telle est la valeur des termes suivans : Ourissici
( Niéremberg ) ; huitzitzil ( Ximenez ) ; tzitztototl
(Hernandez) ; guaimumbi, écrit parfois guonam-
buah ou guammibique, au Brésil ( Marcgrave et
Thevet) ; quinti ou quintiut, au Pérou (Garcilasso
et Delaët); quindé, au Paraguay; visicilin (Go-
mara); pigda, au Chili (Molina); et courbéri,
chez les Garipous de la Guiane (Soiinini) fc
Les Espagnols s’accordaient à leur donner le
nom de tominos, par rapport à leur extrême petitesse
et à leur peu de pesanteur; car le tomine
vaut au plus douze grains. Ce nom de tominos
répond assez volontiers à celui d’oiseau-mouche
adopté par les Français; car tous les deux expriment
une comparaison. Cependant ces dénominations
sont loin d’être justes, surtout aujourd’hui
que l’on connaît des espèces de grande
taille, et rien n’est absurde peut-être comme de
dire oiseau-mouche géant, en parlant d’une nouvelle
et grande espèce dont la figure a été publiée
par M. Vieillot pour la première fois. Or ce nom
hybride d’oiseau-mouche doit également disparaître
du langage ; car non seulement il emporte
avec lui une idée fausse, mais encore il ne peut
guère être compris des étrangers. Ce sont ces
motifs qui nous ont porté à le travestir en ornis-
mye, mot tiré du grec, et signifiant également
1 Consultez Jonston, de Avibus, in-folio, p. 178.
oiseau - mouche, mais sans valeur comparative
dans l’usage, et par suite préférable. Les créoles
des Antilles et de Cayenne donnent indifféremment
à ces oiseaux les épithètes de murmures,
de bourdons ou de frou-frous, et ces expressions
rendent en effet assez bien leurs habitudes, et
se trouvent traduire la désignation que les Anglais
leur ont appliquée de humming-birds, ou
oiseaux bourdonnâns. Quant au nom d’oiseau
musqué qu’on lit quelque part, il provient de ce
qu’Oviédo a nommé dans son Histoire de l’Amérique
un oiseau-mouche passer Mosquitum, ou
oiseau des Mosquites (tribus d’indiens entre le
Brésil et la Guiane ) ; ce qu’on a traduit par
erreur en passer moscatus, oiseau sentant le
musc. Brisson, auteur français très connu , et
qui publia en 1760 une Histoire systématique
des oiseaux, leur donna le nom de mellisuga,
ou suce-fleurs, et les distingua des colibris, qui
reçurent une autre dénomination générique. Un
peu plus tard, le grand Linné, que des critiques
acerbes avaient fortement indisposé contre les
auteurs français, affecta de ne point adopter leurs
travaux, et ne voulut point souscrire aux vues
de Brisson, ou plutôt il les adopta fréquemment
sans en citer l’auteur, et proposa plus d’un de ses
genres, en se bornant à en changer le nom. Le
prince des naturalistes (car jamais homme ne mé