et la , et semblent former une disparate avec
la grande simplicité du vêtement d’adolescence:
Vers la troisième année, les haillons du premier
âge disparaissent, l’or ou l’améthyste étincellent :
c’est l’époque des amours, de la coquetterie, du
désir de plaire. Les mâles volent aux conquêtes,
se choisissent des femelles, et se consacrent un
instant aux soins que réclame leur famille. Mais
chez les oiseaux-mouches, comme dans un grand
nombre de tribus de la même classe, les femelles
n’ont souvent que les atours les plus modestes,
tandis que les époux étaient tout le luxe d un
riche et élégant plumage. Dans quel but, chez
les espèces renommées par les avantages corporels,
observe-t-on une distinction qui semblerait
une injustice , à moins que le Créateur n’ait
voulu dédommager les femelles par une plus
vive, tendresse pour leurs petits, et laisser aux
mâles le frêle privilège de charmer la vue et de
briller i*
Les yeux, malgré leur extrême petitesse, paraissent
jouir d’une grande perfection dans le sens
de la vision , bien qu’on sache que ces oiseaux
donnent parfois étourdiment dans lés pieges, ou
qu’ils se jettent, dans leurs brusques mouvemens;
un peu au hasard. Cependant, lorsqu’ils aperçoivent
un corps, même au loin , qui leur parait
nouveau , et dont ils peuvent craindre du danger,
on les voit fuir, mais fuir d’un seul bond, au point
que le regard de l’observateur ne peut les suivre,
et qu’ils disparaissent aussi rapidement qu’ils sont
venus. Les chasseurs qui les guettent au moment
où ils dardent leur longue langue fourchue au milieu
des corolles, et dans ce moment où leur vol
est tellement composé de mouvemens brusques
que le corps semble immobile et posé sur la fleur ,
ont la précaution, pour s’en rendre maîtres, de
se cacher avec le plus grand soin sous les brous-^
sailles, afin de ne pas en être vus ; car autrement
leur aspect, même à une distance d’une quarantaine
de pas, suffirait pour les empêcher de s’arrêter
devant la plante où leur désir les eût portés
à butiner. C’est avec la plus grande vérité que
Buffon a dit : «Le battement des ailes est si vif,
« que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non
« seulement immobile, mais tout-à-fait sans acte
tion. On le voit s’arrêter ainsi quelques instans
« devant une fleur, et partir comme un trait pour
« aller à une autre ; il les visite toutes, plongeant
« sa petite langue dans leur sein, les flattant de
« ses ailes, sans jamais s’y fixer, mais aussi sans
« les quitter jamais. »
Les moeurs et le genre de vie des oiseaux-
mouches ont été pendant fort long-temps un objet
de discussion parmi les ornithologistes; et
l’opinion admise aujourd’hui ne diffère pas beau