dessus qu’en dessous. Le bec est noir, assez droit
et peu long.
Ce qui distingue le Natterer est d’avoir la face
et la gorge encadrées par des plumes écailleuses
jouissant de l’éclat le plus vif de l’émeraude glacée
d’or. Ces plumes, à peine étendues sur le front,
descendent au devant du cou en se terminant en
pointe, tandis qu’elles sont, sur la tête, séparées
des plumes vertes dorées par une bandelette d’un
noir velouté qui coupe l’occiput en se dirigeant
d un oeil a l’autre. Sur les côtés du cou s’élèvent
deux touffes de plumes épaisses, très fournies,
qui élargissent singulièrement cette partie, et
imitent de chaque côté une collerette étoffée. La
couleur de ces plumes est un bleu indigo très
foncé et mat, qui est relevé latéralement et sur
les parois de. la poitrine par deux taches d’un
jaune teinte de buffle clair plus ou moins apparentes.
Les plumes de la poitrine et du ventre
sont du même bleu que la collerette, ou, comme
elle, jouissent d’une coloration foncée qui n’est
point ordinaire aux espèces de ce genre. Le bas-
ventre, de même que les couvertures inférieures
de la queue, sont blanchâtres.
L’oiseau - mouche Natterer porte le nom du
voyageur allemand qui le premier l’a fait connaître
en Europe. On ignore encore quelles sont
les particularités qui distinguent la femelle. Le
cabinet du Jardin du Roi possède deux beaux
individus mâles qui proviennent du voyage dans
l’intérieur du Brésil du botaniste justement célèbre
M. Auguste de Saint-Hilaire.
Nous n’avons point conservé à cet oiseau-mouche
le nom d'écussonné qu’on lui a donné ; car il
n’est pas plus écussonné que les huit dixièmes des
espèces du genre. Ces noms , qui s’appliquent à
un grand nombre d’individus, ont l’inconvénient
de ne rien rappeler de caractéristique dans les
formes de l’être; et dans ce cas alors il vaut mieux
un mot complètement insignifiant, mais mnémonique,
qu’une dénomination qu’on peut donner
à dix espèces, et qui ne dit rien à l’imagination.