dont le père Dutertre a fourni les élémens, nous
n’ajouterons que peu de détails. Il est de fait que
les nids des oiseaux-mouches présentent des
demi-sphères d’une régularité parfaite, et dont
l’interieur se compose d’une couche dense et
épaisse de ouate d’asclépias ou de coton moelleux,
tapissée en dehors de lichens adroitement
collés. « Ayant voulu examiner la fleur d’un pal-
« mier, dit le prince de Wied-Nenwied dans son
« Voyage au Brésil (t. i, p. 89), nous trouvâmes
« fixé aux branches le nid de l’oiseau - mouche à
« tête bleue ; il était aussi proprement revêtu de
« mousse que le sont ceux des chardonnerets
« et de plusieurs autres petits oiseaux d’Europe.
« On rencontre dans tous ces nids deux oeufs
« blancs, de forme alongée, qui sont chez quel-
« ques espèces extraordinairement petits. » Les
jeunes ne séjournent dans leur berceau que dix-
huit ou vingt jours ; à cê terme, leurs ailes sont
assez développées pour qu’ils puissent suivre leurs
père et mère.
On a longuement disserté pour savoir quelle
était la nature des alimens des oiseaux-mouches.
Le plus grand nombre des auteurs originaux, ou
les voyageurs, ont affirmé qu’ils tiraient exclusivement
leur subsistance du miel contenu dans les
nectaires de la' plupart des fleurs au moment où
elles s’épanouissent, tandis que d’autres, ayant
trouvé dans le tube intestinal des moucherons
d’une grande ténuité, en ont tiré la conclusion que
les insectes seuls servaient à l’entretien de la vie, et
que les oiseaux-mouches ne becquetaient point les
fleurs dans l’intention d’y puiser ce miel, mais
bien pour y chercher les petits insectes qui y sont
attirés. Aujourd’hui une discussion détaillée pour
combattre cette dernière opinion serait oiseuse;
car ne sait-on pas que plusieurs familles d’oiseaux
naguère inconnues se nourrissent exclusivement
de sucs miellés; que presque toutes les espèces
qui vivent à la Nouvelle-Hollande n’ont point
d’autre genre de nourriture, et que les philédons
ne sont pas les seuls qui aient l’extrémité de leur
langue munie de papilles nerveuses très développées
, puisque nous avons retrouvé cette organisation
chez les psittacules de la mer du Sud.
Or, ce genre de nourriture, sans être exclusif
pour les oiseaux-mouches, paraît évidemment,
d’après tous les récits des voyageurs, former la
partie essentielle de leur nourriture, et ce n’est
jamais que comme accessoire qu’ils y joindraient
quelques insectes délicats et tendres. Quant à
certains colibris , ils mangent assurément de petites
araignées, des pucerons, et il en doit être
de même des grandes espèces d’oiseaux-mouches
à long bec et à corps robuste, qui ne se bornent
point à des exsudations miellées insuffisantes,