trois plus extérieures de chaque côté sont terminées
de blanchâtre. En dessous , toutes sont d’un
bleu d’acier chatoyant, et se trouvent plus ou
moins marquées de gris à leur sommet. Le bas-
ventre est blanchâtre.
La variété la plus remarquable de l’oiseau-
mouche que nous décrivons est celle qui porte
une belle huppe bleue chatoyant, que Gmelin,
Latham, M. Vieillot lui-même, regardaient comme
espèce distincte, bien que ce dernier ait reconnu
plus tard que rien ne pouvait légitimer cette idée,
et qu’il était plus naturel de ne la regarder que
comme une race distincte de localité. L’oiseau-
mouche à huppe bleue habite la grande île d’Haïti ;
sa taille est un peu plus forte que celle de l’espèce
ordinaire; mais ce qui le distingue comme variété
nette et tranchée, est son plumage d’un brun
foncé séricéeux uniforme, faiblement teinté de
vert métallique sur le dos ; sa gorge blonde ou d’un
brun fuligineux plus clair : et sa huppe étoffée,
dont la moitié antérieure est une émeraude étincelante,
tandis que l’autre moitié est d’une teinte
d’acier azurée très vive.
L ’oiseau-mouche Huppé paraît vivre de préférence
dans les îles Antilles, et notamment à la
Trinité et à la Martinique : c’est du moins de ces
deux îles que provient ce grand nombre de dépouilles
qui ornent les eabinets des amateurs et
nos musées. Les moeurs de ce charmant volatile
ont été observées avec soin par M. Vieillot, et
voici comment il s’exprime à son sujet1 : « L’oiseau-
« mouche Huppé fréquente les jardins, se plaît
« dans les habitations, s’approche volontiers des
« cases, attache quelquefois son nid, soit à un
« brin saillant d’une couverture, soit à une bran-
« che d’oranger, de chèvrefeuille ou de jasmin.
« Ce charmant oiseau devient audacieux si on lui
« enlève ses petits; sa tendresse pour eux lui fait
« tout braver ; partout il les suit, et ne craint pas
« d’entrer dans un appartement pour les nour-
« rir. Si l’on garnit cet appartement de fleurs, on
« se procure le plaisir de posséder plus long-
« temps cet oiseau, car le père et la mère, qui y
« trouvent des alimens, y séjournent et se fami-
a liarisent tellement , qu’ils y passent la nuit avec
« leurs petits. »
L’oiseau - mouche à huppe bleue que nous
avons décrit comme une variété de l’espèce des
Antilles se trouverait - il au Brésil? Le prince
Maximilien de Wied-Neuwied s’exprime de manière
à le faire supposer, car il d it3 : «Ayant
« voulu examiner la fleur d’un palmier, nous
« trouvâmes fixé aux branches le nid de l’oiseau-
« mouche à tête bleue, trochilus pileatu&, qui
1 Hist. nat. des oiseaux dorés, par Audebert, 1 .1, p. 91.
1 Voy. au Brésil, trad. franç., t. I , p. 89.