-York au com-
« mencement de mai, et au Canada vers la fin de
«ce mois jusqu’à l’automne, il égale en beauté
« ceux qui ne quittent pas la zone torride. Il en
« est même peu qui aient la gorge ornée de coü-
« leurs plus vives : sous un point de vue, elle est
« d’un vert brillant; sous un autre, elle a le feu 7 7
«et l’éclat du rubis; sous un troisième H l’or en
« couvre les côtés; si on regarde l’oiseau en des-
« sous, il offre une couleur de grenat sombre. On
« ne peut décrire toutes les nuances qu’il pré-
« sente. Le Rubis se retire pendant l’hiver dans
« les Florides, et on le rencontre rarement dans
« les Antilles. Il n’est pas farouche ; mais dès qu’on
« en approche pour le saisir, il part et disparaît
«comme l’éclair. Ces petits êtres sont extrême-
« ment jaloux les uns des autres; s’ils se rencon-
« trent plusieurs sur les mêmes arbres en fleurs,
« ils s’attaquent avec la plus vive impétuosité-, et
« ne cessent de se poursuivre avec tant d’ardeur
« et d’opiniâtreté, qu’ils entrent dans les apparte-
« mens, où le combat continue et ne finit que par
« la fuite du vaincu et la perte de quelques plumes.
« Si les fleurs sont fanées, ils manifestent leur dé-
« pit et leur colère en arrachant les pétales, dont
« ils jonchent la terre.
.« Les Rubis ne peuvent supporter la privation
« totale du miellat que pendant douze à quatorze
«heures au plus, et souvent il en périt à l’au-
« tomne, lorsque, ayant été retenus par des cou-
« vées tardives, les fleurs se trouvent détruites par
« des gelées précoces , et les ressorts de leurs ailes
« affaiblis par le défaut de nourriture. Les mou-
« vemens de l’oiseau ne s’exécutent plus alors avec
« cette rapidité qui le maintient suspendu sur la
« corolle dépositaire de la substance nutritive.
« Plus le besoin augmente, plus ses forces dimi