active les emporte constamment voletant sur les
buissons, favorisés qu’ils sont dans ces fonctions
par des muscles pectoraux puissans, et par la
forme longue, développée et acuminée des ailes.
De tous les oiseaux, les hirondelles et les martinets
sont, sans contredit, les plus fins voiliers ;
et sous ce nom de voiliers, nous entendons des
êtres qui n’ont presque point besoin de repos
dans le jour. Or, leurs ailes sont étroites, composées
de pennes robustes et serrées, absolument
analogues, par la forme, à celles des oiseaux-
mouches , mais taillées sur un plus grand modèle.
On remarque aussi une disposition analogue dans
leur corrélation avec la queue, c’est-à-dire que
celle-ci est plus courte lorsqu’elle est rectiligne,
et qu’il arrive seulement que certains oiseaux-
mouches aient parfois de longues rectrices qui la
dépassent, ainsi quon le voit chez quelques martinets,
bien que leur queue soit longue et fourchue,
comme celle des hirondelles, chez plusieurs
espèces. De cet arrangement des plumes de la
queue ou rectrices (car ce sont elles qui servent
à diriger l’oiseau dans l’a ir ), et de la forme des
ailes, résultent cette étendue de mouvement,
cette force et cette durée que présentent à un si
haut degré les oiseaux-mouches dans le vol. Aussi
les battemens vifs et non interrompus avec lesquels
ils pressent et fendent l’air, ne peuvent
mieux se comparer qu’au bruit sourd d’un rouet
qui tourne ou d’un chat qui témoigne sa joie des
caresses d’une main amie; et ce frou-frou, ainsi
que l’appellent les créoles de Gayenne, est assez
bien rendu dans Marcgrave, par un hour hour
hour qu’on articulerait virement. Sveltes et gracieux
dans l’ensemble des proportions du corps,
leur taille est toujours la plus petite des dimensions
accordées à tous les oiseaux indistinctement;
et cette loi, naguère sans exception, en souffre à
peine aujourd’hui deux ou trois.
Mais on conçoit qu’une vie aussi active dans
un si petit corps doit exiger une grande solidité
dans les os qui en composent la charpente, et
qui sont d’une grande délicatesse. Puis les muscles
doivent être et sont en effet composés de fibres
denses, compactes, vigoureuses, et au milieu desquelles
n’apparaissent aucunes traces de graisse ;
car cette matière ferait perdre leur puissance et
leur énergie, si elle venait à s’interposer au milieu
d’elles. Enfin, le sang qui eircule dans des vaisseaux
rapprochés du coeur parcourt rapidement
les tubes artériels qui nourrissent les membres
et stimulent le fluide nerveux. De ces fonctions
renouvelées avec tant de force et de vigueur résultent
cette haute chaleur qui se répand dans
tous leurs organes, ce besoin et cette grande
consommation d’air qu’ils introduisent dans leurs