l e s Singularités de la France antarctique (le
Brésil), d’André Thevet et de Jean de Léry,
compagnons de La A illegaignon, qui tenta en 1555
de fonder une colonie de Français sur ce point.
Mais ces détails superficiels n’eussent point éclairé
leur histoire, si les vieux naturalistes qui publièrent
leurs observations au commencement
du dix - septième siècle n’eussent pris soin de
mieux les faire connaître ; et l’on trouve quelques
bons documens dans la volumineuse compilation
de Niéremberg, dans le recueil des fragmens
des grands travaux d’Hernandez ou Fernandès,
et dans ceux de Pison. Ximeriez, Aeosta, Go-
mara, Marcgrave, collaborateur de Pison, Gar-
cilasso et Dutertre, mentionnèrent souvent cés
oiseaux, sans qu’il soit utile aujourd’hui de citer
leurs indications, d’ailleurs trop superficielles
pour être d'une grande utilité. "Vers la fin du
même siècle, Hans Sloane, Catesby, Edwards,
Brown, le père Labat, Plumier, Louis Feuillée et
Rochefort donnèrent des figures ou des descriptions
assez complètes de quelques espèces ; et c’est
à dater des premières années du dix-huitième
siècle que ces êtres furent mieux connus sous les
rapports de leur histoire naturelle ; car leur éclat et
leur beauté les-avaient fait depuis long-temps rechercher
des curieux , et admettre dans lès collections
de raretés , dans celle de Séba notamment.
Les oiseaux-mouches et les colibris ont les
mêmes moeurs, les mêmes habitudes, le même
luxe de plufiiage. Ils ne diffèrent point, à proprement
parler, des uns et des autres, car leurs
seules distinctions consistent en ce que le bec des
oiseaux-mouches est à peu près droit, tandis qu’il
est presque recourbé en arc chez les colibris.
Mais cependant la taille plus proportionnée de
ces derniers et leur bec plus consistant portent
à penser qu’il doit y âvoir des différences de régime,
et que les colibris sont beaucoup plus insectivores
que leurs congénères à bec droit. La
plupart des naturalistes ne séparent point ces
deux genres, quoiqu’il soit cependant assez convenable
de le faire, ne fut-ce que pour plus de
commodité dans leur étude.
Quels sont les caractères les plus remarquables
des oiseaux-mouches? A cette question, nous laisserons
repondre le grand écrivain qui accumula
pour les peindre les brillantes couleurs de sa palette,
et dont le style, lime peut-être avec trop de
soin pour que la vérité-n’y soit pas altérée, a cependant
imposé à ses descriptions le cachet de
1 immortalité. Ainsi Buffon nous répondra : « De
tous les etres animes, voici le plus élégant pour la
formé, et le plus brillant pour les couleurs. Les
pierres et les métaux polis par notre art ne sont
pas comparables a ce bijou de la nature; elle l’a